Tout d'abord, mon avis sur la question éditoriale. Oui, bien sûr que c'est un album de Killing Joke. Ce n'est pas la première ni la dernière fois qu'un projet solo est converti en album d'un groupe, que ce soit par la volonté du label ou des musiciens eux-mêmes. C'est un disque de Coleman et Geordie, vraisemblablement avec Paul Raven, même si celui-ci a essayé de s'en dédouaner, donc c'est du KJ. De toute façon, ce n'est pas un bon album, mais il n'est pas plus honteux à mon sens que Brighter, juste plus bancal ; et puis, ça peut être énervant, mais c'est arrivé aux meilleurs groupes de se planter, très rares sont les carrières sans tache donc, svp, assez de mauvaise foi.

Une chose est sûre, à plus forte raison que Brighter en 87, le style new wave/synthpop d'Outside the gate est totalement dépassé en 89. Mais je dirais pour ma part que les synthés sont mieux maîtrisés et le virage stylistique plus assumé et moins paresseux que sur Brighter, c'est un disque plus libre et plus amusant que celui-ci. Au risque d'être ridicule par moments, mais je préfère quand même ça, eh oui. A part ça, les compositions oscillent entre le générique (« America ») et le bizarre (« The Calling »), ce n'est pas très réussi, non, bien sûr. Je retiendrais pour ma part « My love of this land », qui me fait penser au The SOUND tardif, aussi bien pour les sonorités que pour la simplicité charmante de sa composition. Loin d'être le cataclysme dont certains parlent, Outside the gate est juste un disque faible, maladroit, un cul-de-sac dont ils se sont sortis promptement et habilement.