Excalibur, le conte à rebours. Nous voilà donc au commencement, à l'époque où les peuples du monde ressemblaient à de gros hippies chevelus mal lavés, mais avec des gourdins cloutés.

Si l'on remonte le temps sur le plan narratif, la musique quant à elle reste moderne, voire post-moderne, de par l'éclectisme qu'elle assume. Ici croisent folk, rock, blues, pop, metal, prog, etc., toutes ces forces parallèles et perpendiculaires, c'est peut-être une façon fictive et symbolique de signifier que l'on remonte aussi aux origines des musiques populaires.

Il y a donc à boire et à manger: sans chercher à être exhaustif, "Saman" est une petite sucrerie mélodique et enlevée assez rafraîchissante, typée eighties mais sans clavier kitsch, "Tamlah" un instrumental qui mélange choeur classique et riffs métalloïdes. On n'est pas en reste de ballades celtiques, "Evil Days", le très planant "Skye", le bluesy "Fir Mhor" ; "Motherland" est portée par l'excellent Jimme O'Neill, la voix principale des Silencers.

"The Promise" et "Fame and Glory" pouvaient déjà être entendus sur l'album live de 2000, la quête évoquée sur le dernier morceau change donc de référence, on comprenait qu'il s'agissait du Graal, à présent c'est la recherche d'une terre accueillante. Une façon de créer un pont entre les époques peut-être. Ou bien de nous suggérer que le propre de l'homme, c'est d'être en quête, de tout temps, jadis comme plus tard lors de futures odyssées de l'espace.

Le son est luxuriant, fourmille de détails et d'effets, percussions, flûtes, cordes, guitares, piano, saxo, qu'on saisira peu à peu au fil des écoutes.

Si mon coeur reste absolument fidèle au premier Excalibur, ce dernier épisode n'en demeure pas moins très agréable et permet de clore la trilogie de manière tout à fait honorable!