2/5 pour cet excellent album de rock français... et 4/5 pour Bordel Inside ? Il y a des choix de notations que j'ai vraiment du mal à comprendre. Cet album éponyme est rempli de classiques très régulièrement joués en concert, plus de 10 ans après, alors que Bordel Inside, plus ordinaire, ne contient quasiment aucun classique - ou alors, il faut vraiment les chercher !
Parabellum, l'album éponyme, est tout simplement le meilleur album de PARABELLUM. Sur cet album, PARABELLUM devient plus rock'n'roll, plus professionnel aussi et moins punk qu'à ses débuts. La production va également dans ce sens. Le son est très bon, donc plus rock, moins punk et cradingue. Cette orientation me convient parfaitement.

Cet album déborde de titres speeds, énergiques et jouissifs : "Le Bal Des Canailles", "R.m.i. Chez Les Roumis", "Belleville", "Les Hommes Torpilles" plus punk dans l'esprit, et "C.c.c.p." avec ses délicieux chœurs bien franchouillards, comme seuls PARABELLUM savait les faire ! Sans oublier la reprise rigolote et très entraînante de "Bikini", chantée en espagnol (avec quelques mots en allemand, mais c'est bien chanté en espagnol sinon, ce n'est pas de l'allemand !) ! Avec un tel enchaînement de missiles, on ne voit pas le temps passer ! A titre de comparaison, Bordel Inside se traîne dans des mid-tempos répétitifs, tout le long de l'album.

PAREBELLUM, et surtout le guitariste Sven, n'oublie pas le côté rock'n'roll de la force, comme sur le rockabilly "Zig Zag Rock", un des nombreux classiques qui parsèment cet album, l'excellent "La Roue De La Fortune" (encore un classique !) ou le très rock "Casbah Rodeo". Encore une fois, la complémentarité entre Schultz, bien punk dans l'esprit (chant franchouillard bien graisseux et guitare cradingue), et Sven, un guitariste très rock'n'roll et chaleureux, est toujours et plus que jamais optimale. C'est ce qui faisait la force de PARABELLUM, et sa personnalité. Dire que Schultz et Sven sont tous les deux décédés à présent, on a encore du mal à le croire, on les pensait increvables !

Ne pas oublier sur cet album la présence de plusieurs classiques incontournables dans le répertoire de PARABELLUM, comme l'entêtant "Le Dernier Trocson", seul titre comprenant une guitare acoustique, avec un aspect "pop-variété" qui rappelle Jacques DUTRONC (la guitare acoustique peut faire penser à "Et Moi, Et Moi, Et Moi"). "Le Dernier Trocson" représente régulièrement PARABELLUM dans différentes compilations de rock français d'époque, pour le début des années 90, même si, il faut bien l'avouer, ce titre n'est pas forcément représentatif du style habituel du groupe, nettement plus rentre-dedans sur le reste de l'album. Un autre classique, "La Bande (à Bonnot)", est devenu également un passage obligé en concert, avec son refrain franchouillard typiquement PARABELLUM !

Aucun reproche à faire à cet excellent disque, sans doute un des meilleurs albums de rock français jamais sortis (si si !). PARABELLUM se sépare peu de temps après, pour se reformer plusieurs années plus tard, en publiant plusieurs albums qui ne retrouvent pas la fraîcheur ni la folie de ses débuts. Même si, en concert, les prestations live de PARABELLUM restent irréprochables jusqu'à la fin.

J'en profite pour apporter un petit hommage à PARABELLUM. J'avais eu la chance de découvrir le répertoire du groupe au concert du Bol d'Or en septembre 2000, en première partie de MOTÖRHEAD et NASHVILLE PUSSY. Jusqu'alors, je ne connaissais de PARABELLUM que "Ilôt Amsterdam" et "Le Dernier Trocson", souvent présentes dans les compils de rock français. Excellente prestation de PARABELLUM, beaucoup de patate, leur concert était presque meilleur que celui de MOTÖRHEAD, c'est dire. Quel souvenir ! Je venais d'avoir mon permis B. J'avais vu le concert de MOTÖRHEAD annoncé sur Internet une semaine olus tôt. Sans Internet, je n'aurais jamais appris l'existence de ce concert. Le batteur de PARABELLUM, à l'époque Philippe Leffray, venait de décéder (en août 2000), remplacé au pied levé par un batteur venu assuré l'intérim (j'ai oublié son nom, il n'est pas resté longtemps dans le groupe). Un hommage à Philippe Leffray avait été rendu pendant le concert.

Durant ce concert, plus de la moitié de l'album éponyme a été joué, et ce fut une grosse baffe, des classiques très énergiques et rock'n'roll dans l'esprit. A titre de comparaison, je ne me souviens même pas des chansons de "Bordel Inside" qui ont été jouées à ce concert. Alors que les classiques interprétés de l'album éponyme, je m'en souviens parfaitement. En concert, PARABELLUM envoyait toujours du lourd, grosse ambiance assurée. Bien des années plus tard, j'ai essayé de revoir PARABELLUM en concert à Issy-les-Moulineaux (en première partie de GUERILLA POUBELLE), mais, pas de bol, le concert était complet, à cause des jeunes fans de GUERILLA POUBELLE.