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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Serge Gainsbourg , Hubert Felix Thiefaine , Gérard Manset

Alain BASHUNG - L'imprudence (2002)
Par A.T.N. le 25 Avril 2014          Consultée 5667 fois

Après le succès unanime - public et critique - de l'excellent Fantaisie Militaire, BASHUNG revient avec une oeuvre plus sombre, plus difficile et plus ambitieuse encore. Un disque qui demande une écoute quasi religieuse, un disque à la pesanteur baudelairienne, que la pochette cristallise parfaitement.

"Laisse venir / Laisse le vent du soir décider / L'imprudence" (l'intro crépusculaire "Tel") annonce la prise de risque, un risque très contrôlé sur cet album référence.

"Faites Monter" est le premier sommet terrifiant de l'oeuvre. Sa noirceur magnétique, sa rythmique de cheval fou, son orchestration diluvienne et son crescendo final (logique pour son titre) laissent pantois et exangue. Les violons et le piano de "Je Me Dore" nous permettent de reprendre notre respiration, mais la tension reste sous les fins balais de Martyn Barker et ses beaux accidents rythmiques. Paroles sublimes comme toujours (J'ai vu les filles se faire aimer / Et le ciel tourner au violet). Une atmosphère qu'on retrouve sur le splendide "La Ficelle".

Tout n'est pas aussi parfait. Mais les morceaux moins mélodiques ("Mes Bras", "Dans la Foulée", "Irréel" ou le poème de Desnos "Jamais d'autre que toi") doivent être pris comme des transitions d'ambiance davantage que comme des morceaux à isoler. Nous sommes parfois plus proches de la lecture du Cantique des Cantiques qu'il enregistre à la même époque avec sa compagne Chloé MONS. L'écrin constitué par les cordes de Marc Steylaerts et les éternelles fines lames aux six-cordes (RIBOT et LINDSAY) ne souffre aucun bruit parasite. Chaque corde pincée, chaque clochette, chaque coup d'archet est à sa place dans ce long fleuve qui charrie une mélancolie lourde. L'Imprudence navigue entre l'annonce d'un drame qui ne survient jamais et le compte-rendu d'un désastre que BASHUNG narre d'outre-tombe, de façon cryptique comme d'habitude. Jean Fauque et lui jouent sur les mots pour suggérer, évoquer, davantage que décrire.

Dans ce genre très particulier où la notion de chanson est à prendre dans son acception la plus vague, cet album est un incontestable chef-d'oeuvre, un Dahlia Noir tout en majesté et en lenteur - traversé par la sublime fulgurance "Faites Monter". Mais attention, il faut chez soi une atmosphère propice et une disposition mentale adéquate, sinon ces 66 minutes s'avèrent pénibles et indigestes. Vous êtes prévenus !

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   A.T.N.

 
   K-ZEN

 
   (2 chroniques)



- Alain Bashung (chant, harmonica)
- Marc Ribot (guitare électrique et acoustique)
- Martyn Barker (batterie, percussions)
- Steve Nieve (orgue, piano, tubular bells)
- Simon Edwards (guitare basse, contrebasse)
- Arto Lindsay (guitare électrique)
- Mino Cinelu (percussions, udu)
- Ludovic Bource (accordéon wurlitzer, memory moog)
- Arnaud Devos (guitare électrique, vibraphone)
- Mark Steylaerts (direction des cordes)


1. Tel
2. Faites Monter
3. Je Me Dore
4. Mes Bras
5. La Ficelle
6. Noir De Monde
7. L'irréel
8. Jamais D'autre Que Toi
9. Est-ce Aimer
10. Le Dimanche à Tchernoboyl
11. Dans La Foulée
12. Faisons Envie
13. L'imprudence



             



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