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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Vanessa PARADIS - Les Sources (2018)
Par BAKER le 13 Février 2019          Consultée 722 fois

Je ne suis pas très Vanessa PARADIS. Pas physiquement j'entends hein, il y a des photos d'elle à 17 ans en jean taille basse qui ont provoqué en moi un émoi qui fit de moi homme en bois, à l'âge pas très sage que je partage peu ou prou avec le beau volatile azuréen. Mais musicalement, voilà une artiste qui ne m'a jamais convaincu tout à fait. C'est pourquoi malgré ses défauts, ce dernier album en date m'a agréablement surpris.

A l'heure où tout le monde veut se la jouer électro et tenter le plus possible de coller à l'actu "du bon son", Vanessa et ses musiciens nous emmènent plus vers un mash-up assez intéressant entre le yéyé français des années 60 et le son de la pop anglaise des années 95/97. Des guitares parfois grasses, en tous cas jamais "propres", une approche presque jazz de la basse, une batterie assez naturelle, et des cordes luxuriantes, dont les arrangements parfois très fins constituent clairement le point fort du disque. Une légèreté tout à fait assumée, mais avec parfois des accents dramatiques, peu parcimonieux, mais qui font mouche.

C'est peut-être un piège fatal de commencer par le meilleur titre, mais cela assure l'attention de l'auditeur : "Kiev" est étonnante. Entre BIOLAY pour la prod et TIERSEN pour les arrangements, voilà une chanson solide, très cinématographique. La voix pas franchement juste - et ça empire à mesure du disque - ne fait que rajouter au côté surréaliste, avec dans le choix des accords un côté inexplicablement... vieux rock progressif. C'est intangible, mais il y a clairement quelque chose dans cette volonté de poser une ambiance. Le final instrumental, long et fort, fonctionne comme un puzzle qui se mettrait en place.

Le disque n'atteindra plus jamais ce sommet, et aurait plutôt tendance à s'enliser un peu dans la facilité, le côté ouaté et rêveur étant bien mis en exergue, mais parfois au détriment de la cohérence ("On oubliera", la fade "Dans notre monde") voire de la qualité pure ("Mio Cuore", bordélique et souffrant d'un chant faux tout du long). Mais c'est clair que les influences dream-pop sont non seulement présentes, mais aussi bien diluées dans quelque chose de plus suranné : le frais "Ce que le vent nous souffle" très 60's mais avec un petit soupçon de mélancolie sombre bien ancrée dans les 90's ; "La plage", composition extrêmement anglaise, avec là aussi un parfum prog insaisissable ; la dépouillée "C'est dire" sauvée par des arrangements denses et mixés au microscope. Sur "Si loin si proche", l'intro fait carrément penser à du vieux ANGE ! C'est dire si on est loin des anciennes productions de la miss, bien qu'une partie de son univers (NdMaison de Disques : ah ! c'est bien, ça commence à rentrer !) s'y retrouve. Dommage que ce soit "Chéri", sacré bazar de choeurs, qui termine l'album : la très jazzy et sensuelle "A la hauteur de mes bas" (le titre est génial) aurait suffi.

Petit album qui passe tout seul donc malgré ses défauts, pas essentiel, mais qui fait passer un bon moment, qui suspend le temps. Il est donc surprenant que son single soit à la fois si bon et si représentatif, loin des singles cache-misère ou choisis par la maison de disques aux fléchettes bourrés à la Budweiser : "Ces mots simples" est un petit régal, simple comme son titre le suggère, mais très délicat, et assez craquant dans son genre, un petit oasis dans la variété française de 2018. Je ne suis toujours pas entièrement convaincu par PARADIS mais pour cette fois, voilà un album qui nous éloigne un petit peu de l'Enfer.

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   MARCO STIVELL

 
   BAKER

 
   (2 chroniques)



- Vanessa Paradis (chant, choeurs, guitare acoustique)
- Paul Butler (guitares, batterie, piano, claviers, cuivres)
- Eric Jackowitz (batterie)
- Eliana Athayde (basse, contrebasse)
- Peter Randall (basse, guitare électrique)
- Dean Anbar, Jeremy Harris (guitares)
- Andres Renteria (percussions)
- Peter Kiral (alto)
- Felix Fan (violoncelle)
- Gillian Rivers, Paul Cartwight (violon)
- Geoff Lawson, Terry Laurence (arrangements des cordes)


1. Les Sources
2. Kiev
3. La Plage
4. Ces Mots Simples
5. C'est Dire
6. On Oubliera
7. Mio Cuore
8. Ce Que Le Vent Nous Souffle
9. Dans Notre Monde
10. Si Loin Si Proche
11. À La Hauteur De Mes Bas
12. Chéri



             



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