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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Serge Gainsbourg , Hubert Felix Thiefaine , Gérard Manset

Alain BASHUNG - Play Blessures (1982)
Par NANAR le 6 Mai 2023          Consultée 901 fois

Play Blessures est le genre de disques qui montrent que le style 'Variété' est un genre de léproserie de la musique où pêle-mêle se retrouvent les pires daubes et des œuvres sous-estimées qui ont le malheur d’être chantées par des auteurs connus dans les charts et, en définitive, un vaste fourre-tout qui ne veut plus dire grand-chose.

Play Blessures est, pour faire court, un art rock à dominante électronique, où le format chanson est toujours présent mais relégué à une préoccupation secondaire. Play Blessures c’est d’abord ce "Scènes de manager" fabuleux, où l’élaboration des pistes électroniques remet sérieusement en doute leur qualificatif 'cheap', lequel est selon moi surtout justifié par les boîtes à rythme, statiques il est vrai.

"C’est comment qu’on freine", "Volontaire", "Lavabo", le boogie "Trompé d’érection" constituent la facette rock du disque, la plus accessible, où les guitares et la basse sont encore bien présentes. "Martine boude" est judicieusement animé de percussions tribales. "J’croise aux Hébrides" est peut-être le morceau le plus lumineux de l’album, le moins sombre en tout cas, du fait de ses jolis accords en majeur. Les lignes de synthé dissonantes de "J’envisage" sont ce qu’il y a de plus glauque sur cet album. "Prise femelle" est plus un gadget qu’autre chose.

Alain BASHUNG a composé cet album sans aucune parole de chanson, avec juste des lignes de chant yaourt. Malgré le caractère résolument sombre de cette musique, Boris Bergman affirme dans son livre hommage à BASHUNG que l’Alsacien s’est beaucoup amusé à produire ces compos atypiques. Ce n’est qu’une fois les instrumentations terminées que Serge GAINSBOURG lui proposa de lui écrire des textes. Seul le biscornu "Jünge Männer" est écrit par Boris Bergman.

Les rééditions en CD de l’album par Barclay – mais pas les premiers CD de Philips – incluent trois inédits de taille, composées pour le film Le Cimetière des voitures (1981) de Fernando Arrabal et qui auraient presque pu constituer un album à part entière. "Strip NNw" et "Bistouri Scalpel", à nouveau écrites par Boris Bergman, ont été écartées de l’album sans doute dans un souci de cohérence dans le partenariat entre BASHUNG et GAINSBOURG. Pourtant, leurs instrumentations sont dans la droite lignée de Play Blessures. Si "Strip Now" est plutôt anecdotique et ressemble à une démo de "C’est comment qu’on freine", "Bistouri scalpel" est en revanche assez excellent, un extrait en sera d’ailleurs repris en piste cachée entre "J’croise aux Hébrides" et "Jünge Männer".
Le troisième morceau, "Procession", est un long instrumental de 14 minutes, qui reprend à nouveau le riff de synthé de "C’est comment qu’on freine" et dont le saxophone préfigure le solo éraillé de "Élégance" sur l’album suivant. Bien que pas désagréable, "Procession" est plus un essai qu’autre chose, sans véritable structure, sans non plus que l’on puisse parler d’ambient. Une drôle de chose, décidément.
D’autres morceaux ont également été enregistrés à la même époque. "La coupole" trouvable sur le disque Réservé aux Indiens (1992) et "Touche éther" publié sur Instrumentaux (2002) sont deux petits instrumentaux dispensables. S’ils ne sont pas datés avec précision, leur son se rapproche de Play Blessures.

Moi qui d’habitude n’apprécie guère beaucoup la chanson française 'mainstream', les chansons de Play Blessures trouvent grâce à mes oreilles sur tous les plans, y compris littéraire. Les paroles sont un délice de stagnation. À écouter en priorité: "Scènes De Manager", "Martine Boude", "Lavabo", "Bistouri Scalpel".

J’me pose en douceur sur Martine
des questions d’amour propre
À mes yeux elle est nickel,
à mes doigts j’peux pas dire

Martine boude…

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   A.T.N.

 
   NANAR

 
   (2 chroniques)



- Alain Bashung (chant, guitare)
- Olivier Guindon (guitare)
- Roland Panza (guitare)
- François Delage (basse)
- Philippe Drai (batterie, percussions, harmonica)
- Manfred Kovacic (synthétiseur, piano, saxophone)
- Boris Bergman (paroles)
- Serge Gainsbourg (paroles)


1. C'est Comment Qu’on Freine
2. Scènes De Manager
3. Volontaire
4. Prise Femelle (instrumental)
5. Martine Boude
6. Lavabo
7. J'envisage
8. J'croise Aux Hébrides
9. Junge Männer
10. Trompé D'erection
11. Strip Now
12. Bistouri Scalpel
13. Procession (instrumental)



             



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