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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Serge Gainsbourg , Hubert Felix Thiefaine , Gérard Manset

Alain BASHUNG - L'imprudence (2002)
Par K-ZEN le 12 Avril 2021          Consultée 970 fois

Il n’y a pas de ciel sur la pochette de l’Imprudence.

Tout juste peut-on deviner un faible rai de soleil, fragile et blafard, presque hagard de se retrouver ici, dans le dos d’un Alain BASHUNG arborant une mine sévère, les mains enfoncées dans les poches d’un manteau sombre, posant devant une végétation forestière. Incertitude, inquiétude semblent de mise. Daniel DARC les arborait déjà, quelques années plus tôt, sur Nijinsky, en plus d’une cravate et d’un dandysme plus prononcé.

Pas plus de couleur. Noir, blanc, nuances de gris. L’humeur ne sera ni bonne, ni mauvaise, juste maussade. Dangereuse. Comme cette action irréfléchie, accomplie sans souci des conséquences funestes qu’elle peut engendrer. Telle est l’imprudence.

Dans la très courte nouvelle de Maupassant portant le même nom, si ce n’est l’article la qualifiant, elle revêt la décision d’Henriette d’aller dîner avec son mari Paul dans un endroit réputé galant pour contrecarrer une routine conjugale assassine. La fin du roman nous laisse à penser que l’héroïne n’est pas loin de renoncer à son identité et à ses convictions, ayant découvert une facette d’elle-même qu’elle ne soupçonnait pas.

Je ne sais pas si BASHUNG a choisi cet intitulé plutôt classe en hommage à cette œuvre, mais il est tout à fait raccord.

L’Imprudence est un album habité, dangereusement noir et addictif, à rapprocher directement des œuvres contemporaines de Scott WALKER, prolongeant les climats incertains déjà entraperçus sur Chatterton. La mutation de la musique de BASHUNG est à présent complète : entre ambient, pop atmosphérique et musique classique secoué de déclamations de textes à multiples tiroirs.

"Tel" / "Faites Monter" / "Je Me Dore" / "Mes Bras". L’enchaînement des quatre premiers morceaux est imparable, quasiment conservé tel quel sur la Tournée des Grands Espaces.

Tout aussi toxique, le triptyque "L’Irréel" / "Le Dimanche A Tchernobyl" / "L’Imprudence". Ce jeu dangereux et malsain avec le vide aboutit à une réclusion volontaire, l’homme de La Peste Dans L’escalier croqué par Kittelsen se déformant peu à peu sous l’effet du venin tout en observant le lent passage du nuage de mort. Une claustrophobie devenue proprement étouffante sur le final éponyme, pas même adouci par l’harmonica, revenant chasser sur les terres de "Tel". Une boucle temporelle nous ramenant finalement à notre affirmation de départ.

Il n’y a pas de ciel sur la pochette de l’Imprudence.

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   A.T.N.

 
   K-ZEN

 
   (2 chroniques)



- Alain Bashung (chant, harmonica)
- Marc Ribot (guitare électrique et acoustique)
- Martyn Barker (batterie, percussions)
- Steve Nieve (orgue, piano, tubular bells)
- Simon Edwards (guitare basse, contrebasse)
- Arto Lindsay (guitare électrique)
- Mino Cinelu (percussions, udu)
- Ludovic Bource (accordéon wurlitzer, memory moog)
- Arnaud Devos (guitare électrique, vibraphone)
- Mark Steylaerts (direction des cordes)


1. Tel
2. Faites Monter
3. Je Me Dore
4. Mes Bras
5. La Ficelle
6. Noir De Monde
7. L'irréel
8. Jamais D'autre Que Toi
9. Est-ce Aimer
10. Le Dimanche à Tchernoboyl
11. Dans La Foulée
12. Faisons Envie
13. L'imprudence



             



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