Nous voici déjà face au sixième opus de Lionel Richie, bien discret depuis quelques années car les différentes sorties de “Louder than words” et de “Time” ont été bien décevantes. Autant vous dire que nous sommes bien loin des moments de gloire. Il faut dire que les compos ne sont pas du même acabit, de la pop funk chaloupée des années 80, nous aboutissons à une variété de peu de caractère. Quand on a joué avec les cadors que furent les COMMODORES, qu’on a été le leader de USA for Africa, il est fort décevant de ne plus trouver les ressources pour composer de grandes chansons. A défaut d’être funky, Lionel aurait pu se contenter de belles chansons… Nous aussi …

Cette nouvelle livraison du grand crooner américain donc n’est guère engageante après le massacre que fut « Time ». Plus que de la pop nous voici confronté à un album de variété grand V. Dont d’ailleurs aucun single ne sera extrait, prouvant son indigence avant même son écoute ? Cet album est néanmoins à destination de sa fan base exclusivement aujourd’hui composée des ménagères de cinquante printemps.
C’est toutefois « Angel » qui ouvre les « festivités », titre bien fichu qui se veut dansant mais qu’on imagine fort peu tourner dans les dancefloor des boites de nuit , ou alors celle des sexagénaires en croisière. On y retrouve quelque peu le ton si original des compositions, allez ça passe. Le refrain se retient, c’est déjà pas mal. L’autre titre qui se retient plutôt bien est « dance the night away » et débute avec…Ca alors !!... Une guitare hispanisante - comme très souvent le cas avec le grand Lionel, quel blagueur ! le gimmick est certes éculé mais ne faisons pas les difficiles -. Le résultat reste toutefois très en deçà des compo présentes sur « Louder than words », son dernier opus potable.

Ensuite nous avons de tout : sur « Tender heart », on croirait une ballade composée pour Kenny ROGERS sans avoir la saveur si particulière de la country, même mainstream. Les efforts qui se veulent légèrement funky manquent de couilles, et se révèlent de véritables catastrophes, j’en veux pour preuve l’existence de la gravissime « Tonight ».
Quant aux slows ils sont bien loin d’émuler - que dis je émuler ??? – les classiques que nous connaissons de celui qui est un des plus grands songwriters du vingtième siècle. Comment seulement comparer « How long » à « Hello » ? La chanson n’est certes pas désagréable mais elle ne contient aucun élément qui me permettra de la retenir. Enfin, avec « Here is my heart » ou « Don’t stop the music » on pénètre dans le monde qui jouxte la daube. C’est dur, mais c’est la cruelle vérité.

Je n’irai pas plus loin dans l’analyse, voila une mission impossible ! Hélas milles fois hélas je dois continuer à aligner les 1 pour le magnifique compositeur qu’est Lionel Richie. Les années ont passé, mais l’émigré en terre Néo Zélandaise tient absolument à apporter sa pierre à l’édifice de la musique populaire. A son âge et après plus de 100 millions d’albums vendus, on se demande en quoi consiste la démarche…