Tout est relatif... La pression est désormais sur les quatre membres de CULTURE CLUB en cette année 86. Boy George est tellement à la rue qu'on tente de détourner de lui l'attention des fans. Voyez la couv de l'opus, il y est traité à égalité avec les trois autres membres du groupe, c'est bien la première fois ! Vous noterez aussi qu'il a radicalement changé de look. Complétement addict à l'héroïne, George ne sait plus ou il habite, anéanti par un rythme de vie démentiel et sans la moindre donnée positive. archi cuit par un star system qui l'adulait et est en passe de le transformer en pariah. On ne pardonne pas aux loosers. Virgin le sait, c'est la dernière chance des clubbers de repartir vers le sommet des charts.

Dès la première note cependant, les choses sont claires... Adieu les artifices exotiques du passé, l'heure est au pragmatisme. Le groupe a composé pour cet album de la dance, il en est du premier single "Move away", mais aussi du deuxième "God thank you woman". Ceci transforme les futuristes romantiques de la new wave en vulgaire groupe de variété pop de médiocre qualité. Tu m'étonnes que notre Boy ait eu toutes les difficultés du monde à l'enregistrer, notamment le dernier single intitulé poétiquement "Gusto blusto", certes nanti d'une basse groovante à la Mark King, mais trop sirupeux pour retenir l'attention de quiconque. Ce n'est pas si désagréable à l'oreille, juste sans intérêt.

Pour le reste, nous continuons dans la soupe médiocre sans le moindre picotement subversif du passé. Même les lyrics ont perdu leur allant, et je ne vous parle pas du chant de George, plus mort que vif pour l'occase. "Too bad" est nulle, "Heaven's children" a une mélodie typée "bontempi" totalement indigente. "Work on me baby" souffre du syndrome "top des charts qui s'ignorent", avec un refrain d'une affligeante banalité. Même la "I pray" au titre plus ridicule tu meurs, sonne pompier de l'espace... Quand à "Sexuality", c'est la goutte d'eau qui fait déborder l'océan de ridicule dans lequel s'enfonce le groupe. Allez un petit plus pour les aspects countrysants d'opérette de "Come clean" - ouais pas encore George ! - et pis c'est tout... C'est pas lourd les gars !

Cet album sera le chant du cygne des iconiques stars de London. Boy George, avec l'aide de Roy Hay le guitariste du groupe, va parvenir à se sevrer de sa dépendance aux fix, mais le groupe est bel et bien mort et enterré. Notre garçon tentera donc de relancer sa carrière en solo, laissant derrière lui des années de débauche et d'excès... Enfin, derrière... Ce n'est pas si sur.

Vous avez bien compris : évitez cet album, et si on vous le donne, cramez le !