Quand un disque avec des sonorités aussi dépassées que celle de ce Pretty Hate Machine arrive à nous faire bouger (« Sin »), hurler (« Terrible Lie ») ou nous émouvoir (« Something I Can Never Have »…), cela signifie qu’il n’a pas du tout vieilli.

Tout cela est une question d’emballage, car NIN est déjà un projet grandiose dès ses débuts. Trent Reznor pose son songrwriting affuté sur des arrangements connotés 8'0s mais complètement imparables. Car le maître mot de ce premier jet c’est l’efficacité. Passons sur le titre et la pochette de l’album qui peut légitiment effrayer, mais bon sang… Si je devais désigner l’usine à tubes de Trent, c’est bien celui-ci qui aurait toutes mes faveurs.

Les arrangements entre electro-indus à la sauce SKINNY PUPPY et synthpop version DEPECHE MODE sont des merveilles d’inventivité et d’accroche. Le petit côté funky inspiré par PRINCE nous rappelle en même temps que Trent est aussi un prince des dancefloors avant d’être un producteur hors pair (la tuerie rythmique qu’est « Down In It » ou la basse sexy de « The Only Time »).

Évidemment, il est impossible de conseiller ce machin bleu et rose à n’importe qui souhaitant s’initier au son du torturé Reznor. Ce qui est dommage, car il s’agit de l’album le plus immédiat de NIN tout en étant aussi profond que la suite d’une discographie lui faisant une ombre préjudiciable.

Une situation injuste à mon sens.