La compilation Dense microsillon à faisceau de lumière à peine dans les bacs, PARABELLUM nous revient avec son deuxième véritable album qui ne porte pas de nom.
L'album est enregistré en Allemagne, au Eichstadt Studio, dans une bonne ambiance que l’on peut mesurer à la hauteur de la note de bière au bar de l’hôtel que le groupe découvre devoir assumer pour moitié (6000 Deutch marks), alors qu’il imaginait boire sur le compte de sa maison de disque.
Mais des divergences apparaissent lors du mixage du disque, le producteur décidant de mettre l’accent sur les guitares avec un son compact, tout en appréhendant le chant comme un instrument parmi d’autres. Cela ne facilite pas la compréhension des paroles, d’autant plus que la gravure est de piètre qualité. Et que l’histoire se répète : de bonnes compositions et une motivation sans faille sont plombées par un son très brouillon. Il faut avouer que de ce fait Parabellum n’est pas un album facile d’accès.

Pourtant, plusieurs morceaux possèdent une véritable personnalité et un potentiel indéniable.
C’est ainsi le cas du très Rock‘n Roll "Zig Zag Rock", un morceau au swingue imparable. Ou bien des puissants "Les hommes torpilles" et "La Bande" qui avaient tout pour devenir des classiques, mais sont pénalisés par un son fouillis. Pourtant, les compositions apparaissent solides et l’interprétation sérieuse. On sent qu’il ne manque vraiment pas grand-chose pour que le groupe nous fasse décoller.
L’entraînant "R.M.I. chez les roumis" fait également bonne figure au regard du contexte. Les lignes de basse, moins audibles sur les autres titres, apportent un léger groove pas désagréable. C’est également le cas de "Belleville" illuminé par de belles parties de guitares, mais aux paroles incompréhensibles.
Sans être exceptionnel, l’instrumental, "Quinto centenario (Me cago en el)" se laisse écouter avec plaisir.
Mais de nombreux titres, moins brillants, sont à la limite de l’audible, noyés dans une production brouillonne. C’est ainsi le cas de "C.C.C.P." et "Casbah Rodéo". Il est alors très difficile de suivre la mélodie, et quasi impossible de comprendre les paroles.
Et les tentatives pour diversifier son propos en proposant des titres moins rentre-dedans, comme les plus paisibles "Le dernier trocson" et "La belle" qui adoptent un style plus mélodieux, sont sabotés par ce son si capricieux.
Sans surprise, cet album est descendu en flèche par la critique et se vend très peu. Il faut dire que son côté brut de décoffrage le rend assez hermétique et peu plaisant à écouter.

Le groupe continue pourtant à tourner avant de jeter l’éponge une première fois, l’année suivante. Mais avant cela, il a le temps de sortir son premier album live In Vivo Veritas qui rend hommage de bien belle manière à la qualité de PARABELLUM sur scène.


A noter que l’album est disponible dans une édition de 1997 agrémentée de deux inédits, dont une reprise en allemand du "Itsy Bitsy Teeny Weeny Yellow Polkadot Bikini", popularisé en France par DALIDA et Richard ANTHONY sous le nom de "Itsi bitsi, petit bikini". Et dont PARABELLUM rogne encore le nom pour la dénommer simplement "Bikini".
Le second titre étant une reprise survitaminée du "You Can Catch Me" de Chuck BERRY.