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- Style : The Pretty Things , Them, The Rolling Stones

The J. GEILS BAND - The Morning After (1971)
Par LONG JOHN SILVER le 30 Mars 2016          Consultée 2319 fois

Non mais regardez moi cette pochette ! Une belle photo de chambre d’hôtel plutôt cheap, prise en noir et blanc, où on voit cinq types entassés avec au premier plan la tignasse de Magic Dick qui se détache. Le titre de l’album (littéralement « le matin après ») pourrait signifier « lendemain de cuite » ou faire allusion à une pilule abortive* utilisée après rapports non protégés et après tout la vie en tournée n’est pas faite pour les couche-tôt, l’adrénaline dégagée par les prestations produisant des effets secondaires souvent incontrôlables. The J.GEILS BAND est principalement un groupe de scène, cité par les Allman Brothers comme faisant partie des meilleurs mais leurs ventes de disques restent modestes en dépit de la diffusion du single « First I Look At The Purse »** sur les radios US.

La nervosité avait paralysé les gars quand il s’était agi d’enregistrer leur premier disque, il avait fallu toute la roublardise de Jerry Wexler pour parvenir à accoucher de quelque chose de robuste en un temps record, cette fois-ci on fait appel à une autre pointure en la personne de Bill Szymczyk qui bossa jadis avec BB.KING et le JAMES GANG, venu assister le claviériste Seth Justman à la production. Une fois de plus le rendu est extrêmement direct, on sent que le répertoire est taillé pour la scène, on compte quatre reprises pour six originaux et une durée de trente quatre minutes sans aucun gras à l’intérieur, l’efficacité primant. La paire Wolf/Justman s’arroge tous les crédits de composition, cette association prenant derechef le contrôle du combo. C’est « Looking For A Love », la reprise des VALENTINOS***, qui est choisie pour être envoyée sur les ondes, ce titre Rn’B/Pop se classera dans le top 40 assurant au J.GEILS BAND une certaine visibilité aux yeux du grand public. Autre titre qui élargira l’exposition du groupe, « Cry One More Time », soit une création originale qui ressemble à s’y méprendre à une ballade des Stones, sera reprise par Graham PARSON en 1973.
Voilà donc en ce qui concerne les highlights de l’album, pour autant il serait injuste de s’arrêter en si bon chemin car The Morning After, loin de renifler les lendemains qui déchantent et en dépit du fait qu’il demeure sur des bases éprouvées, est un court album bourré de sève rock’n’rollienne qui ne contient pas d’instant mou du genou. Comme sur le premier opus, Magic Dick a l’occasion de délivrer son flow enivrant sur l’instrumental « Whammer Jammer », le gars suit la voie ouverte par les harmonicistes de légende du blues, de fait son apport s’inscrit dans la marque de fabrique du combo, devenant un élément indispensable au son car remarquable donc aisément identifiable. Les autres solistes, Seth Justman et J.Geils, se font plus discrets du coup, mais pas moins efficaces, citons pour exemple l’excellente partie de piano sur « « Gotta Have Your Love » ou encore les soli de guitare/harmonica/orgue qui se répondent sur « « Looking For A Love », le tout est tiré au cordeau, tranchant comme une lame de rasoir, on se régale !

Peter Wolf est bien entendu la star du groupe, ses prestations sont charismatiques, emplies de testostérone, on devine que le monsieur ne laisse pas insensible l’auditoire féminin et dans le même temps on pense à ce que sera le pub rock anglais à la fin des 70’s où s’illustreront des gouailleurs de la trempe de Lee Brilleaux et Bill Hurley****, tous deux dans la lignée du frontman de Boston. Dès l’entame, « I Don’t Need You No More », le type emballe l’orchestre sur un rock’n’roll endiablé, soutenu par une section rythmique impeccable. De même le disque s’achève sur les chapeaux de roue avec « It Ain’t What You Do (It’s How You Do It !) », à la fois funk et rock, Magic Dick, Seth Justman et J.Geils profitent des espaces pour aligner les soli pendant que Wolf mène l’ensemble à la baguette en n’hésitant pas hurler dans le micro, l’énergie pulse de partout emportant l’auditeur dans une gigue effrénée.

Commercialement parlant The Morning After fera mieux que son prédécesseur, parvenant à se classer dans le top 100, de même l’association avec Bill Szymczyk sera reconduite à l’avenir mais il n’en reste pas moins que c’est en Live, devant son public, que le groupe délivrera le meilleur de lui-même. D’ailleurs la livraison suivante viendra confirmer ce sentiment puisqu’il s’agira là du premier disque Live publié par The J.GEILS BAND, l’excellent Live Full House.

*À une époque où la recherche en est à ses premiers essais cliniques sur la question
** Reprise des CONTOURS figurant sur le premier opus du groupe
*** Groupe de Bobby Womack, lequel offrira une nouvelle version de « Looking For A Love » en 1974
**** Chanteurs de Dr FEELGOOD et des INMATES

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Peter Wolf (chant)
- Seth Justman (claviers)
- J.geils (guitare)
- Magic Dick (harmonica)
- Danny Klein (basse)
- Stephen Bladd (batterie)


1. I Don't Need You No More
2. Whammer Jammer
3. So Sharp
4. The Usual Place
5. Gotta Have Your Love
6. Looking For A Love
7. Gonna Find Me A New Love
8. Cry One More Time
9. Floyd's Hotel
10. It Ain't What You Do (it's How You Do It !)



             



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