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HARD BLUES/ROCK/FOLK  |  COMPILATION

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- Membre : Robert Plant , California Breed, Page & Plant, Them Crooked Vultures, Plant & Krauss
- Style + Membre : The Firm

LED ZEPPELIN - Coda édition Deluxe (2015)
Par LONG JOHN SILVER le 24 Août 2015          Consultée 5698 fois

On ne peut pas dire que les nouvelles rééditions remasterisées de tous les albums de LED ZEPPELIN, dont les sorties se sont étalées sur une année, soient passées inaperçues. Comme de bien entendu Jimmy Page a largement communiqué sur le sujet, John Bonham étant excusé, Robert Plant ayant pris ses distances vis à vis du passé et John Paul Jones, bah… John Paul Jones quoi. La presse s’est ruée en masse aux invitations du commandant en chef avec au programme : écoutes dans des conditions optimales et interviews données dans des hôtels de luxe. Évidemment interviewer Page, ce doit être comme interviewer le Général de Gaulle du temps de l’ORTF, ce gars là (Page) a remporté sa victoire sur la presse – honnie à l’époque – depuis longtemps, il est rompu à tout, domine les interlocuteurs choisis d’autant plus que le label s’est illustré en réservant pléthore d’encarts publicitaires partout dans la presse.

Globalement ces (nouvelles) rééditions multi-supports (contrairement à celles des 90’s qui ne concernaient que le CD) sont fort soignées, pas trop propres, mais quand même un petit peu. Ces disques étant faits d’enregistrements analogiques, on a particulièrement travaillé le support vinylique, néanmoins le possesseur d’une des éditions passées en 33 tours ne trouvera pas matière à casser sa tirelire pour les acquérir à nouveau sauf à être un fan hardcore doublé d’un collectionneur patenté.
Aussi a-t-on pensé à glisser dans les rééditions dites « deluxe » des companion-discs bourrés de choses rares sinon parfaitement inconnues. L’essentiel de ce matériel est néanmoins composé de mix alternatifs ou de travail et de versions instrumentales. Ces bonus profitant de la la veine ouverte par les BEATLES avec leurs trois Anthology, leur mise en bacs vise en tout premier chef les passionnés. On a peu d’inédits, on visite le Zep côté labo, ça fait surtout très plaisirs aux émules, aux musicologues et aux journalistes. Toutefois ceci est loin d’être inintéressant pour tout un chacun car le travail exposé est de qualité. Maintenant reconnaissons aussi que la beauté des albums originaux, dans leurs versions historiques, se suffit amplement à elle-même.
Cependant, il existe deux exceptions dans le lot des rééditions présentées au public : le tout premier album éponyme qui contient deux disques en bonus, soit un concert donné à l’Olympia de Paris en octobre 1969*, tout comme le présent Coda qui clôt la farandole**.

Coda est à la base un disque contractuel, paru en 1982, demandé à Jimmy Page par le label, parce qu’il était stipulé quelque part sur un contrat que le groupe devait encore un album. Page le concevra à partir de « Bonzo’s Montreux », morceau tribal et tripant que ni Jones ni Plant ne connaissaient, uniquement interprété à la batterie par John Bonham, auquel il ajoute des effets électroniques. Le reste des plages sera occupé par des titres inédits excepté « I Can’t Quit You Baby » mais je ne vous referai pas l’article et vous invite à (re)découvrir les chroniques de ARP2600 et WALTERSMOKE à ce sujet.
Alors, si on fait fi du Live dantesque qui accompagne la réédition (deluxe) de Led Zep I, pourquoi choisir celle de Coda plus qu’une autre ? D’autant qu’à priori, il s’agit d’un album de fonds de tiroir.
Tout simplement parce la nature même de l’album Coda a permis à Jimmy Page d’y adjoindre comme bonus quelques gemmes, dont une partie figurait déjà de façon disséminée aux menus de coffrets plus ou moins onéreux. Et comme on a aussi droit à des versions alternatives de titres de chaque époque, on se lèche les babines rien qu’à l’énoncé de la track-list qui forme cette compilation.

