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DEVO - Oh, No! It's Devo (1982)
Par ARP2600 le 22 Juin 2016          Consultée 2124 fois

Avec ce cinquième album, DEVO arrive manifestement à l'aboutissement de sa démarche : complètement délirant, complètement artificiel, de la musique robotique humoristique nihiliste. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que ce disque soit sous-estimé, beaucoup ne réussissent pas à apprécier ce style et classent rapidement Oh, No! It's DEVO dans la catégorie « débile » sans se poser plus de questions.

Déjà, comment pourrait-on prendre une telle pochette au sérieux ? Il faut avouer, c'est difficile. Le coup des patates, c'est d'un terrible mauvais goût, chapeau d'avoir osé ça. Il y a aussi le titre, cette phrase étant selon les membres du groupe ce que se disaient la plupart des gens quand DEVO venait faire un concert ou sortait un disque. Tout ceci marque en fait un retour extrême à leur propos initial, après le relativement soft New Traditionalists.

L'idée qui sous-tend Oh, No! It's DEVO est celle d'une réponse aux critiques que certains magazines (dont Rolling Stone) ont émises à leur égard, les traitant entre autres de fascistes et de clowns. Ils n'étaient pas les premiers, les seconds un peu plus, quoi qu'il en soit, Gerald Casale a expliqué que l'idée était d'essayer de réaliser un album de clowns fascistes. Pas de maquillage ou de nez rouge dans leur panoplie, heureusement... Outre les pommes de terre, la pochette montre leur nouvel accessoire, une collerette en plastique blanc, qu'ils portaient lors des concerts à cette époque.

Quant à la production, elle est cette fois confiée à Roy Thomas Baker, connu par exemple pour son travail avec QUEEN. Pas du tout un spécialiste de la musique électronique, il arrive néanmoins à un très bon résultat sur ce disque, où les synthétiseurs ressortent très bien, avec un caractère sec très adapté au propos du groupe. Il y a quand même encore quelques guitares mais elles ne sont vraiment qu'un petit complément ici. Cette évolution sur les cinq premiers albums est décidément un exemple idéal de celle de la new wave dans son ensemble.

Toutes les chansons sont merveilleusement geek. Les mélodies ne sont évidemment pas géniales, mais on sait à quoi s'attendre avec DEVO. Certaines de celles qu'on trouve ici comptent quand même parmi leurs meilleures. Les sujets abordés vont du débile exprès sur les désopilantes « Peek-a-boo » et « Speed Racer », à la provocation un peu limite : « Big Mess » utilise des lettres agressives d'un auditeur de radio schizophrène surnommé Cowboy Kim ; plus grave, « I desire » est un poème écrit par John Hinckley Jr., le fou qui a tiré sur Ronald Reagan en 1981 par amour pour Jodie Foster. À mon sens, cela ajoute un délicieux cynisme à leur propos, mais il est compréhensible que certains n'aient pas aimé.

Outre les chansons que nous avons citées ci-dessus, on peut encore citer l'introduction « Time out for fun », pure moquerie et pure synthpop, à comparer avec les habituels The HUMAN LEAGUE ou OMD, mais en bien plus drôle et punchy. Il y a aussi la primaire « Explosions », la plus romantique « Patterns », et le final « Deep Sleep », à la belle construction instrumentale à rapprocher des STRANGLERS. En fait, ce disque est bien plus diversifié que ce qu'il peut paraître au départ.

Il me semble donc important de ne pas lui faire un mauvais procès. À bien y regarder, Oh, No! It's DEVO est non seulement l'accomplissement du but recherché par le groupe depuis le milieu des années 70, mais également sans doute leur meilleur album du point de vue composition et textes. Tout est lié. S'il ne plaît pas à tout le monde, c'est bien sûr parce que leur moquerie est enfin totalement évidente, révélée au grand jour. Il est également normal que ce soit leur chant du cygne. Leurs publications se sont ensuite espacées et la qualité a chuté en flèche. Shout, le suivant, troque les synthés contre des échantillonneurs Fairlight pour un résultat des plus navrants.

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- Bob Casale (guitare, claviers, chœurs)
- Gerald Casale (chant, basse, claviers)
- Bob Mothersbaugh (guitare, chœurs)
- Mark Mothersbaugh (chant, claviers)
- Alan Myers (batterie)
- Annerose Bucklers (chœurs sur 11)


1. Time Out For Fun
2. Peek-a-boo
3. Out Of Sync
4. Explosions
5. That's Good
6. Patterns
7. Big Mess
8. Speed Racer
9. What I Must
10. I Desire
11. Deep Sleep



             



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