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- Style : Gilles Servat , Yann Fañch Kemener

Denez PRIGENT - Live Holl A-gevret (2002)
Par MARCO STIVELL le 7 Janvier 2015          Consultée 2137 fois

Le premier disque live de Denez PRIGENT est prélevé sur une date au Festival Interceltique de Lorient, au mois d'août 2001. Autant dire que les conditions sont idéales. Pour l'événement d'abord, car de toute évidence, l'univers du jeune Breton devait trouver un accueil large et chaleureux dans ce festival qui, chaque année, tend à élargir le spectre des genres et des intervenants. Pour le lieu ensuite, car l'esprit de l'artiste, si attaché à la Bretagne, n'aurait trouvé meilleure résonance hors de son pays. Kenavo Breizh-Izel/Basse-Bretagne (lui est du Léon, mais la Cornouaille reste la plus proche voisine)...

Enfin, on apprécie grandement ce disque live en lui-même, parce que le public ainsi que l'interprétation permettent à l'empreinte du jeune chanteur de s'exprimer différemment. Si sa musique est d'une grande beauté et d'une profondeur égale en studio, on ne peut que se rendre compte à quel point sur scène, elle gagne en chaleur, en matière organique.

Accompagné par ses collaborateurs habituels, Jean-Marc Illien, Valentin Clastrier, David Pasquet, etc, Denez PRIGENT offre au public festivalier des chansons extraites de ses deuxième et troisième albums, ceux qui lui ont apporté la consécration. Il est à l'apogée de sa carrière, et, introduite de manière solennelle par la vielle à roue électroacoustique de Valentin Clastrier, la prestation se révèle pleinement détendue.

Bien sûr, les textes interprétés sont parfois noirs, à l'image de « Copsa Mica » sur les usines roumaines et de « An Hentoù Adkavet » où l'auditeur se voit projeté à la fin du Monde selon les légendes bretonnes. Cela contraste sérieusement avec l'idée festive de l'événement, mais « Les textes bretons, c'est toujours joyeux ! », ironise PRIGENT, provoquant le rire du public.

Plutôt réservé en paroles (en breton, puis en français) mais agréable, le chanteur se révèle autrement communicatif et généreux dans ses interprétations, grâce à son timbre magnifique désormais connu, mais aussi à des effets, cris suraigus ou roulements de « r », qui viennent renforcer les passages instrumentaux les plus dansants. PRIGENT, alors à son apogée, est heureux d'être là, sur cette scène, et son bonheur se transmet jusqu'à l'auditeur alors non présent et qui doit se contenter de sa platine CD.

L'artiste a constitué un véritable groupe, alors que d'habitude, les instruments traditionnels figurent comme invités sur disque. La vielle à roue forme un couple idéal avec la bombarde ou bien avec les cornemuses. On se régale de la virtuosité de chacun des musiciens sur de longs passages instrumentaux et d'ailleurs, signe d'une réussite, le moment tant décisif de la fin de « Copsa Mica » est encore plus magistral qu'en studio, grâce à la présence du bagad de Locoal-Mendon.

Des titres comme « Ar Chas Ruz » (dédié aux tibétains) et « Ar Mab-Laer », menés de front par une bombarde folle, sont pleinement représentatifs de cette chaleur live fort seyante. « Melezourioù-Glav », déjà tellement vibrant sur Irvi, prend encore plus d'ampleur ici grâce au savoir-faire de Jean-Marc Illien. Celui-ci dédouble les boucles programmées sur « E Trouz ar Gêr », un des climax de ce disque grâce à sa profusion de sons entrecroisés. Une véritable récréation jubilatoire.

Le public, respectueux comme il se doit pendant les interprétations, se sent davantage concerné par l'entraînant « Ar Sonerien Du », auquel il participe. Ce sont encore quelques applaudissements émus qui accueillent « E Ti Eliz Iza », l'une des chansons traditionnelles bretonnes les plus connues, et toujours marquante. Alors pensez un peu, quand c'est Denez PRIGENT, dont la voix survole les claviers et auquel le bagad donne la réponse... Une merveille idéalement placée en fin de concert riche en temps forts et idéal pour découvrir l'artiste.

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   MARCO STIVELL

 
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- Denez Prigent (chant)
- Jean-marc Illien (claviers, machines)
- Jérôme Seguin (basse)
- David Rusaouën (batterie)
- Valentin Clastrier (vielle électroacoustique)
- Mickaël Cozien (cornemuse écossaise)
- David Pasquet (bombardes)
- Sylvain Barou (flûtes, cornemuse irlandaise)


1. Fin'amors De Flamenca
2. An Droug-red
3. An Hentoù Adkavet
4. Brall Ar Rodoù
5. Evit Netra
6. Ar Chas Ruz
7. Melezourioù-glav
8. Ar Sonerien Du
9. Copsa Mica
10. E Trouz Ar Gêr
11. E Ti Eliz Iza
12. Ar Mab-laer



             



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