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BLUES ROCK ATMOSPHéRIQUE  |  STUDIO

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- Style : Grateful Dead, Cotton Belly's
- Membre : Jefferson Airplane, Jorma Kaukonen , Jack Casady

HOT TUNA - America's Choice (1975)
Par LONG JOHN SILVER le 7 Août 2016          Consultée 2480 fois

Après avoir dévoilé une orientation bien plus électrifiée sur son opus précédent, HOT TUNA confirme l’option. D’ailleurs, ceusses (les historiens spécialisés) qui commentent la carrière du groupe en évoquent la période « rampage », soit l’expression d’une forme de déchaînement musical. Période qui s’étale sur ses trois derniers albums 70’s, dont America’s Choice serait le premier volume. Alors, soyons clairs, vu d’aujourd’hui la rupture avec le précédent disque* ne semble pas si énorme, c’est bien avec Burgers** qu’il convient d’évaluer l’évolution du duo Kaukonen/Casady, deux musiciens qui ont souvent privilégié l’acoustique durant leur carrière.

Par ailleurs, afin de pousser le comparatif, c’est en partie au niveau de la qualité générale des compos que le bât-blesse sur TPR*, disque bien électrifié, alors que Burgers reste délicieux de part et d’autre. On ne parle pas si souvent du songwriting de Kaukonen, c’est bien dommage parce qu’avec America’s Choice il démontre à nouveau un savoir faire rarement atteint. Cet album aurait pu sonner comme Burgers, s’il l’avait voulu, les « Sleep Song » et « Serpent Of Dreams » en sont les deux exemples les plus flagrants, si ce n’est qu’on se rend compte, sur la longueur du disque, qu’à chaque mélodie il fait mouche. La différence se joue sur l’atmosphère car HOT TUNA choisit d’émailler ses ritournelles blues/folk de plages ambiantes (quoique souvent lourdes) plus ou moins concises. Si ce n’était la voix mixée en avant, l’album sonne live. Pourtant il est truffé d’overdubs de guitares diverses et variées, formidablement mixées. Jorma utilise de nouvelles pédales, n’oublie pas de faire briller son sens du triolet, préfère généralement la texture à la virtuosité. Bob Steeler, le batteur qui succède à Sammy Piazza, n’est pas venu pour faire de la figuration. Il a énormément de travail !

HOT TUNA se la joue pépère en entrée (« Sleep Song » faussement légère mais brillante) pour (bien) augmenter l’intensité l’instant d’après. « Funky #7 » c’est du Hendrix/Band Of Gypsys revisité à la sauce Kaukonen/Casady qui finit en jam effrénée. Une sacrée claque soit dit en passant. « Walkin’ Blues », la seule reprise de l’album – qu’on doit à Robert « Crossroad » Johnson – sert le genre d’arrangements dont DIRE STRAITS se repaîtra plus tard avec plus ou moins de réussite, souvent de façon désespérément lisse. Ici, les aspérités existent. Décrire la tonalité générale de ce disque permettrait l’utilisation d’un slogan fédérateur, du type « la force tranquille », « mangez des pommes » ou « la France forte »… euh, non, pas celui-là finalement. J’opterai donc pour « la nonchalance incisive », aussi un oxymore qui semble bien plus approprié afin de tenter de décrire le contraste entre le chant posé, placé en avant, et le son envoyé derrière avec une basse et une batterie qui font suinter les enceintes tandis que la guitare lead est chauffée à blanc. De cela il résulte un rendu très planant, pas si éloigné des intentions de PINK FLOYD par moments. À la fois rock’n’roll (« Hit Single #1 » au titre ironique) et contemplatif (merveilleuse « Serpent Of Dreams »), le disque navigue le plus souvent en mid tempo. Même si on n’hésite pas à appuyer sur le champignon, après « Funky #7 », la poppy « Invitation » ne reste pas sage bien longtemps pour finir avec une jam bien épicée. « I Don’t Wanna Go » est un autre moment plus purement bluesy, entrecoupé d'instants atmosphériques où Jorma s’attache à jouer lentement, chose la plus difficile à réaliser. L’album se conclut juste après, sur « Great Divide : Revisited », une ballade que vient embraser la guitare de Kaukonen, comme le soleil au crépuscule d’un soir d’été.

La pochette représente une boîte de lessive pour machine à laver. Un brin d'ironie distanciée, c'est la classe. Pas grand chose à redire donc, HOT TUNA est un client tout ce qu’il y a de plus sérieux, son parcours lui permet d’aligner les concerts fleuves, plusieurs titres (dont « Funky #7 ») s’étalant sur plus de 20 minutes, l’Airplane paraît loin. A priori, c’est JEFFERSON STARSHIP qui semble être le dépositaire de l'héritage de feu JA. À la lettre et vu le nombre d'ex, sans doute. Dans l’esprit, c’est déjà moins évident, HOT TUNA est objectivement plus heavy que JEFFERSON STARSHIP mais, du moins ici, au moins aussi planant. On Air.

* The Phosphorescent Rat
** Premier album studio du groupe, après deux live

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   LONG JOHN SILVER

 
  N/A



- Jorma Kaukonen (chant,guitare)
- Jack Casady (basse)
- Bob Steeler (batterie)


1. Sleep Song
2. Funky #7
3. Walkin' Blues
4. Invitation
5. Hit Single #1
6. Serpent Of Dreams
7. I Dont Wanna Go
8. Great Divide : Revisited



             



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