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POST-PUNK/INDUS/METAL  |  STUDIO

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1980 Killing Joke
1981 What This For... !
1985 Night Time
1994 Pandemonium
1996 Democracy
2003 Killing Joke 2003
2006 Hosannas From The Bas...
2015 Pylon
 

- Style : Alaric
- Membre : Jaz Coleman
- Style + Membre : Ministry, Prong
 

 Killing Joke Official Facebook (1808)

KILLING JOKE - Mmxii (2012)
Par STREETCLEANER le 14 Mai 2012          Consultée 4986 fois

KILLING JOKE est toujours là en 2012, quoi de plus normal au fond alors que l'apocalypse est censée s'inviter pour la fin de cette année ? KILLING JOKE doit en être bien évidemment, même si la catastrophe mondiale prédite en 1982, trente ans plus tôt, ne s'est alors pas réalisée. Il s'agira de toute manière probablement d'un deuxième rendez-vous manqué, la terre ne vomira probablement pas prochainement, et ce malgré tous les arts divinatoires mayas. Peu importe au fond, l'apocalypse économique ou environnementale étant toujours possible, KILLING JOKE pourrait s'en tirer avec les numéros complémentaires (regardez la Grèce ou l'Espagne entre autres). Bien qu'il faille le rappeler, ce gourou fou de Jaz Coleman ne souhaite pas vraiment voir partir notre monde en petits débris, bien au contraire il accuse, dénonce, pour éviter la catastrophe à venir (dont on aperçoit la vision sur la pochette toute moche).

Dans 2012, KILLING JOKE nous dresse donc tout un inventaire des catastrophes possibles, dont l'humanité n'est d'ailleurs pas forcément responsable, comme l'inversion des pôles magnétiques évoquée dans « Pole Shift », ou les tempêtes solaires dans « Glitch ». Parfois, c'est l'ambition humaine qui est dénoncée, par le biais des nouvelles technologies que l'homme ne maîtrise pas (« Colony Collapse »), mais on retrouve aussi les habituelles attaques en règle contre le matérialisme (« Rapture »), la politique sécuritaire, le capitalisme et le monde économique et financier (« Fema Camp », « Corporate Elect »). Contre la folie, l'immoralité, ceux qui veulent dominer pour enchaîner les hommes tels des esclaves dans les mines de Salomon (dixit Jaz), il convient d'adopter la bonne attitude, à l'instar de celle que chante Jaz : « So I'm going to join up with the renegades » (« Fema Camp »). L'ancien monde est mort mais le futur vers lequel nous nous dirigeons tout droit ne nous attend pas pour autant nous dit Jaz. A nous donc de le récrire, de le réinventer d'une manière plus écologique et respectueuse de l'humanité... voilà le message.

Si l'entrée en matière, calme et très dominée par les synthés, peut tout d'abord surprendre, force est de constater qu'on se trouve rapidement en présence d'un KILLING JOKE qui donne une impression générale d'équilibre et de bon dosage entre rage parfaitement encadrée et expression d'une contestation aux formes plus douces, bien moins rêches.

L'excellent « Rapture » est incontestablement LE morceau de ce Killing Joke 2012, le plus agressif et le plus frénétique, avec une colère qui s'exprime de manière réellement magmatique, une sorte de bouillie assez indéfinissable de guitare, basse, et de pulsations de séquenceur aux effets hypnotiques, et remontant avec force des entrailles de la Terre. En évoquant le terme de bouillie justement, on ne peut qu'observer généralement le peu d'espace d'expression, de liberté de mouvement et d'interaction des instruments sur cet album, un choix évidemment délibéré mais qu'on ne peut que souligner. Comme en 1982 sur l'album Révélations, le bassiste Youth n'est pas très à la fête. Et paradoxalement le guitariste Geordie non plus, lui dont la guitare découpait tout en morceaux sur l'album Hosannas... de 2006, malgré déjà une production volontairement dégueulasse.

Les références au fameux (mais méconnu) album Extremities, Dirt... de 1990 se ressentent sur « Corporate Elect », non seulement dans l'écriture mais aussi avec une volonté de production très punk-rock, alors que « Glitch » nous renvoie à la période plus new-wave du groupe et notamment à l'album Brighter... de 1986. Le contraste est assez saisissant entre les titres à la production aux senteurs de fin de mois difficiles (« Trance », « Coporate Elect », voire « Rapture »), et ceux où finalement les claviers de Jaz sont servis bien plus proprement (« Pole Shift », le single « In Cythera », « Primobile », « On All Hallow's Eve »...).

2012 est un album de grande qualité et notamment un des plus subtils et équilibrés du groupe. Incontestablement 2012 est un grand cru, KJ montre de nouveau un indubitable talent de compositeur, entre mélodies soignées, rage vocale incendiaire et riffs qui font mouche. Il a contre lui peut-être le fait que presque tous les titres soient très bons, sans trouver malgré tout des compositions réellement définitives, mis à part évidemment « Rapture » qui prétend sans peine à cette distinction. Un poil plus homogène que son prédécesseur Absolute Dissent (on ne rencontre ici véritablement aucun titre vraiment faible), 2012 fait cependant mieux dans sa première moitié que dans sa seconde. Il est vrai que la recette KJ est désormais bien établie et que 2012 ne surprend finalement pas plus que cela. Mais quels sont les groupes qui sont capables de faire aussi bien après plus de trente années de service ?

Note réelle : 4,25/5.

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   (2 chroniques)



- Jaz Coleman (chant, claviers et électronique)
- Youth (basse)
- Geordie (guitare)
- Big Paul (batterie)


1. Pole Shift
2. Fema Camp
3. Rapture
4. Colony Collapse
5. Corporate Elect
6. In Cythera
7. Primobile
8. Glitch
9. Trance
10. On All Hallow's Eve



             



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