On dirait qu’il est puni notre Robert, après avoir été pris en tof en train de se raser, on dirait bien qu’il est au coin là, tel le cancre de la classe… Les choix marketing des maisons de disques sont toujours discutables, mais alors là, c’est vraiment vilain comme image ! Pourquoi ce noir et blanc terne pour illustrer la mer ? Plus de bombasse sur les couv’, c’est bien dommage. Bref, cet album est le plus new wave de PALMER, faisant preuve de toujours plus de pusillanimité

« Johnny and Mary » est le tube imparable de l’album. Tout le monde connaît cette ritournelle. A nouveau les éléments issus de la new wave sont évidents : les synthés, la basse lourde et la boîte à rythmes en carton. Rien à dire, voilà un classique de la musique populaire, indémodable et éternel… bravo Bob ! Après « Every Kinda Woman », ça fait deux, le talent est bien là. On continue avec les étranges rythmes de « What Do You Care », un brin répétitive à mon goût, et incontestablement irritante, mais certainement taillée pour les dancefloors. Enfin, « Looking for Clues » est l’archétype du hit de l’année 80, il évoque une new wave superficielle qui ne connaîtra guère la postérité, mais en revanche une heure de gloire colossale. Le titre est calibré efficace, la voix y est méconnaissable.

« Sulky Girl » embraye avec la direction prise sur l’album précédent, c’est même plus hard rock que vraiment rock : les guitares déchirent et assument une belle part de responsabilité dans la musique de Bob. La petite reprise des BEATLES « Not for a Second Time « est superbe d’innocence et symbolise l’esprit rock’n’roll qui anime le natif de Malte.

Dans « I Dream of Wires » – drôle de titre tout de même – Rob rend hommage à l’influence de Georges HARISSON – et donc aux substances illicites !? L’ambiance s’y prête, en tout cas. Voilà un ovni que l’on eut plus imaginé chez un des ténors de l’époque tel HUMAN LEAGUE ou YELLO. Quand on pense que l’artiste a débuté il y a à peine quelques années en pillant le répertoire des grands de la soul, c’est bluffant ! Vous ne devinez pas ? Il s’agit d’une reprise de Gary NUMAN, carrément conforme à l’esprit de l’originale. La dernière chanson est encore une compo de NUMAN. C’est sûr, l’heure est à la nouvelle vague. « Woke up Laughing » présente quelques réminiscences des albums précédents, et on y ressent encore un brin les influences caribéennes de notre dandy.

Bref, ce sixième album, même s’il lui manque certains aspects attachants de la blue-eyed soul, est incontestablement un pas en avant pour PALMER. Artiste « de son temps » en plus d’être un fabuleux interprète de pop et de rock songs. Son meilleur opus jusqu’alors.