Après le retour en studio réussi de Hittin’ the Note en 2003, le groupe se devait d’apporter un témoignage live du nouveau line-up et du duo Warren Haynes-Derek Trucks. Ce sera One Way Out enregistré les 25 et 26 mars 2003 et qui sera dans les bacs l’année suivante. Et les espérances de renouveau font plus que de se concrétiser ! ! !

Les grands classiques sont présents : "Statesboro Blues" qui ouvre superbement le concert, « Whipping Post » qui le termine magistralement mais ils côtoient aussi des morceaux plus récents, d’ailleurs « Rocking Horse » dynamite le concert et le fait vraiment décoller. Après on écoute « Desdemona » qui entre dans la catégorie des grandes chevauchées électriques du groupe et à la fin du premier CD le somptueux « Instrumental Illness «
De toute évidence l’association des deux guitaristes est une énorme réussite, Derek avec son toucher et sa slide qui sont reconnaissables à la première écoute, et Warren au style moins affirmé, mais à l’aise partout, répondant au petit prodige, qui le pousse, le pousse, mais sans le côté « t’as vu comme je suis balèze », pas de déluges de notes, mais une écoute, un respect, une mise en valeur réciproque au service de la musique (et quelle musique ! ! !)

Si vous torturez un peu les vieux fans du groupe, ils finiront par avouer, tout bas, sous le manteau, que ce live est peut être supérieur au mythique « Live Fillmore East ». Mais ne le répétez pas, de toute façon je nierai avoir tenu de tels propos ! Important aussi, le renouvellement du répertoire, outre les morceaux déjà cités « Worried Life Blues », « Soulshine », « High Cost of Low Living », sont du matériel neuf qui permet de faire respirer et de renouveler le show du groupe. On conserve néanmoins les fondamentaux, un vieux blues comme « Good Morning Little School Girl” a toujours sa place, « Dreams » est quasiment incontournable, mais quiconque écoute ce live sans connaître la date et l’origine des morceaux serait incapable de les situer dans le temps, tant ils sont retravaillés, mis à la sauce du duo de guitaristes, ainsi « Trouble No More » retrouve une nouvelle jeunesse dans une version qui reprend la texture de l’original mais qui est imprégné de la griffe de Warren et Derek.

C’est la grande force du groupe, avoir surmonté la perte de Duane Allman, puis le départ (forcé) de Dickey Betts, et donc de se retrouver avec deux autres guitaristes qui donnent une nouvelle jeunesse, une résurrection ! Certes « le canal historique » est présent, Gregg bien sûr, mais aussi Butch trucks et Jaimoe qui sculptent des rythmes subtils, avec le renfort de Marc Quinones, le tout charpenté par un immense Oteil Burbridge à la basse.

Avec ce live l’ALLMAN BROTHERS signe son grand retour sur le devant de la scène, le rendez-vous au Beacon de New York pendant le mois de mars deviendra vite une tradition incontournable et alors que l’année 2014 marquera la fin de cette épopée, les musiciens peuvent se retourner et être fiers des shows et de l’immense bonheur qu’ils ont donné à leur public avec ce dernier line-up.