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Post-punk/New wave/Metal  |  STUDIO

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1985 Night Time
1994 Pandemonium
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2003 Killing Joke 2003
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2015 Pylon
 

- Style : Alaric
- Membre : Jaz Coleman
- Style + Membre : Ministry, Prong
 

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KILLING JOKE - Pylon (2015)
Par STREETCLEANER le 16 Novembre 2015          Consultée 5128 fois

Killing Joke n'en finit pas d'exposer sa contestation et en ce mois d'octobre 2015 voilà Pylon, nouveau moment de noirceur et de résistance contre ce qu'il appelle la « full spectrum dominance », la société totale de contrôle, de surveillance et de manipulation, ce ver qu'on ne peut supprimer. Pylon est encore signé chez le label de musique metal Spinefarm, et censé former un triptyque avec les précédents Absolute Dissent (2010) et MMXII (2012). L'apocalypse promise pour 2012 ne s'est pas réalisée mais KJ ne croit pas du tout que le monde va mieux et à propos de cette appellation « Pylon », Youth emploie d'ailleurs la formule concise et choc de « Stark brutal industrial suicide », ou l'image d'un suicide industriel extrêmement brutal. En tout cas on ne reprochera pas à KJ de ne pas suivre l'actualité; bien sûr il est toujours question d'écologie, d'intérêts financiers et industriels mais connaissez-vous beaucoup de groupes qui parlent de banques centrales dans leurs chansons (« Delete », « I Am the Virus »...) ? Existe-t-il beaucoup de chanteurs qui s'intéressent depuis longtemps aux questions monétaires ? La réponse est dans la question.

Sur son Facebook, le groupe anglais appelle tous les « Gatherers » à faire passer le message en propulsant Pylon en 1ère place du classement anglais des albums de rock. Le 30 octobre Pylon a atteint la 16ème place du chart, meilleure performance depuis 21 ans, et la 1ère place le 5 novembre; une sorte de revanche tardive pour un groupe qui, selon son frontman, a été toujours snobé, voire détesté, par la presse spécialisée … Pylon serait donc encore un message pour Jaz et sa bande, Jaz qui considère toujours avoir l'âme punk : « I still consider myself a punk, and always will » (Interview, Teamrock.com). Sans oublier de préciser qu'il reste malgré tout optimiste pour l'avenir car il croit en l'homme; KJ a toujours été un groupe bienveillant, doté d'empathie et la liberté demeure son combat.

Bon, et ce Pylon alors ? Et bien il ne fera pas démentir ce que dit Jaz depuis longtemps : KJ est avant tout un groupe de dance music (qui n'aurait pas envie de danser sur « New Cold War » ou « Delete » ?); dance music mise en bouteille estampillée « heavy metal sombre, lourd et encore tribal ». Car oui, Pylon est une célébration musicale noire et groovy qui cogne encore fort, faisant parfois penser au KJ 2003. Et d'entrée de jeu « Autonomous Zone » cette orientation metal est renforcée par un mixage peu aéré; la densité sonore est bien plus flagrante que sur Absolute Dissent et MMXII, et la présence de l'électronique n'y change rien, elle qui s'autorise même à amplifier la mixture par des grésillements « Dawn of the Hive »; quand elle ne nous rappelle pas (« Autonomous Zone ») le Pandemonium d'il y a 21 ans ou tout simplement le premier album.

« Euphoria » coloré new-wave et nous renvoyant au milieu des 80's, au refrain terriblement catchy et épique, à la basse qui pulse, fait penser également à du Fear Factory dans ses montées de clavier et la réverbération du chant. Superbe titre qu'on écouterait en boucle dans la lignée des « European Superstate » et « In Cythera ». Voilà le genre de titre, à l'instar de « Big Buzz », auquel pensait Jaz quand il disait savoir lui aussi faire des compositions pouvant toucher le public autant que celles de U2. Remarquable aussi cette « Big Buzz » très eighties où l'on croit entendre la guitare de The Cure et le chant d'Indochine ! Ou « War on Freedom » où la guitare de Geordie part dans des embryons de soli, chose si rare chez KJ où la guitare n'est jamais qu'une rhythm guitar. De manière générale Jaz alterne toujours entre chant clair, très new wave, et vociférations rageuses, même si sur Pylon le chant clair prédomine.

« New Jerusalem » est, comme « Dawn of the Hive », une composition martiale ultra efficace alors que « War on Freedom » possède un lourd riff et des arpèges quasi hallucinogènes; KJ ne fait pas seulement danser, il cherche l'élévation de l'esprit ! « Delete » au riff rapide, simple mais hypnotique, est une tuerie groovy balayée par des vents malsains (on se croirait dans un passage de Enslaved, album Below the Lights). Encore une méga-claque ! Étonnamment, si le tribal et bouillonnant « I Am the Virus », d'une noirceur époustouflante dans ses effets électro, est la première amorce et furie offerte au public, il n'est pas forcément le titre le plus immédiat, un peu plombé du fait de sa longueur et de sa répétition; le raccourcir un poil en aurait fait un imparable expédient punk « in your face ».

On se demande comment un groupe avec plus de 35 ans d'activité sait être encore capable de délivrer de tels brûlots ! Alors OK, KJ fait du KJ objecterait-on, mais l'enchaînement des titres 4 à 9 inclus (de « « Euphoria » à « I Am the Virus ») est à lui seul exceptionnel. Tout simplement inexplicable... Existe-t-il beaucoup de groupes capables de tels exploits après tant d'années ? Là encore la réponse est dans la question. Pylon élève encore le niveau par rapport à ses deux excellents prédécesseurs, chaque titre de cet album fait mouche; et n'est-il pas cocasse de faire danser sur des paroles dénonçant l'action des banques centrales ? Qui en est capable à part KJ ?

Note : 4.25/5.

PS : la version chroniquée présentement est la version simple 1 CD, de 57 minutes. Il existe une version Deluxe avec un second CD de 5 titres.

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- Jaz Coleman (chant, claviers)
- Geordie Walker (guitare)
- Youth (basse)
- "big" Paul Ferguson (batterie)


1. Autonomous Zone
2. Dawn Of The Hive
3. New Cold War
4. Euphoria
5. New Jerusalem
6. War On Freedom
7. Big Buzz
8. Delete
9. I Am The Virus
10. Into The Unknown



             



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