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1978 1 The Cars
1979 1 Candy-O
1980 Panorama
1981 Shake It Up
1984 1 Heartbeat City
1987 Door To Door
2011 Move Like This
 

- Membre : The Modern Lovers

The CARS - Shake It Up (1981)
Par PSYCHODIVER le 13 Octobre 2023          Consultée 570 fois

Si l'ambition première des CARS n'a jamais été de plaire au plus grand nombre, comme en atteste leur mésaventure de 1980 avec leur pourtant exceptionnel Panorama, ils ont toujours su préserver dans un coin de leur tête, celle de concevoir l'album pop absolu. De retour d'Extrême-Orient et déterminé à laver son honneur dans son Amérique natale, la Team Ocasek s'enferme dans ses propres studios à Boston : le Syncro Sound, sorte de pendant 80's de la Factory new yorkaise de Warhol, futur lieu d'enregistrement du Saturn Strip du grand copain Alan Vega comme du With Sympathy de MINISTRY. Roy Thomas Baker est chargé pour la dernière fois de mettre en boîte les chansons de ses petits protégés. Début novembre 1981 : Shake It Up, le quatrième opus des CARS débarque.

La réconciliation avec les inconditionnels du premier volet de 1978 est annoncée dès la pochette à l'effigie de cette délicieuse jeune femme, plus pin-up tu meurs. Exit les expérimentations post-punk. Place à des mélodies radio compatibles jusqu'au-boutiste, soutenues par des rythmes plus synthétiques (David alterne batterie électronique et programmations) mais jamais datés et faisant appel à une imagerie rétro où le pop art rencontre Edward Hopper et ses "Nighthawks". L'ambiance est ouvertement nocturne et propice à une valse des néons, lampadaires, télés en vitrines et phares de voitures. Avec en plus la touche Ocasek, celle dont les textes apportent toujours plusieurs niveaux de lecture.

Mais cette recette n'est pas appliquée à chacun des morceaux, à commencer par le titre éponyme, immense tube de l'année 81 aux côtés des "Burnin For You", "Urgent", "Bette Davis Eyes", "Kids In America" et autres "Golden Brown". La rumeur veut que Ric en ait honte, en raison de l'aspect trop facile des paroles et de la mélodie. Toujours est-il que ce titre est une véritable bombinette, fédératrice et irrésistible à bien des égards. Et quel solo encore que nous propose Elliot ! Dans le même registre bonbon, le sautillant "Victim of Love" talonné par la pépite rock "Think It Over" (une de mes préférées du quintette avec Ben au top, un riffing imparable et Greg qui dégaine judicieusement le vocoder) triomphent également.

La suite, bien que moins froide et alambiquée (mais encore très élaborée), est marquée par le spleen urbain déjà à l'œuvre sur "Panorama". Dès "Since You're Gone", faussement décomplexé, tels les BEACH BOYS de Pet Sounds transposés sur la côte est, pas de doute à avoir. Nous sommes bien en présence des mécanos de Boston. Le touchant "I'm Not The One" finit d'installer Ric au panthéon des plus illustres compositeurs de ballades. Les tarabiscotés "Cruiser" (au premier abord agaçant car très répétitif, il se révèle écoute après écoute très convaincant) et "This Could Be Love" (paranoïaque et obsessionnel, sensations renforcées par des claviers échappant au contrôle de Greg) injectent un soupçon d'agitation à l'ambiance globale.

Restent les deux meilleures chansons du cru, "A Dream Away" et "Maybe Baby". La première, quasi synthétique, résolument urbaine, atmosphérique, prenante, pesante. Le "Nightclubbing" d'Iggy version Roy Lichtenstein. Toute la facette ambiguë, voire la schizophrénie, des 80's prend vie durant ces cinq minutes et des poussières de voyage au bout de la nuit, à travers le royaume des cigarettes, du sexe et des néons. Celui-là même où un dénommé Ryô Saeba reluque la culotte de la moindre demoiselle, tandis que George C Scott part à la recherche de sa fille à travers les méandres méphitiques de l'industrie du x et qu'un certain Travis vadrouille en taxi, guettant le premier mac à dézinguer. Quant à la deuxième piste, sur laquelle nous dirons au-revoir à la jolie blonde de la pochette, jamais les CARS ne s'étaient autant approchés du territoire de SUICIDE. Un démarrage héroïque presque hard se termine par une supplication mécanique progressivement noyée dans l'alliage des guitares et synthés. La rue aura tôt fait d'engloutir le romantique transi comme le solitaire désabusé. Le "Jimmy Jimmy" de Ric, comme la mystérieuse Jackie que l'on pensait à tort de retour en ville, sont en réalité déjà là.

Beau succès, bien qu'inférieur à celui obtenu par l'éponyme de 1978, Shake It Up est un quasi sans faute. Le pendant pop (en plus sombre toutefois) de "Panorama" dont l'identité rock était plus affirmée et le compromis entre fun et prise de tête parfaitement équilibré. Un duo aussi indissociable que brillant en guise de quintessence d'un groupe dont les membres allaient par la suite entamer quelques projets solos, jusqu'à leurs retrouvailles en 1984, pour un résultat commercialement démentiel. Mais uniquement de ce point de vue. Car à trop vouloir séduire, on y laisse forcément son âme.

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   PSYCHODIVER

 
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- Ric Ocasek (chant, guitare)
- Elliott Easton (guitare)
- Benjamin Orr (chant, basse)
- Greg Hawkes (claviers)
- David Robinson (batterie, programmations)


1. Since You're Gone
2. Shake It Up
3. I'm Not The One
4. Victim Of Love
5. Cruiser
6. A Dream Away
7. This Could Be Love
8. Think It Over
9. Maybe Baby



             



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