Après un premier album très prometteur, malgré un son un peu faiblard et brouillon, les PARABELLUM nous reviennent en 1987 avec un E.P quatre titres humoristiquement nommé Quatre garçons dans le brouillard dont on peut imaginer sans peine qu’il pastiche le succès des BEATLES dont la comédie musicale A Hard Day’s Night de 1964 était traduit par Quatre garçons dans le vent en France.
Les joyeux drilles confirment leur sens de la dérision et leur analyse décapante de la vie politique française en nommant la face A de cet E.P "Blanc Bonnet" et la face B "Bonnet blanc".
Le résultat est assez proche de celui de leur précédent album : du rock direct et rugueux soutenant des paroles qui taclent avec humour et sévérité les travers de notre société. Et comme pour leurs précédents disques, la déception vient de la qualité de la production, toujours confiée à Christophe Sourice, le batteur des THUGS. Le son, toujours aussi faiblard, manque aussi terriblement de clarté. De ce fait, la piètre qualité du son et la diction perfectible de Schultz ne nous permettent pas de profiter aisément des paroles qui, pourtant, comme toujours avec PARABELLUM, sont truculentes.
C’est ainsi le cas de "Joyeux noël" qui illustre à merveille la capacité du groupe à mélanger sa rage, sa vision acerbe de la société et son indécrottable désenchantement.
Une foi qu'les fêtes seront passées !
Moi, c'est tous les jours qu'j'ai les crocs
Et qu'y a que dall' dans mon frigo !
J'ai pas seul'ment faim en hiver,
Et ça, y faudra p't'êtr' s'y faire !
Sa défiance envers les autorités s’exprime à nouveau de belle manière dans "RIP" et dans le tristement prémonitoire "Osmose 99", un jeu de mot un peu bidon qui mixe le nom de série de science-fiction Cosmos 99 avec celui du fromage Samos 99, pour un futur technologique de merde qui nous promet d’être un sacré fromage dixit le Géant vert.
Mais même ce dernier titre, dont l’énorme potentiel apparaîtra sur les albums live Nunc est bibendum live (2004) et surtout Post mortem Live (1997), fait ici pâle figure tant son interprétation et sa production ne lui rendent pas réellement hommage.
Certes, il y a de l’énergie, de la gouaille et une certaine arrogance rock, mais toute l’énergie du groupe est étouffée par la production.
Et c’est un peu toute l’histoire de la première partie de carrière de PARABELLUM, celle d’un groupe attachant, pétri de qualité, et habité par la passion, mais qui n’a pas/ ne se donne pas les moyens de proposer des disques correctement produits.

A noter que la pochette a été réalisée par Vuillemin, contrairement au dessin intérieur de On est gouvernés par des imbéciles qui était 'inspiré' par celui-ci.
Et puisque le monde est tout petit, on peut également noter que Vuillemin montera un groupe du nom de KARBALA 413, avec deux ex-PARABELLUM : le Géant vert et Cambouis. Groupe qui sortira un unique album en 1998, De la rage, du Folk, de la Fureur ! dans lequel on peut d’ailleurs trouver une version très différente de "Osmose 99".