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- Style : Nobuo Uematsu , Joe Hisaishi , Yuzo Koshiro
- Membre : Divers Jeux Video
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Koichi SUGIYAMA - Dragon Quest V Symphonic Suite (1992)
Par CHIPSTOUILLE le 18 Avril 2006          Consultée 5054 fois

La musique de Koichi SUGIYAMA, comparativement à celle de ses contemporains, possède un caractère qui lui est propre : elle ne lasse pas, mieux encore, elle se bonifie en vieillissant. Si ses concurrents cumulent bien trop souvent les fautes de goût, on pourra reprocher au contraire au compositeur de les éviter à tout prix en se reposant peut-être un peu trop sur ses acquis. Pourtant, cette "Dragon Quest V Symphonic suite", à l'image de la quatrième, parvient à se démarquer clairement des précédentes, de par sa couleur d'ensemble.

La coloration est en fait pastel, alors que les autres donnaient dans le coloriage forcé et multiple, presque enfantin, avec une musique facile à écouter et des thèmes variés. Dragon Quest V est un jeu qui proposait au contraire une histoire plus mature, et à ce titre la musique qui l'accompagne dépeint ce côté plus sérieux, de manière moins grossière. Fini donc le crayon gras, SUGIYAMA passe à l'aquarelle, et donne dans le moins choquant, moins facile, moins bariolé. Tout ici se faufile insidieusement, rien ne choque l'oreille, tout est en harmonie. Et même un titre comme "Castle Trumpeter", qui pourrait éventuellement agresser vos tympans de par l'utilisation de la trompette (pourtant si peu apte à reposer), ne perturbe pas cette tranquillité d'ensemble. La première partie de cette suite témoigne de ce fait grâce à l'allégresse dont font preuve "Melody in an ancient town [...]", "Melody of love" et son violon mélancolique et surtout le somptueux "Magic carpet ~ The ocean". Avec cet enchaînement de titres doux et mélancoliques, comme c'est un peu trop souvent le cas avec ces compositeurs japonais (et SUGIYAMA n'est pas des moindres), on pourrait craindre un côté sirupeux, mais c'est là que cette suite symphonique vous conquiert, car de sucre il ne sera point question ici.

Au tournant de son oeuvre, avec cette fameuse transition du romantique vers le contemporain, SUGIYAMA garde le contrôle et saupoudre de manière évanescente, quelques dissonances sans accrocs, sans ce côté peut-être trop abrupt des suites précédentes (ce que UEMATSU tentera, avec un succès mitigé, de retenter sur son "Grand Finale", il aurait peut-être mieux valu qu'il laisse l'art des dissonances à SUGIYAMA...). "Monsters in the dungeon" égrène donc ses quelques trouvailles laissant les bois triompher sur les cuivres, jusqu'à ce que "Tower of death" tente d'inverser, petit à petit, la tendance. La dernière reprise du thème de "Monsters in the dungeon" fortifie au final les cuivres, faisant trembler nos lobes sous les effets pachydermiques de tubas imposants.

Cet effet de crescendo laisse entrer "Violent enemies", seule partie réellement dynamique de la suite, sans fracas. Le maillage de cordes qui porte le thème rappellera sans doute à certains le fameux vol du bourdon de RIMSKY-KORSAKOV, SUGIYAMA ajoute un compositeur romantique de plus dans sa besace. "Almighty boss devil is challenged" fait monter la mayonaise de manière beethovenienne, avec toujours cette toile de fond jaune rayée de noir. Mais même dans ces moments d'énervement, SUGIYAMA évite d'écorcher les oreilles, les cuivres s'étouffent dans les cordes, la vitesse est exécutée de manière tempérée, finalement rien ne perturbe réellement notre doux voyage.

Après ce passage accéléré donc, tout se calme de nouveau, la mélancolie refait son apparition sur "Noble requiem" grâce à cette douce percussion du condamné à mort guidant les violons et violoncelles à des fins tragiques, un peu à la manière du deuxième mouvement de la 7ème de BEETHOVEN (sans aller atteindre son génie, tout de même). "Saint" laisse entrevoir de nouveau le coté planant du début de la suite, "Satan" reprend alors un coté sombre, sans excès une fois de plus. La rythmique est légère, les cuivres sont lents, et la tention, même si palpable, reste contrôlée. On se rappelle ici quelque peu le Boléro de RAVEL sans le coté martial de ses percussions (vous aussi, révisez vos compositeurs romantiques grâce à SUGIYAMA!).

Enfin "Heaven", par l'utilisation de la clarinette, rappelle immédiatement MOZART, même si quelques effets au violon nous ramènent à la réalité du compositeur japonais. Enfin, une valse, somme toute la partie la moins intéressante de l'oeuvre, rappelle une fois de plus STRAUSS, allez non, pour une fois elle fait plus penser à SHOSTAKOVICH (vous savez, celle qui a été reprise... hmmm, par le "bellâtre" là, qui vend sa bouille sur des services à thé et qui a fait de son nom une marque déposée).

Une chose est sûre, cette suite est de loin la plus homogène de Koichi SUGIYAMA. Pour une fois, on aurait presque l'impression que tout a été composé dans l'idée d'en faire une suite symphonique, et non un jeu vidéo. La grande qualité de celle de Dragon Quest IV était sa variété et son dépaysement, sa suivante suit le raisonnement totalement inverse. Je préciserai tout de même en fin, outre que l'interprétation est beaucoup plus sensible qu'auparavant, que cette suite demande peut-être un peu plus de recul. Le côté "pastel" de la musique a tendance à laisser les distraits s'assoupir aux premières écoutes. Pourtant, c'est l'une des meilleures du compositeur. Je resterai toutefois toujours aussi intransigeant envers ce côté redondant de la structure, et ces analogies trop évidentes que l'on pourra faire avec tout ces "grands" compositeurs. On retiendra ici que SUGIYAMA, même s'il prend peu de risques, maîtrise parfaitement son sujet.

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...Enfin!


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   CHIPSTOUILLE

 
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- Nhk Symphony Orchestra
- Koichi Sugiyama (direction)


1. Overture
2. Castle Trumpeter
3. Melody In An Ancient Town ~ Toward The Horizon ~ C
4. Magic Carpet ~ The Ocean
5. Melody Of Love
6. Monsters In The Dungeon ~ Tower Of Death ~ Dark Wo
7. Violent Enemies ~ Almighty Boss Devil Is Challenge
8. Noble Requiem ~ Saint
9. Satan
10. Heaven
11. Bridal Waltz



             



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