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- Style : Terence Trent D'arby

Sam COOKE - Twistin' The Night Away (1962)
Par LE KINGBEE le 4 Juillet 2017          Consultée 1914 fois

1962, cela fait près de deux ans que le Twist a fait son apparition. Le terme provient d’une face b d’un single King d’Hank Ballard et la danse va se propager dans toute l’Europe comme l’huile sur le feu. De la reprise par Chubby Checker qui enchaîne avec « Let’s The Twist Again » durant l’été 1961, à Johnny Hallyday et son « Viens Danser Le Twist », cette danse dérivée du Rock' n' Roll, de danses Doo Wop, Bop et R&B, a connu son apogée jusqu’au début de l’année 63. Historiquement, cette nouveauté facile a permis à tout le monde de danser sur les dance floors, les discothèques et les surboums du monde entier. Socialement, avec ses textes édulcorés (bien que facilitant la libération des mœurs avec sa gestuelle suggestive), le Twist a également permis de tempérer les sentiments de révolte issus du Rockabilly et du Rock' n' Roll. Bref, à l’orée des sixties, tout le monde ou presque s’est mis à écouter ou à se tortiller sur le Twist, de Count Basie à Maurice Chevalier avec son « Twist Du Canotier » jusqu’à nos chanteurs Yéyé et nos pseudo rockers.

On ne voit pas pourquoi Sam Cooke aurait dérogé à la règle. Sorti en avril 62, le 10ème album studio du chanteur est celui qui va se vendre le mieux (jusqu’alors). Le disque atteint la 74ème place des ventes au Billboard tandis que « Twistin’ The Night Away » grimpe à la 9ème place du Hot 100. Enregistré en six sessions (30 janvier 61-18 et 19 décembre 61- 15,16 et 19 février 62) « Twistin’ The Night Away » marque une rupture avec son prédécesseur. Cette fois, Cooke est l’auteur de 6 chansons et en a coécrit 2 autres. C’est donc enfin un album plus personnel qui s’annonce dans une veine à la croisée des chemins entre Soul et Pop. Pour la RCA, le temps de chanter du Gospel, de conter le quotidien des ghettos et de reprendre des romances est révolu. L’Amérique traverse une passe difficile, il faut apporter au peuple un peu d’insouciance, de gaité et pourquoi ne pas célébrer un nouvel état d’esprit avec l’arrivée de danses candides.

Ce disque voit également le retour de René Hall, l’ancien chef d’orchestre arrangeur du chanteur (période Keen) qui a apporté dans ses valises le saxophoniste Plas Johnson pour booster l’ensemble.
C’est donc un registre plus léger et plus festif auquel nous convie Sam Cooke. Parmi les différentes covers, la ballade mid tempo « A Whole Lotta Woman » s’inscrit entre « What A Wonderful World » et le futur « Bring It On Home To Me ». Impression quasi identique avec « Somebody’s Gonna Miss Me » dont les cuivres impulsent une ambiance New Orleans. Bonne reprise de « The Twist », grand succès d’Hank Ballard, avec une version plus douce et moins dansante que de nombreuses relectures dédiées au tortillement (Chubby Checker, Louis Prima ou Johnny Preston). La version non cuivrée des Chaussettes Noires fait toujours bonne figure. Autre twist avec « Twistin’ In The Old Town Tonight » écrit spécialement pour le disque par Mack David, compositeur qui se fera connaître chez Disney et diverses musiques de films.

La trame principale demeure le Twist avec pas moins de quatre chansons consacrée à cette danse « Twistin’ In The Kitchen With Dinah » (tout un programme !), le curieux « Campton Twist » avec une ligne mélodique évoquant « Dixie » et bien sûr l’incontournable « Twistin’ The Night Away » qui ouvre les débats et donne son nom au disque. Si le terme Twist ne figure pas sur tous les titres, Sam Cooke propose une invitation à la danse dans la plupart des pistes.
Si le titre phare a cartonné et sera souvent repris (les Marvelettes, Rod Stewart, sans oublier une horreur par le Glitter Band), deux ballades méritent elles aussi le détour : «Somebody Have Mercy » où les influences Gospel sont encore palpables et la ballade Pop Soul « Soothe Me ». Signalons également le mid tempo de fermeture l’excellent « That’s It -I Quit -I’m Movin’On » que certains jeunes auditeurs attribuent à la chanteuse Adele. Un peu de sérieux, si la Londonienne reprend ce titre sous une forme acoustique fort agréable au demeurant, la chanson a bel et bien été écrite en 1961 par Roy Alfred pour Sam Cooke, Adele verra le jour 27 ans plus tard.

A l’image de son hit, « Twistin’ The Night Away » diffuse une ambiance plus festive avec un répertoire axé sur une combinaison de Twist, de Soul et de Pop, registres bien dans l’ère de ce début sixties. Un disque résolument plus moderne que les précédents qui lorgnaient sur la ballade sentimentale ou des chansons vétustes et passées de mode.On pourra toujours regretter avec les années que Sam Cooke n’ait pas enregistré à Muscle Shoals et soit resté chez RCA, au détriment de labels comme Goldwax, Hi Records, Stax, Duke ou Atlantic. On ne refera pas l’histoire, le chanteur disparaissant tragiquement en décembre 1964. Signalons l'existence d'un pressage français édité par RCA avec une pochette totalement différente représentant deux couples en train de se tortiller avec l'intitulé "Dansez Le Twist Avec Sam Cooke" preuve s'il en est que la firme nous prenait plus ou moins pour des blaireaux.

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   LE KINGBEE

 
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- Sam Cooke (chant)
- Clifton White (guitare)
- Tommy Tedesco (guitare 1-2-3-5-6-7-8-9-10-11)
- Rene Hall (guitare 3-5-6-7-8-9-11)
- Bobby Gibbons (guitare 4)
- Al Chernet (guitare 12)
- Charles Macey (guitare 12)
- Ray Pohlman (basse 2-3-5-6-7-8-9-10-11)
- Red Callender (basse 1)
- Jimmy Bond (basse 4)
- Lloyd Trotman (basse 12)
- Earl Palmer (batterie 1-3-4-5-6-7-8-9-11)
- Sharky Hall (batterie 2-10)
- Panama Francis (batterie 12)
- Bobby Donaldson (percussions 12)
- Eddie Beal (piano 1-2-4-10)
- Marty Harris (piano 3-9)
- Ernest Hayes (piano 12)
- Plas Johnson (saxophone 3-5-6-7-8-9-11-12)
- Jackie Kelson (saxophone 1-2-4-10)
- Jewell Grant (saxophone 1-2-4-10)
- Stuart Williamson (trompette)
- John Anderson (trompette)
- Larry Altpeper (trombone)
- John Erwing (trombone)
- Frank Saracco (trombone)
- Albert Godlis (trombone)
- Hinda Barnett (violon)
- Ben Miller (violon)
- George Ockner (violon)
- Sylvan Ockner (violon)
- Archie Levin (violon)
- Frederick Buldrini (violon)
- Morris Lefkiwitz (violon)
- Franklin Siegfried (violon)
- Harry Urbont (violon)
- Gerval Trio (harmonica sous réserve)


1. Twistin' The Night Away.
2. Sugar Dumpling.
3. Twistin' In The Kitchen With Dinah.
4. Somebody's Gonna Miss Me.
5. A Whole Lotta Woman.
6. The Twist.
7. Twistin' In The Old Town Tonight.
8. Movin' And A'groovin'.
9. Camptown Twist.
10. Somebody Have Mercy.
11. Soothe Me.
12. That's It - I Quit - I'm Movin' On.



             



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