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Sam COOKE - The Wonderful World Of Sam Cooke (1960)
Par LE KINGBEE le 11 Mai 2017          Consultée 2289 fois

Nous sommes en 1960 et The Wonderful World Of Sam Cooke est le sixième et dernier disque de Sam COOKE pour le label de Bob Keene, un ancien clarinettiste. A la suite d’un différend avec Bumps Blackwell, producteur de LITTLE RICHARD, l’ancien chanteur prodigue des Soul Stirrers suit les conseils de son ami et associé J.W. Alexander et décide de quitter Keen Records pour signer chez la RCA qui détient déjà le plus gros vendeur de disques en la personne d’Elvis PRESLEY. En fait, Alexander a la ferme intention de sortir son ami du ghetto musical Gospel et R&B dans lequel le chanteur est englué et de le transformer en vedette Pop.

Pourtant entre 1958 et 1959, le tandem Cooke/ Blackwell avait placé neuf titres dans les charts R&B, pas mal surtout quand on prend en considération la petitesse du label Keen. Revenons à 1960, COOKE quitte Keen Records pour tomber dans l’escarcelle de l’un des géants de l’industrie du disque. Le petit label profite de ce départ pour faire fructifier ses dividendes en éditant un dernier disque de son chanteur vedette. Et oui, il n’y a pas de mal à se faire un peu de maille, le label est en souffrance et vient de perdre son meilleur artiste. La petite maison de disque ne survit que par l’intermédiaire de trois ensembles de Gospel (The Pilgrim Travelers, The Five Blind Boys Of Alabama et The Gospel Harmonettes). Les frères Siamas, propriétaires du label, se retirent de l’industrie musicale l’année suivante en vendant leur stock au label Famous de Bumps Blackwell.

Si entre 1957 et 1960, Sam COOKE avait enregistré plus d’une vingtaine de singles et cinq 33T pour Keen Records, l’idée d’engranger des dividendes une dernière fois parait évidente ici. The Wonderful World Of Sam Cooke n’est qu’un conglomérat regroupant onze titres du chanteur parus en singles et auxquels la maison de disques a ajouté un titre capté lors d’une session de 1959. Ce chant du cygne regroupe donc douze titres gravés entre juin 1957 et mars 59. S'il a connu un incroyable et précoce succès dans le domaine du gospel, tant au sein des Singing Children que des Soul Stirrers, il est indiscutable qu’il a insufflé un souffle de fraîcheur à la musique noire de la fin des fifties. Le chanteur compte également parmi les premiers à convaincre un public blanc et contribue largement à répandre la Soul Music, ce bien avant la Motown. Pendant les trois ans de la période Keen, COOKE combine une sorte de fusion dans laquelle se côtoient des ballades romantiques souvent innocentes voire naïves, des airs issus du Jazz ou de la musique populaire sans oublier des touches de gospel.

Le disque s’ouvre avec l’un des plus grands succès "(What A) Wonderful World", une ballade rythmée à la croisée d’une Soul naissante et de la Pop. Le morceau, annonciateur du futur "Twisting The Night Away", connaîtra une seconde vie au milieu des sixties avec les reprises des HERMAN'S HERMIT et d’Otis REDDING. D’autres artistes s’essaieront sur ce hit, délivrant souvent des versions affligeantes (The SUPREMES, Gloria GAYNOR ou Michael BOLTON). Si la chanson peut aujourd’hui prêter à sourire, elle n’en demeure pas moins la preuve que COOKE avait une voix d’or. Le chanteur nous distille ensuite quelques bluettes issues du Jazz : "Summertime", le grand classique de George GERSHWIN, bénéficie d’un vocal velouté qui édulcore l’intensité dramatique des versions d’Ella FITZGERALD, Nina SIMONE ou de Lou RAWLS (pour n’en citer que quelques-unes). Autre grand classique, "Blue Moon", exemple type de la ballade jazzy, se révèle aussi mélancolique que candide. Repris à maintes reprises, du larmoyant Mel TORME à ELVIS en passant par SINATRA et tout un florilège de formations de Jazz, l’interprétation de Sam COOKE paraît aujourd’hui bien obsolète. On conseillera la version des COWBOYS JUNKIES avec accordéon.

Même sentiment avec les ballades "Almost In Your Arms", "Desire Me", "No One (Can Ever Take Your Place)", "With You", "You Were Made For Me" (future reprise de Luther Ingram), "There I’ve Said It Again" popularisée par Nat King COLE et Vaughn Monroe, ou "Stealing Kisses". S'ils firent craquer à leur époque plus d’une midinette, ces titres innocents paraissent maintenant bien démodés et limite "gnangnan". Hormis le titre d’ouverture, seul "That’s Heaven To Me" dans lequel les chœurs permettent de faire monter le chant de COOKE en amplitude, à l’instar d’un prêche, s’écoute avec plaisir. Les arrangements mièvres, une production sirupeuse et des textes benêts font qu’aujourd’hui ce disque est à ranger au rayon des produits périmés, malgré la qualité exceptionnelle de ce chanteur. Un disque qui n’a pas résisté au temps qui passe.

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- Sam Cooke (chant)
- Cliff White (guitare)
- Rene Hall (guitare 3-6-7-8-9-10-11)
- Adolphus Asbrook (basse 2-4-6-7-8-9-11)
- Red Calender (basse 1-5-12)
- Ted Brinson (basse 3-10)
- Charles Blackwell (batterie 2-4-6-78-911)
- Eral Palmer (batterie 3-5-10-12)
- Ronald Selico (batterie 1)


1. (what A) Wonderful World.
2. Desime Me.
3. Summertime.
4. Almost In Your Arms.
5. That's Heaven To Me.
6. No One (can Ever Take Your Place).
7. With You.
8. Blue Moon.
9. Stealing Kisses.
10. You Were Made For Me.
11. There I've Said It Again.
12. I Thank God.



             



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