Ovni pop, rêve bling-bling sorti des entrailles d’une jeune autrice-compositrice-interprète qui en veut, The Fame Monster a marqué son époque et le coeur des Little Monsters qui prenaient vie partout dans le monde. Double disque, il prolonge The Fame sorti l’année précédente et assied la réputation de Lady GAGA dans une explosion disco-pop peut-être trop mainstream mais indubitablement remarquable.

Les singles "Just Dance", "LoveGame" et "Poker Face" sont synonymes d’un temps où MySpace explose et où GAGA débarque avec son justaucorps à paillettes, son synthé sous le bras et des idées plein la tête. Ces beats robotiques ne sont pas parmi mes titres préférés mais c’est une entrée fracassante dans la pop culture. J’adore la vibe funk 80’s qu’on entendait déjà dans sa musique sur des morceaux comme "Eh, Eh (Nothing Else I Can Say)", "Summerboy", "Disco Heaven" ou l’excellent "Retro Dance Freak" et GAGA était déjà en pleine maîtrise de ses mélodies dans "I Like It Rough" ou la belle ballade pop "Paper Gangsta". Mais comment oublier le chef-d’oeuvre "Paparazzi" avec sa basse en velours noire et cette mélodie sinueuse, le banger "Starstruck" ou le second degré délicieux de "Beautiful, Dirty, Rich" ?

Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, Lady GAGA n’a jamais menti et nous a même déroulé son programme politique dans la chanson-titre "The Fame", un titre mordant aux synthés et aux guitares agressives, alors aucune surprise devant The Fame Monster, 8 titres qui font la quintessence de l’univers de Lady GAGA : la ballade épique "Speechless" où, derrière son piano chéri, elle nous rappelle quelle sacrée voix elle se trimballe... Ambiance Twilight bien de son temps avec des chansons catchy bien comme il faut telles que "Monster" ou l’une de mes favorites, "Teeth", sur laquelle GAGA hurle sa vérité comme dans une messe vaudou. C’est brut, sexy et un peu dérangeant ; du Lady GAGA quoi.

Les hits "Alejandro" et "Dance In The Dark" continuent de faire danser à ce jour mais comment ne pas s’éterniser un peu sur "Bad Romance", la vraie claque de cet album ? Quand la chanteuse nous sort son Rah, rah, ah-ah-ah/Roma, roma-ma/Gaga, ooh-la-la, ce cri primal devient le amen de ses fans. Pop baroque brillante, c’est un rituel d’initiation. Enfin, le classique instantané "Telephone" chanté en duo avec BEYONCE devient un film d’action dans ce clip cultissime pour lequel les Little Monsters attendent encore une suite.

Une note ? 5 évidemment, bien obligée de me prosterner devant la bible pop qu’est The Fame Monster. Une bombe de synthés, de rythmes dance et d’électro-funk à doses maximales. Ce disque a vieilli mais à la manière d’un bon vin et 15 ans plus tard, il reste un vaccin contre la normalité, la confession libre d’une artiste totale devenue depuis une véritable icône moderne.