Mais entamons la revue sans plus tarder :
Issus de Coda, nous ne trouvons que « We’re Gonna Groove » mixé différemment, « Bonzo’s Montreux » en mode work in progress ainsi que les versions instrumentales plus ou moins achevées (donc super pour le karaoké) de « Poor Tom » et « Walter’s Walk », or ces titres synthétisent bien l’esprit avec lequel Jimmy Page a réalisé tous les autres companions discs. Mais on entend également d’étonnantes versions de chansons dont il a tenu à faire figurer les titres de travail, ainsi derrière « If It Keeps On Raining » se cache « When The Levee Breaks » et « Four Sticks » devient « Four Hands ». De manière générale elles sont présentées avec des apparats moins touffus que les mastodontes présents sur albums. « Everybody Makes It Through » (« In The Light ») sonne de façon basique quand « If It Keeps On Raining » surprend a plus d’un titre, car plus rapide et bien plus légère que dans sa forme finale. Plant la chante nonchalamment, le son est plutôt cradingue… là encore on reste dans le champ de la curiosité. « Desire » (« The Wanton Song ») et « Bring It On Home » privée de son intro calme, sont en revanche bien pêchues, elles dégagent une mâle assurance qui fait automatiquement plaisir, le Zep est grand ! Cependant, la palme des versions alternatives revient à « Four Hands » et à « Friends ». Toutes deux ont été enregistrées à Bombay en compagnie de musiciens locaux habitués des productions Bollywood, le côté finalement très roots de ces interprétations n’étant pas étranger à leur puissant charme respectif. Sur la première figure uniquement l’orchestre Indien et on n’en apprécie que davantage les sonorités des percus et violons orientaux, avec la seconde Page et Plant enregistrent une version épurée dans l'esprit de celle qui figurera sur No Quarter, leur disque commun, entourés cette fois par des musiciens marocains.

Du côté des titres qui avaient déjà été publiés dans les 90’s, on distingue « Travelling Riverside Blues » tant ce morceau emprunté à Robert Johnson est exceptionnel, on se verrait bien descendre une rivière en canoë de compétition là-dessus, sa présence ici ne faisait donc aucun doute puisqu’elle avait déjà été intégrée à la réédition de Coda en 1993 uniquement disponible dans un coffret qui regroupait l’intégrale des disques du groupe. Cependant on retrouvera cette chanson dans les BBC Sessions parues en 1997.
Autre pépite parue avec l’intégrale de 1993, « Hey, Hey, What Can I Do » est un excellent titre pop/folk qui avait été repris en tournée par Jimmy Page & The BLACK CROWES. « Baby Come On Home » est une ballade bluesy/soul inspirée qui faisait aussi partie des bonus en 1993, on la trouvait également sur une double compilation sortie la même année.
Afin de parachever l’œuvre, Page nous a toutefois glissé de l’officiellement inédit avec « St Tristan’s Sword », un rock instrumental échappé des sessions du Led Zep III qui tient fort bien la distance. Mais c’est davantage « Sugar Mama », titre de 1968 comme « Baby Come On Home », déjà connu des bootlegers, morceau au groove irrésistible qui prouve que le Zep avait, dès sa genèse, trouvé son identité et qu’à partir de là il n’allait cesser de l’explorer en enfonçant sempiternellement le même clou fait de charges telluriques, de blues lourd, de rock et de folk au sens élargi du terme.

Le point fort de cette réédition Deluxe de Coda se situe bien au niveau de la cohérence que forment ses bonus avec le disque original qui était déjà un album atypique permettant d’entrevoir le cœur du moteur du dirigeable de plomb. Là, on pénètre plus profond dans l’antre du groupe tout en parcourant les époques.
Le fait de regrouper sur de mêmes et accessibles supports (CD, LP et blablabla) des titres comme « Sugar Mama », « Baby Come On Home », « Travelling Riverside Blues », « Hey, Hey, What Can I Do », d’y adjoindre une sublime version de « Friends » ou encore de nous faire vibrer le rock avec « Desire » voire de nous sortir « St Tristan’s Sword » de derrière les fagots, ajouté à la qualité de l’album original, rend quasiment impérieuse aux mélomanes la découverte de ce Coda en réédition deluxe en dépit d’une désignation marketing toujours aussi énervante…
Allez, Jimmy, on va pas s’fâcher pour si peu toi et moi, les rééditions – tous supports confondus – marchent très bien, c’est vrai, mais reconnaissons – au moins - que tu as fait du bon boulot.

* Retransmis par Europe n°1, comme on le disait alors
** Les autres n’en ont qu’un

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   LONG JOHN SILVER

 
  N/A



- John Bonham (batteries, percussions)
- John Paul Jones (basse, piano, claviers)
- Jimmy Page (guitare)
- Robert Plant (chant, harmonica)
- +
- Bombay Orchestra


- disque 1
1. We're Gonna Groove
2. Poor Tom
3. I Can't Quit You Baby
4. Walter's Walk
5. Ozone Baby
6. Darlene
7. Bonzo's Montreux
8. Wearing And Tearing

- disque 2
1. We're Gonna Groove (alternate Mix)
2. If It Keeps On Raining (when The Levee Breaks, Rou
3. Bonzo's Montreux (mix Construction In Progress)
4. Baby Come On Home
5. Sugar Mama (led Zep I, Outtake)
6. Poor Tom (instrumental Mix)
7. Travelling Riverside Blues (bbc Session)
8. Hey, Hey, What Can I Do

- disque 3
1. Four Hands (four Sticks)
2. Friends
3. St Tristan's Sword (rough Mix)
4. Desire (the Wanton Song, Rough Mix)
5. Bring It On Home (rough Mix)
6. Walter's Walk (instrumental, Rough Mix)
7. Everybody Makes It Through (in The Light, Rough Mi



             



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