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NIRVANA - Nevermind (1991)
Par STEF le 18 Octobre 2005          Consultée 36045 fois

Il aurait été plus facile de rendre copie blanche, de jeter l’éponge devant l’ampleur de la tâche. Que dire de plus qui n’ait déjà été dit sur ce monument du rock des années 90, haï ou adulé mais qui n’a laissé personne indifférent.

24 octobre 1991 – Un disque « Nevermind » (« peu importe » ou dans une version plus directe « rien à foutre ») sort dans un relatif anonymat, le groupe, un trio nommé Nirvana, n’ayant pas souhaité donner d’interview auprès de la presse spécialisée. Leur seul fait d’armes : un premier album pop-noisy, « Bleach » sorti deux ans plus tôt et gratifié d’un succès modeste (voire d’estime).
Le détonateur, cela va être une chanson , « smell like teen spirit » , qui sera matraqué par MTV , au point de faire de Nirvana le nouveau groupe à sensation auprès de la jeunesse américaine.
On assiste à un renversement de valeurs : Kurt Cobain est un piètre musicien, un piètre chanteur, la musique passe au second plan, ce qui permet à tous de se focaliser sur l’attitude, le message véhiculé par le groupe et sur son charismatique leader. Beaucoup se reconnaissent dans cette apologie du mal de vivre et une nouvelle génération est en passe d’émerger avec un nouveau messie appelé Kurt Cobain .
Une génération « no future », comme au temps des seventies et du mouvement punk (le « never mind the bollocks » des Sex-pistols). La mode vestimentaire qui s’en suit les rend immédiatement identifiables : chemise à carreaux de bûcheron, jeans arrachés, et le cheveu pas très net ( le grunge a fait du mal aux multinationales du shampoing !).
Trêve de clichés (quoique..) et revenons à l’album.
La pochette tout d’abord , ambivalente : d’un coté la face visible ironique mais d’un autre, la face cachée, avec le groupe, flouté , insistant sur un doigt d’honneur politiquement incorrect mais qui symbolise nettement plus le contenu rageur du disque que ce bébé nageur.
L’album est un parfait compromis entre les chansons pop et le coté bruitiste du rock indie et du punk. Bref, un mélange de toutes les influences de Kurt Cobain, de Sonic Youth aux Sex Pistols, des Pixies aux Beatles en passant par les Melvins . Seule la référence au Saint-Père Neil Young reste très discrète, inversement proportionnelle au culte que lui voue l’artiste.
Nevermind est donc un mélange improbable entre mélodie pop et distorsion indie-rock, qu’avait réalisé, avec un moindre succès quelques temps plus tôt, les Pixies, avec « Doolittle ».
« Smell like teen spirit »,premier single, reste pour beaucoup l’hymne rock par excellence des années 90. Un riff d’anthologie (et pourtant si simple, si évident !!), rangé au panthéon du rock au coté de « smoke on the water » ou « satisfaction ». Sa puissance et son message (coup de gueule contre l’apathie de sa génération selon Cobain) sont restés intacts encore aujourd’hui je trouve. A noter l’utilisation du solo qui suit la ligne de chant de manière dissonante, technique récurrente chez K.Cobain.
« In Bloom » est un autre titre majeur aux réminiscences heavy-metal (le riff lorgne du coté de Black Sabbath), musique que Kurt Cobain affectionnait beaucoup étant plus jeune (notamment Black Sabbath justement).
« Lithium », troisième single, popularise la direction du rock des années à venir et Dieu sait que cette formule couplet-arpèges en son clair et refrain-guitare saturée sur fond de power-chords sera adoptée par un nombre important de groupes des années 90.
« Come as you are » est la chanson la plus pop de l’album. Une guitare en arpèges, un riff accrocheur, qui tourne en boucle, apportant une petite dimension hypnotique au morceau, soutenue par un duo basse/batterie impeccable et très peu de saturation font de ce titre l’un des plus abordables de l’album.

D’autres ambiances sont abordées : « Breed » très punk, « Territorial pissing » très noisy ou « something in the way » calme et intimiste, soutenu par un violoncelle, racontant les années d’errance du chanteur et ses nuits sous les ponts, ou la ballade acoustique morbide « polly » (sur le thème du viol, thème marquant dans l’œuvre de Kurt Cobain - la version saturée étant présente sur « bleach »).

Enfin, reste à parler de deux titres moins connus mais qui pour moi figurent parmi les meilleurs de l’album « Drain you » et « Lounge act », le premier ayant été souvent cité par Kurt Cobain comme l’une de ses favorites, regrettant au passage la vampirisation de « smell like teen spirit » sur le reste de l’album et sur ces chansons-là en particulier.
Signalons pour être complet le titre caché « endless/nameless » , qui tranche avec le reste de l’album, car très (trop) brut et bruyant.

J’ai beaucoup résumé Nevermind et Nirvana à Kurt Cobain lors de cette chronique. N’oublions pas Chris Novoselic, co-fondateur de Nirvana, ami de lycée de Kurt. Et surtout Dave Grohl, batteur talentueux, puissant, qui n’est pas qu’un simple-faire valoir mais dont le rôle dans l’élaboration du disque fût prédominant. La suite de sa carrière au sein des Foo fighters n’en est qu’une preuve de plus.
Parlons ensuite de la production, bien meilleure que celle du premier album. Le résultat en incombe à Butch Vig (futur Garbage) et Andy Wallace, deux incontournables des manettes. Puissante, nette, celle-ci avait déçu Kurt Cobain qui la trouvait trop propre, trop commerciale alors que lui, attendait un son bien sale. Le choix était néanmoins le bon et qui sait l’impact qu’aurait eu ce disque avec une autre production ?
Enfin, quand on parle de « Nevermind », on pense aussi au label « sub-pop » grand manitou de l’indépendant aux Etats-Unis et de Geffen, la maison de disque qui a réalisé l’une des plus belles opérations financières, en empochant 50 millions de dollars (presque 200 fois sa mise de départ). Ce qui scellera le sort de Nirvana, devenu poule aux œufs d’or et produit commercial juteux, prisonnier dans ses choix artistiques et pour ses réalisations futures du diktat de la maison de disque.

La déferlante Nirvana n’épargnera pas la France, qui réserve un accueil énorme à l’album qui se vend à plus d’un 1 million d’exemplaires (10 millions aux USA). L’après-Nevermind aura les conséquences que l’on sait, et l’avant-coureur « I hate myself and I want to die » se révèlera fatal pour cet anti-héros, propulsé star par accident, parce que si l’on y réfléchit bien , le succès de Nirvana aurait pu être celui de beaucoup d’autres à cette époque. Pourquoi eux et pas d’autres… le mystère restera sans doute sans réponse…
L’aura de Nirvana reste encore aujourd’hui importante. Ce n’est pas Steve Estatoff qui dira le contraire…

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   (6 chroniques)



- Kurt Cobain (chant,guitare)
- Dave Grohl (batterie)
- Chris Novoselic (basse)


1. Smells Like Teen Spirit
2. In Bloom
3. Come As You Are
4. Breed
5. Lithium
6. Polly
7. Territorial Pissings
8. Drain You
9. Lounge Act
10. Stay Away
11. On A Plain
12. Something In The Way



             



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