Si il y a bien une formule qui peut s'appliquer en tout point à 𝘊𝘢𝘯𝘥𝘺 𝘖, c'est sans aucun doute "on reprend les mêmes et on recommence." Line up inchangé. Pochette sachant toujours mettre en valeur la mécanique automobile et le corps féminin. Un an seulement après leurs débuts tonitruants, les CARS sont de retour et comptent bien réitérer leur précédent coup de maître.

Le ton est donné dès l'introductif et délicieusement spontané "Let's Go". La recette gagnante de 1978 sera à nouveau exploitée. Elle demeure ainsi génératrice de joyaux pop à l'instar de l'excellent "It's All I Can Do" (une des meilleures chansons auxquelles Ben a offert sa voix) comme de pépites sans prise de tête à l'image du "Double Life" de Ric. Autres grands moments, le diptyque "Shoo Be Doo" / "Candy O", où l'électronique bizarroïde du premier segment cède sa place à la déflagration hard implacable du second. On retiendra également les classiques et morceaux clés des concerts que seront "Night Spots" et le solide final "Dangerous Type".

C'est tout ? Malheureusement oui. Les pistes restantes n'étant jamais parvenues à s'inscrire dans l'esprit de votre serviteur. Panne d'inspiration après un quasi best-of en guise de premier disque ? Si les CARS atteignent sans encombre les sommets des charts US, ils donnent l'impression de s'enfermer dans une spirale de redite confortable commercialement mais inquiétante artistiquement. 𝘊𝘢𝘯𝘥𝘺 𝘖 apparaît en effet comme une copie moins lumineuse de son aîné.

Les bostoniens seraient-ils en train de nous faire une ACDC ? Pas étonnant que Mutt Lange finisse par faire main basse sur eux en 1984. Ce serait néanmoins négliger deux choses. La première : les CARS étaient loin d'avoir tout dit en cette fin des 70's. La seconde : via quelques prises de risques salutaires, ainsi qu'une grosse louche de mélodies à tomber par terre, leurs deux albums suivants, bien que méconnus à tort, allaient les ériger en cadors absolus du rock FM dans la première moitié des années 80.

Pas une seconde à perdre. Let's go!