Nous y voici, un an après leur shout, les clebs sont de retour pour un sixième album sur lequel ils jouent leur avenir, un peu comme à chaque fois. Epic leur permet d'enregistrer à Londres dans de meilleures conditions que précédemment et sous la houlette de l'équipe de Elvis COSTELLO. D'ailleurs, Dominique Laboubée choisit de délivrer dix compositions de son cru pour cette livraison, il faut tenter le tout pour le tout, et va rester au contact de l'équipe de production tout du long. La pochette est clairement en rupture avec les précédentes et sonne un peu dans le genre jazzy blue note. Les quatre musiciens vont en tout cas se donner à fond. Alors, tout est original ! Une aubaine quand on connaît et qu'on aime les talents de Dominique comme compositeur.

Commençons par les titres les plus réussis. Le joli riff très doux de "Somewhere in heaven" accompagne à merveille le chant toujours si joli de Dominique. Cela donne naissance à une ambiance tellement détendue du gland qu'elle me donne aussitôt envie d'applaudir à tout rompre, Nous sommes bien au paradis comme dit dans la chanson. On est de retour dans le garage avec la superbe "Is it the wind", avec quelques petits éléments alternatifs qui transparaissent dans le refrain. Cela dit, ce titre est génial et nous replonge dans la transe rock'n'roll propre aux DOGS.

Tout ceci est diablement Rock'n'roll de toutes manières ! Sur "I love music", le chanteur laisse libre court à son attrait pour le rock des fifties en donnant à sa composition une rythmique à la "Peggy Sue" de Buddy HOLLY. L'éponyme "More more more" est à nouveau très rock'n'roll, certes moins remarquable mais très dansant. Carrément un ptit boogie avec "I just can't fall in love" où nous apprécions tout particulièrement les mignonnets et très RAMONiens "papapapapa", avec une base rythmique très synthétisée cependant. On est au coeur des eighties et ça s'entend ! Beaucoup de reverb et une jolie guitare SHADOWS sur l'agréable "Jungle of lies".

On note quelques inflexions cependant : "Poison in my heart" a des sonorités New Wave, tant dans la rythmique que dans l'utilisation minimaliste de la batterie. Michel Gross, le batteur historique, n'a guère dû apprécier cette atteinte à ses droits fondamentaux. Avec "Back on my mind", on sort un peu de leur registre habituel, un morceau qui ne me séduit guère avec sax et un son mixé d'americana et de Reggae. "Waiting for a miracle", qui introduit l'opus avec son sax à la Clarence Clemons, rappelle d'ailleurs immédiatement les oeuvres de SPRINGSTEEN à la même époque, rien d'extraordinaire, mais sympa.

Enfin, "Our last goodbye" est une ode sentimentale. Elles ne sont pas si fréquentes chez nos Normands, plus attirés par les décibels, mais le résultat magnifique rappellera l'époque bénie de Legendary Lovers aux fans du groupe, avec une six cordes proche de celle de "Be my lover". Bref, un peu d'évolution au final, mais bon... Prince des DOGS de Rouen il est, Dominique ne changera pas ! Le sixième album des chiens de Rouen est dans la parfaite continuité de leur carrière. Ils ne perceront jamais, mais leur légende s'établit mondialement grâce au bouche à oreille indéfectible de leur fans. Rien que pour ça, le jeu en valait la chandelle, tu avais raison, Dominique !