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1980 Killing Joke
1981 What This For... !
1985 Night Time
1994 Pandemonium
1996 Democracy
2003 Killing Joke 2003
2006 Hosannas From The Bas...
2015 Pylon
 

- Style : Alaric
- Membre : Jaz Coleman
- Style + Membre : Ministry, Prong
 

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KILLING JOKE - Killing Joke (2003)
Par STREETCLEANER le 9 Mars 2010          Consultée 7400 fois

Voici le second album éponyme de KILLING JOKE, appelé aussi Killing Joke 2003 afin de ne pas le confondre avec le premier éponyme de 1980. Le combo s’est alors reformé en 2002 et ce Killing Joke 2003 est une sacrée bonne surprise et peut être considéré comme un album du renouveau (on aura aussi noté le retour de la tête de clown des débuts qui, cette fois, paraît sacrément remontée sur la pochette du disque). Pourquoi un renouveau ?

Tout d'abord, KILLING JOKE était resté silencieux depuis son album Democracy (1996) et la tournée qui s’ensuivit, et il faut dire que les craintes que le groupe ait splitté ou ne se réunisse plus jamais étaient bien réelles. En fait, ce n'était qu'un très long break (près de 6 ans quand même !) pendant lequel les membres du groupe ne sont pas restés inactifs, Jaz Coleman s’affairant notamment à orchestrer depuis 1995 des groupes de rock comme les DOORS, PINK FLOYD ou LED ZEPPELIN. L’ex bassiste Youth, qui va faire un petit come-back sur cette nouvelle galette (1), était quant à lui devenu producteur (avec un certain succès d’ailleurs) et Geordie prêtait son talent chez The DAMAGE MANUAL. Cependant, un évènement dans l'actualité va précipiter le retour du groupe : la seconde guerre du golfe ! Jaz, va alors avoir des envies de hurler son mécontentement à la face du monde : "It's a fucking crusade" (2) hurlera-t-il dans le fameux titre évocateur "Total Invasion". Et ce Killing Joke 2003 sera globalement plein de rage et Jaz ne chantera pas beaucoup ici : il va hurler, il va devoir évacuer toute sa colère et son mécontentement contre l'administration Bush et les gros marchands de l'économie mondiale.

Ensuite, autre surprise : voilà l'arrivée de Dave Grohl à la batterie. L'ex batteur de NIRVANA et fan de KILLING JOKE (ça aide pour jouer et comprendre KILLING JOKE) vient en quelque sorte payer moralement la dette de son ancien groupe (3) qui avait volé un riff à KILLING JOKE (cf chronique de l'album Night Time), pour les besoins de son titre "Come As You Are" (album Nevermind). Ironie du sort, l'arrivée de Grohl va aussi participer à redonner un coup de fouet à la notoriété de KILLING JOKE en lui amenant sans aucun doute un public plus jeune et il ne sera pas rare de constater, par la suite, dans les concerts, un public issu des années 70/80 côtoyant un public ayant grandi musicalement pendant les années 90.

Comme je le disais précédemment, Jaz et sa bande sont plein de rage et vont nous offrir alors leur album le plus puissant et le plus dévastateur (n’ayons pas peur d’utiliser ce mot) depuis leurs débuts. Le plus colérique aussi. Ce Killing Joke 2003 n’est en fait rien d’autre que de la musique à la génétique quasi Industrielle qui allie la puissance du Metal et la colère Punk et contestataire originelle du combo, le tout saupoudré de paroles mystiques et de propos occultes.

Si je devais rapprocher cet album d’un autre de leur discographie antérieure je citerais sans hésiter l'album What’s This For de 1981, l’album dont l’esprit et la matière me semblent les plus proches de celui-ci, même si ce nouvel album perd beaucoup en crasse. Toutefois, l’énergie est ici notablement démultipliée et le tout nous procure une hargne salement vicieuse et féroce.

Dès le premier titre « The Death And Resurrection Show » -titre sacrément ironique au demeurant- le ton est donné : la guitare incisive et chirurgicale, avec ses riffs tranchants comme jamais, est complètement mixée en avant, la batterie de Grohl nous assomme sous sa puissance monstrueuse. Cette batterie au jeu plutôt Industriel ("The Death And Resurrection Show", "Asteroid", "Implant" ou "The House That Pain Built" par exemple) n’est rien d’autre qu’une machinerie irrésistible et elle s’avance tel un rouleau compresseur tout du long de ce skeud sans que rien ne puisse l’arrêter. Le résultat est terrifiant à entendre et on comprend que Grohl qui ne devait jouer qu’une partie des titres ait quasiment supplié de se voir octroyer l’intégralité de l’album. D'ailleurs, Jaz ne se méprend pas non plus quand il nous chante "listen to the drums" (4) dans le premier morceau.

Les hurlements de Jaz, sa voix puissante, rauque et rugueuse sont aussi vraiment impressionnants. La colère est ici bien servie et c’est du venin qui sort de sa bouche. A certains moments (« Total Invasion » ou « Dark Forces ») cette voix rageuse se transforme en murmures terrifiants, comme s’ils étaient proférés par un aliéné qu’on aurait laissé enfermé 10 ans dans une cellule capitonnée de cinq mètres carré. La folie est palpable et c'est sacrément jouissif. Seul le morceau « You’ll Never Get To Me » fait véritablement baisser l’intensité de l’ensemble et ses couplets et refrains mélodieux nous transportent vers des frontières plus popisantes.

Killing Joke 2003 c’est, à cette époque, peut-être le sommet de la rage du combo londonien et il le reste encore sûrement. Après un Democracy à tendance plus rock et pop, le groupe est alors plus vivant que jamais. En pleine renaissance, le sang circule non seulement de nouveau, mais de surcroît il bouillonne littéralement d'énergie. On ne le dira jamais assez : cet album est vicieux, malsain, colérique, sombre, brut et dérangeant. Bien entendu, l’ensemble reste toujours accrocheur dans ses refrains ou riffs et on retrouve bien là une des qualités de KILLING JOKE, une qualité qu’on aura du mal à prendre en défaut encore ici. Le tout est mis au service de la ligne directrice fixée par l’actualité et les évènements : ne pas prendre de gants, taper fort et rapidement contre ce système et ces nations qui mélangent politique, commerce, mensonges et volonté d'écrasement : voilà l’objectif principal. Le tout donne un pamphlet terrifiant qui atteint pleinement son but : nous faire devenir spectateurs d’une noire colère. Et là pas de doutes : nous sommes aux premières loges.

Note réelle : 4.5/5.

(1) mais une bonne moitié des enregistrements de basse sont en réalité du fait de Geordie et c’est Raven qui, malgré le fait d’être crédité, va officier –uniquement- en tant que bassiste lors des concerts qui suivront l’album
(2) c'est une putain de croisade
(3) il se dit même qu’il aurait décliné être payé pour sa prestation, ce qui est concevable et très probable
(4) écoutez la batterie

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   (2 chroniques)



- Jaz Coleman (chant et claviers)
- Geordie Walker (guitares et basse)
- Martin 'youth' Glover (basse)
- Paul Raven (basse)
- Dave Grohl (batterie)


1. The Death & Resurrection Show
2. Total Invasion
3. Asteroid
4. Implant
5. Blood On Your Hands
6. Loose Cannon
7. You'll Never Get To Me
8. Seeing Red
9. Dark Forces
10. The House That Pain Built
- Bonus Track :
11. Wardance



             



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