Aux premières écoutes, on peut se dire qu’il n’y a pas de fil conducteur dans cet album, comme il y avait eu le fil conducteur pseudo celtico-festif de La Ouache ou encore le côté « sex, drugs, rock&roll » de Rebelote, album nombriliste diront les Mat’s (le rock n’est-il pas la représentation egocentrique du monde par la musique ?).

Archie Kramer quant à lui est composé d'une part de morceaux dansants, bruts, puissants qui peuvent nous rappeler un Lambé an dro ou autres Sushi Bar et Boeing Down : Casi El Silencio, Gotta Go Now, Radio Edit, Il Fait Beau Sur La France, Broke Lover. Cinq morceaux qui sont du Matmatah pur jus, que du bon.
Les autres titres lorgnent du côté ballade calme, chose qu’on avait déjà eu auparavant (An Den Coz, Grave Digger, Archimède…) avec l’amour au premier plan, le plus souvent. Tantôt sympathiques (Le Souvenir, Anita), tantôt décevantes (Tombé des nues, Alzheimer, Au Conditionnel), elles reflètent ce que Matmatah a de plus mou et de moins réjouissant.

Quant aux paroles, Stan a pour la première fois le monopole de l’écriture, ses deux compères Sammy et Eric ne prêtant plus leur plume. Il y a un net progrès au niveau du songwriting sur certains morceaux (passage à la prose, remarquable) qui contraste malheureusement avec une niaiserie et un engagement politique inutiles (Au Conditionnel, Tombé des nues, Alzheimer). Le groupe vieillit et ressent le besoin d'être pris au sérieux ? C'est malheureusement ce qu'il fait le moins bien.

La diversité musicale rattrape la chose puisqu'il offre ici de bien belles compositions.

Je ne reviens pas sur l'aspect fil rouge d'Archie Kramer (personnage fictif qui revient sur plusieurs chansons) puisqu'il est malheureusement anecdotique alors qu'il y avait de la matière à exploiter...

Un album plus que correct qui marque une nouvelle évolution au sein du groupe et un vieillissement un peu douteux...