N° 2 ? Mais qui est le N°1 ?
Ce qui frappe d’emblée (or la mention inexacte de son n°) lorsqu’on se saisit de la pochette du TROISIEME single des VARIATIONS, c’est - un peu de géométrie - cette cible plaquée au centre du carré. Et les trois couleurs : le bleu dans le mille encerclé par le blanc lui même entouré d’une bordure rouge. A l’inverse de celle des WHO. Mais pas à l’opposé question référence.
On est en septembre 1969, or les choses vont très vite et très fort à cette période. LED ZEPPELIN se prépare à publier bientôt un récital de riffs définitifs qui vont poser les fondamentaux d’une nouvelle musique. Un deuxième opus aussi lourd que puissant qui va mettre tout le monde d’accord.
Enfin tout le monde… La jeunesse tout du moins. Et ça signifie beaucoup de personnes aux concerts et des disques qui s’écoulent au quintal. Puis à la tonne.

La réalisation de leur précédent single n’avait pas permis de créer un rendu satisfaisant aux oreilles des musiciens français qui ne jurent que par la lourdeur hantée su son de la batterie de Bonham ; chose interdite par la religion pratiquée par les techniciens français même si les artistes anglais et leurs équipes font ce qu’ils veulent avec le matos des studios parisiens quand ils y viennent. Chevaleresque option dont la tradition remonte au moyen-âge, laquelle réussit plutôt bien à nos ex-ennemis préférés.
Celle de ce « second » ne paraît pas avoir permis d’avancer d’un pouce sur ce terrain piégé.
Et « Come Along » reste une très bonne chanson. Avec de superbes arrangements.

« What’s Happening » est un titre plus pop que le rock sexy sous acides « Come Along », avec lequel il partage toutefois un certain penchant pour les ambiances opiacées.
Ici, les arrangements sont toujours aussi bien torchés, la patte méditerranéenne bien présente. La section rythmique groove et il y a la guitare dont on extrait le jus avec l’assurance d’un touché ferme et fluide à la fois, jamais brutal. On pense à Clapton bien sûr et à… Mick Taylor ou encore Paul Kossoff, tous en pleine bourre à l’époque.
Mais le morceau, pour sympathique qu’il soit, est moins marquant, les VARIATIONS sont meilleurs quand ils se font plus teigneux. Au moins ici.
Sur la deuxième face on trouve « Magda », un instrumental dédié à la sœur de Marc Tobaly.
Moins bâclé que ce qui figurait en face B précédemment, mais quand même. C’est du remplissage tout juste acceptable, d’autant plus dommage pour le frérot qu’on le laisse s’exprimer librement.
Le sentiment général est mitigé. Le potentiel n’est pas en cause, c’est la régularité qui semble faire défaut alors qu’on n’a pas beaucoup de temps. L’album DOIT se faire et sortir…Vite !
En attendant on partagera la scène avec le Zep le 31 décembre prochain.

Afin de poursuivre l'aventure en grand format, les VARIATIONS se tourneront vers "La Mecque" de la Pop et prendront la direction de Londres.
Mais il faudra patienter jusqu'au mois d'octobre…1970.