L'avatange de la musique, c'est que lorsqu'on croit connaitre un genre, en fait tout est arrangé pour qu'il reste un paquet de choses à découvrir. Alors le "j'aime pas le rap et la techno" d'adolescent c'est le genre de choses qu'on met vite au placard quand on aime la musique. Grâce à MONOLAKE, on découvre un nouveau genre de techno. Momentum représente une belle porte d'entrée pour ce dernier.

Avec lui, on plonge dans les tréfonds de la techno minimaliste, un style qui est loin d'être aussi passe-partout que ce que l'on peut croire à la première écoute. MONOLAKE développe une musique sophistiquée, aussi sombre que ce qu'il a bien voulu annoncer sur sa pochette. De "Cern" à "Credit", tout n'est que maîtrise de ce que peuvent offrir les abysses de l'électronique, avec des boucles de beats répétitives qui se veulent entraînantes mais qui ne font que renforcer le côté archi-mécanique (sans pour autant être redondantes) et froid de la musique. Et puis MONOLAKE fait partie de ces rares groupes qui arrivent à faire passer un souffle de réacteurs étalé sur plusieurs minutes pour un grand moment de noirceur maladive... plaisant ! Les différents morceaux se succèdent (et sur un nombre conséquent de minutes) sans jamais laisser la moindre trace mélodique : ici, tout est machinal, dans le sens rythmiques superposées et sans aucun apport de notes, toujours avec un esprit caverneux sans équivoque. J'irai même jusqu'à dire que le pessimisme ambient de cette musique est un vrai point de non retour... Et on s'en délecte à souhait !

Morceaux préférés : "Cern", "White_II", "Stratosphere"