J’ai dit que Still Life était le dernier essentiel de la discographie de VAN DER GRAAF GENERATOR ?

J’ai menti.

Dès les premières notes, Vital nous prend violemment par le cou pour mieux nous jeter dans l’eau. VdGG, que l’on croyait perdu après son décevant opus pop-rock de 1977, effectue une mutation terrible, bien décidé à en découdre et à frapper le plus fort possible. La grammaire entièrement renouvelée de VdGG y est pour beaucoup. Avec une instrumentation plus directe et précieuse à la fois, le groupe offre plus qu’une relecture de son répertoire, il transcende ses compositions pour un résultat tranchant, aux frontières du punk, mais surtout suffisamment riche et intéressant pour se démarquer durablement des morceaux studio d’origine - ce qui est malheureusement trop rare.

Noir, violent, brutal. Mais toujours pertinent. Quand VdGG sort les crocs, c’est pour mieux les enfoncer dans la chair. Exemples concrets : "Pioneers over C", rallongé par la magie de bridges monstrueux renforçant l’intensité du thème abordé ; "Still Life", décidément sinistre et poignant à souhait ; ou encore, "Ship of Fools" qui, pour le coup, rend obsolète sa version studio et devient limite un incontournable - alors qu’il s’agissait à l’origine d’une face B !

Difficile de faire mieux que Vital, en termes d’album live. Bien entendu, quiconque est fâché avec VdGG ne sera pas convaincu ici, ou si peu avec toute l’énergie rock qui s’en dégage. Dans l’ensemble cependant, qui connaît un minimum sa grammaire prog sait qu’il a finalement affaire au même genre de live que Earthbound (1972) ou le premier live de GENESIS (1973) : une oeuvre âpre, violente, mal-traitée, donc essentielle.