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ROCK GOTHIQUE  |  STUDIO

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1986 Dawnrazor
1988 The Nephilim
1990 Elizium
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FIELDS OF THE NEPHILIM - Elizium (1990)
Par WATCHMAN le 26 Mars 2016          Consultée 2554 fois

En musique, le troisième album représente souvent un cap dans une carrière. Il s’agit le plus généralement d’une confirmation, s’accompagnant parfois d’innovations voire d’expérimentations notoires. En 1990, les FIELDS OF THE NEPHILIM sont à la fois au sommet de leur art mais également au pied du mur. Leurs deux excellents premiers albums ont en effet complètement redéfini les contours et préceptes du rock gothique, faisant quitter à ce dernier les allées brumeuses des cimetières où il était trop cantonné pour le parer d’atours plus psychiques et astraux. La question qui se pose alors au shaman McCoy et à ses cyber-cowboys de musiciens n’est autre que la suivante : comment succéder à l’album “The Nephilim”, encore considéré aujourd’hui comme l’opus de référence, la pierre angulaire de leur discographie ? La réponse ne tarda pas à s’imposer d’elle-même : en poussant le concept encore plus loin.

Sans minimiser à aucun moment le travail de composition du groupe, nous sommes toutefois tentés de dire qu’il suffit d’une seule écoute pour comprendre la recette appliquée sur “Elizium”, mais d’un nombre incalculable pour en saisir toutes les subtilités, tant cet album regorge de passages splendides qui font mouche à chaque fois que l’on prend la peine de se plonger dans son ambiance. Pour faire simple, “Elizium” conserve l’homogénéité du disque précédent, mais en sublimant encore plus les ambiances, qui s’étirent ici sur des compositions majoritairement lentes d’environ 7 minutes de moyenne. Un an plus tôt, le single “Psychonaut” avait annoncé la tendance. Nappes de claviers omniprésentes, basse virevoltante, guitares plus en retrait et incantations vocales du chanteur. La musique de ce groupe a toujours eu pour but de faire voyager par l’esprit et non de conter le romantisme et sa souffrance sentimentale inhérente. Cependant jamais encore avant eux, un combo de rock gothique n’avait autant expérimenté en la matière.

Dès l’intro, on se retrouve immergés dans un monde sombre, astral, proche d’une transe ou d’un rêve lucide. Puis le premier vrai titre de l’album démarre sur un rythme faussement rapide, où les notes mélodiques des guitares se superposent à une batterie qui martèle tout le long un beat quasi métronomique, à l’exception d’une infime variante sur le refrain. Une seule autre chanson de l’opus, “Paradise Regained”, se situera dans la même veine. Titre plus entraînant qui, s’il ne contribuait pas à contrebalancer l’atmosphère globalement planante de l’album, pourrait paraître totalement dénué d’intérêt tant il tranche avec le climat général de l’opus. C’est véritablement à partir de la troisième piste (“At The Gates Of Silent Memory”) que FIELDS OF THE NEPHILIM nous révèle son nouveau visage. Huit minutes d’une plage atmosphérique très proche d’un trip psychédélique, voire carrément d’une compo new wave ou d’un break de space rock. “Submission” nous gratifie quant à elle de nombreux soli dignes des grandes heures du rock progressif (on sent vraiment que les musiciens se lâchent complètement), tandis que “Sumerland (What Dreams May Come)” sait jouer avec l’alternance des ambiances et démontre durant ses 11 minutes toute la capacité du groupe à composer des titres à tiroirs, extrêmement fouillés. Je terminerai enfin par ce qui est, à mes yeux, le meilleur moment du disque. Je veux bien entendu parler du diptyque “Wail Of Sumer/And Their Will Your Heart Be Also”, qui nous entraîne dans de vaporeux et délicieux méandres de psychédélisme ambiant, où la voix suave de Carl McCoy semble nous guider depuis l’au-delà, comme si l’on vivait une expérience dite de « mort imminente ». Un grand moment de musique et une conclusion parfaite qui nous entrouvre presque la porte vers le monde des rêves.

Au bout du compte, la magie opère tellement que l’on a carrément oublié que l’on avait affaire au départ à un groupe de rock gothique. La mue a eu lieu et la métamorphose est sidérante, tout en demeurant néanmoins parfaitement cohérente avec l’univers du groupe. FIELDS OF THE NEPHILIM a parfaitement su gérer le succès de son disque précédent et a en plus créé la sensation en ne cédant pas à la facilité artistique. Une confirmation donc, et aussi la véritable marque du talent.

https://www.facebook.com/FieldsOfTheNephilim/?fref=ts
http://www.fields-of-the-nephilim.com/

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   WATCHMAN

 
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- Carl Mccoy (chant)
- Tony Pettitt (basse)
- Paul Wright (guitare)
- Don Wright (batterie)
- Peter Yates (guitare)
- Jon Earin (claviers)


1. Dead But Dreaming
2. For Her Light
3. At The Gates Of Silent Memory
4. Paradise Regained
5. Submission
6. Sumerland (what Dreams May Come)
7. Wail Of Sumer
8. And There Will Your Heart Be Also



             



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