Après Bunker révélant un PARABELLUM capable, contre toute attente, de pratiquer autre chose que le Punk-Rock basique, voilà que la bande à Schultz revient avec ce Panem, circenses et rock'n'roll.
Dans la lignée de son nom, le groupe joue avec cette expression latine issue de la Rome antique 'Panem, circenses' ('Du pain et des jeux') qui évoque cyniquement que l’on peut s’assurer la docilité du peuple en lui procurant de quoi se divertir et s’amuser. La première piste de l’album laisse d’ailleurs entendre les membres du groupe évoquant différentes possibilités de titres pour celui-ci et qui s’amusent de cette citation latine.
Dès "Comme un chien en laisse", nous sommes rassurés sur la qualité du son de ce nouvel album. Le mixage effectué par Stephane BURIEZ (LOUDBLAST) au sein de son studio, le LB LAB situé à Roncq, est synonyme de puissance et de clarté.
Cette orientation 'Metal', assez évidente sur l’intro de l’instrumental "Panem, Circenses & Rock'n'Roll", ainsi que sur "Qui Sont Les Truands ?" ou "A ta place", trouve une autre expression avec la participation de REUNO (LOFOFORA) en tant qu’auteur de la plupart des paroles de l’album. Cette connexion avec LOFOFORA se poursuivra en octobre 2005, à l’occasion d’une tournée de douze dates en France et en Suisse, commune aux deux groupes, lors de la tournée Un Cactus dans le chargeur.
Avec cette évolution de son identité musicale, le groupe y perd un peu en personnalité, mais le résultat global est bien plus convaincant que ce qu’il nous proposait au début de sa carrière. Une époque où la personnalité de PARABELLUM était peut-être plus charmeuse et attachante, mais dévoyée par une production exécrable. Ici, les chansons sont portées par une musique musclée et dopée par un son très puissant. Plusieurs morceaux, "T'as vu le mec ?", "C'est tout c'qu'on mérite", "Chaud les barons !", "Qui sont les truands ?" qui bénéficient de ce traitement hormonal se révèlent très réussis.
L’enchaînement des morceaux ne laisse pas trop de possibilité de repos à l’auditeur et donne de ce fait un petit côté linéaire à l’ensemble que l’on ne trouvait pas sur Bunker. Sentiment renforcé par des paroles qui, pour intéressantes qu’elles soient, ne possèdent pas la fraîcheur ni l'efficacité primaire que l’on pouvait ressentir à l’époque où elles étaient troussées par le Géant vert.
Pour autant, la présence de l’intermède "Schultz's Samba (Ambiance Studio)" en milieu d’album est assez incongrue. Alors que cela aurait pu rompre un peu cette linéarité, cela n’apporte vraiment rien et a, au contraire, tendance à rompre le rythme de l’ensemble. Il en va tout autrement de "Le club des sales rêveurs", un titre acoustique enregistré à la 'zonmé' par Xa, qui apporte la fraîcheur et la diversité qui font un peu défaut à Panem, circenses et rock'n'roll.
Au rayon des titres plus déconcertants, on peut citer "Holidays In The Sun (Texas Farmer Remix)", une interprétation country et entraînante du premier titre du Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols des SEX PISTOLS. C’est amusant, mais assez anecdotique. Tout autant que la piste cachée qui se termine avec une version à l’ambiance 'bandonéon' de "Cayenne".
Au final, Panem, circenses et rock'n'roll laisse une impression ambivalente. On ne peut que louer la puissance et l’efficacité de la plupart des morceaux qui le composent, et louer un groupe qui fait preuve d’un professionnalisme sans faille. Mais on peut tout autant regretter l’absence du côté frondeur, impertinent et libertaire du PARABELLUM des débuts.
Quoiqu’il en soit, cela reste un album que l’on peut aisément qualifier de 'solide'.