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HARD ROCK  |  STUDIO

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1987 Frehley's Comet
1988 Live+1
  Second Sighting
1989 Trouble Walkin'
2006 Greatest Hits Live
2009 Anomaly
2014 Space Invader
 

- Style : Aerosmith, Guns N' Roses
- Membre : Kiss

Ace FREHLEY - Anomaly (2009)
Par LONG JOHN SILVER le 27 Février 2017          Consultée 1202 fois

En 2009, qu’attendre du retour du Spaceman ? Poser cela en raisonnant de manière strictement artistique est passer outre le fait qu’Ace Frehley figure (et compte) parmi les guitaristes les plus célèbres au monde. Outre l’admiration, voire le culte, affichés que lui vouent des tas de guitaristes qui lui ont succédé dans la sphère hard rock/metal, on pense notamment à Dimebag Darrell* auquel l’album présent est dédié. 20 ans après Trouble Walkin’, voici venir Anomaly, alors qu’on ne sait plus trop depuis combien de temps Ace a quitté KISS pour la seconde fois. En 2008, l’homme resurgit –d’abord- sur scène. Au même moment, son ex-groupe fête les 35 ans d’Alive!, lui aussi en tournée, interprétant chaque soir la quasi intégralité du double live mythique, dans lequel le Spaceman ne laissait pas plus sa part au chat qu’au fils des étoiles ou au démon. Alors que le Bisou passe son temps avec le regard fixé sur le rétro, Ace décide de sortir de son trou (noir), non sans s’être débarrassé de son alcoolisme. De revenir sur Terre. La présentation a son importance, après toutes ces années, dans quel état se trouve notre héros qui a forcément un peu/beaucoup/(passionnément ?) vieilli ? Notez que la pochette est habilement fichue, avec cette illustration sur fond noir qui rappelle le visage (encore jeune) exposé du premier disque solo, celui sorti sous couvert de KISS. Ace n’y est pas vraiment démasqué, il arbore d’épaisses lunettes opaques qui reflètent des éclairs de tempête astrale.

Dans la vie Space Ace se rapproche (déjà) du look de nounours qu’on lui connaît désormais. On le voit mal s’adonner aux arts martiaux comme dans KISS Meets The Phantom Of The Park, et quelque part c’est tant mieux. L’extra-terrestre ne manque pas d’humour à son sujet lorsqu’il prétend que sa contribution à la guitare vaut surtout pour ses trouvailles que sont le micro fumigène et le manche lance fusée. Quant à son apparence, il l’assume par le biais d’un titre, le rugueux « Space Bear ». L’homme a choisi de tout contrôler –ou presque-, il ne fait donc pas appel à Eddie Kramer mais retrouve tout de même Anton Fig – son batteur fétiche- qui joue sur 9 des 12 titres d’Anomaly. L’album commence fort, par deux morceaux bien lourds. Si le temps a passé, le Spaceman en a tenu compte. « Foxy & Free » est un hommage à Hendrix, rendu avec la puissance du son overloadé adopté dans le metal depuis un moment. L’ambiance demeure très pesante sur « Outer Space », deuxième titre très convaincant, après quoi « Pain In The Neck », qui lorgne en direction du grunge, vaut surtout par son pont instrumental surprenant. J’ai déjà évoqué « Space Bear », un instrumental qui a une bonne gueule, où Ace expose ses plans favoris. « Sister » bastonne également pas mal, le bonhomme a la niaque, ressort ses moulinets typiques, alors que ce titre n’est pas inoubliable.

Partant de là, on se dit que Space Ace aurait pu choisir conserver cette veine heavy tout à fait convaincante. Là encore c’est oublier le passé un peu vite, le gaillard aime avant tout jouer du hard-rock et y mêler de la pop, cependant la période AOR a vécu. « Gengis Khan » doit beaucoup à LED ZEPPELIN, ici les redoutables Mongols succèdent dans l’imagerie guerrière aux impitoyables Vikings qui peuplaient l’univers du Zep. Le morceau, quasi instrumental, fait effet : Ace chevauche les riffs en imperator et finit par lâcher les watts sur le final. La facette pop est nettement présente sur les couplets de « Too Many Faces », alors que le refrain reprend une trajectoire d’hymne hard-rock conventionnel. « Change The World » ressemble à l’idée qu’on se fait du big-rock US, néanmoins intervient à nouveau un pont surprenant, psyché-pop 60’s, qui a le mérite de permettre à un titre banal de passer à l’étage supérieur. Mais la facette pop se fait encore plus évidente sur plusieurs autres chansons. À commencer par la reprise de « Fox On The Run », du groupe glam british SWEET. Pour l’occasion Ace a demandé à Marti Frederiksen de produire, ce gars est un faiseur d’une remarquable habileté, comme on a pu le constater récemment, pour son travail de l’ombre derrière Steven TYLER et les DEAD DAISIES. Le titre se situe quelque part entre « Do Ya » et « Hide Your Heart », autres reprises du Spaceman, sises sur son précédent opus solo, vingt ans auparavant. Âmes sensibles s’abstenir, c’est de la pop irrésistiblement régressive. Or je le maintiens : Ace excelle dans ce domaine. Déjà comme interprète. Lui-même y va de ses propres ritournelles popisantes, proposant « A Little Below Angels » et « Change The World ». Ou encore sur un mode plus groove que folk, « It’s A Great Life ». Force est de constater qu’à chaque coup, le gaillard s’en sort avec un certain brio. Et pas mal de savoir faire également.

L’album s’achève sur « Fractured Quantum », qui poursuit (achève ?) la marque déposée avec « Fractured Mirrors » en 1977, sorte de fil rouge dans la disco du Spaceman. Peut-être qu’un jour seront compilées, voire complétées, ces suites proto-prog ? Imaginez une équivalence « style » entre Ace FREHLEY et Mike OLDFIELD, a priori cela semble incongru, et pourtant ! Dépassant les 55 minutes, il va de soi que l’opus aurait gagné à être élagué. On note –chose peu commune pour lui- qu’Ace sort à plusieurs reprises la gratte acoustique de son étui, néanmoins les changements de direction peuvent dérouter. Force est de constater qu’on n’attendait pas forcément notre héros de jeunesse à ce point ravigoté. D’ailleurs l’attendait-on ? Anomaly n’est pas un chef-d’œuvre, mais notre Spaceman bien aimé n’a jamais prétendu concourir à autre chose qu’à se faire plaisir, qu’à recouvrer le goût pour les riffs incisifs, d'y planter ses soli incendiaires. Mission accomplie, le nounours de l’espace est revenu et il a l’air ravi.

* Guitariste de Pantera puis de Damage Plan, assassiné sur scène en 2004

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Ace Frehley (guitare, chant, basse)
- Anton Fig (batterie)
- Anthony Esposito (basse)
- Brian Tichy (batterie : 4)
- Marti Frederiksen (claviers, basse, guitare : 4,9, batterie : 12)
- Scot Coogan (batterie : 10, choeurs : 3,9)
- Derreck Hawkins (guitare : 2)


1. Foxy & Free
2. Outter Space
3. Pain In The Neck
4. Fox On The Run
5. Gengis Khan
6. Too Many Faces
7. Change The World
8. Space Bear
9. A Little Below The Angel
10. Sister
11. It's A Great Life
12. Fractured Quantum



             



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