2001. Première année du troisième millénaire. Nos PC ont survécu au bug de l’an 2000 et le petit monde de la musique continue inlassablement de tourner. Pourtant nous sommes sans nouvelles de l’un de ses obscurs représentants depuis dix ans. Eh oui ! En ce début de 21ème siècle où le néo-métal truste les charts, les cyber-goth des FIELDS OF THE NEPHILIM ne se sont pas décidés à quitter la capsule d’hibernation dans laquelle ils se sont allongés peu après la parution de leur album live, Earth Inferno, en 1991. Ah ouais, quand même !* Pourtant du côté de leur label, c’est bien un nouvel album que l’on annonce comme imminent. Alors pour faire patienter les fans, quoi de mieux que de dépoussiérer de vieux morceaux issus de leur première période, couplés à une ou deux raretés. Autrement dit, organisons un bon vieux vide-grenier pour se faire un peu d’argent avant de ré-attaquer les choses sérieuses. Le résultat de cette fouille de tiroirs porte donc le nom de From Gehenna To Here, et fait l’objet de cette chronique.

Alors, qu’y a-t-il au menu ? Des titres à dominante plus post punk que goth (“Back In Gehenna” ; “Returning To Gehenna”) et des mid-tempos planants (“Trees Come Down” ; “Darkcell”). En gros, ce que la horde à McCoy sait faire de mieux. Mais là où se situe le véritable intérêt de cette compilation, c’est qu’elle apporte une réelle mise en lumière sur la période Dawnrazor, avec notamment cinq titres sur neuf issus de cet opus. Nous passerons rapidement sur Power, Secrets ou encore The Tower, pour mieux apprécier la toute première version de Laura, que je trouve personnellement mieux réussie que Laura II, qui avait pourtant eu la préférence du groupe pour figurer sur le premier album. Enfin allez savoir ! On se prend également à redécouvrir la voix de Carl McCoy, qui, à ses débuts, ne s’était pas encore tout à fait débarrassé de l’influence vocale d’Andrew Eldricht. Et surtout, on se demande ce que du saxophone vient faire sur plusieurs morceaux. Un curieux choix, car peu en adéquation avec le style pratiqué. C’est peut-être aussi pour cela que nous n’avons connaissance de ces bandes que maintenant.

Qu’il s’agisse donc d’une arnaque ou d’un véritable objet de valeur, seul l’auditeur averti sera en mesure de trancher mais à l’écoute de ces anciens morceaux, on s’aperçoit quand même que dès ses débuts le groupe avait une patte, une signature reconnaissable et savait composer de bons titres, quoiqu'encore de qualité inégale. Un objet qui sent donc un peu le réchauffé, mais qui a néanmoins le mérite de préparer le terrain pour l’arrivée de Fallen, l’année suivante. À noter aussi que la pochette, avec ses tons pourpre et ocre, est plutôt réussie.



*Carl a tout de même monté un projet parallèle orienté métal-indus, nommé The Nefilim (il a dû réfléchir très longtemps pour trouvé le nom, à mon avis !) et qui a sorti un album en 1996 baptisé Zoon.