Quasiment tout le monde admet que le seul album live de la discographie de Tom PETTY, Pack Up the Plantation, sorti en 1986, ne capture vraiment pas la performance ni l’énergie du groupe sur scène. Aussi, les bootleggers en ont profité pour faire leurs petites affaires dont, par exemple, avec 20 Nights At The Fillmore qui documente les shows de 1997 et propose la vraie face du groupe sur scène.

S’inspirant du grand frère springsteenien et du coffret Live 1975-1985, des gens malins ont réfléchi et décidé que ce n’étaient pas que les pirates qui devaient ramasser le bon argent. Alors, notre blondinet a fouillé dans ses archives et compilé, avec l'aide de Mike Campbell et du producteur Ryan Ulyate, 47 morceaux issus de ses meilleurs crus live sur près de trente ans, le tout sans overdubs ni editing. Selon des « sources bien informées », 170 enregistrements de shows ont été écoutés pour arriver à ce résultat.

Certes, comme chez le Boss, on a habilement mélangé les époques et les années, ce que les puristes regrettent, mais sinon le mixage est parfait, le choix des morceaux subtil, incluant les hits, des reprises et des morceaux moins évidents piochés dans les différents albums comme « Square One », « Alright For Now », « Angel Dream », « Dreamville », « Straight into Darkness », « Nightwatchman », « The Wild One (Forever) ». Les Heartbreakers sont un groupe taillé pour la scène, Tom n’est peut-être pas un grand showman à la SPRINGSSTEEN, mais il dégage une sacrée énergie avec, à ses côtés, Mike Campbell qui n’a pas souvent l’honneur des classements mais est un sacré guitariste, sans oublier les claviers de Benmont Tench.

Ah, j’en aperçois qui s’agitent au fond de la salle. Les années 1980 ? Le copinage coupable avec Jeff Lynne, le marchand de sable anglais d’ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA ? La liaison avec Stevie NICKS, la chanteuse de FLEETWOOD MAC version somnifère ? Certes, je veux bien admettre que les albums des eighties ne sont pas les meilleurs, mais cette période a été difficile pour tous les amoureux de guitares et de rock qui ont écouté et subi des musiques infâmes. Soyons honnête, en live, ce problème ne se ressent pas.

Alors, laissons-nous emporter par le thème de « Goldfinger », par « Melinda » une chanson quasi inédite, les standards du groupe « Drivin' Down To Georgia », « Refugee » « Wildflowers », « Southern Accents ». Ce mec est un véritable juke-box sur pattes, sachant mixer le côté léger de la pop anglaise, l’héritage des BYRDS, les mots de DYLAN, le tout dans l'environnement rock des USA. Le coffret laisse de la place à des jams comme « It's Good to be King » qui dépasse les douze minutes, et aux reprises dont « Friend of the devil" du GRATEFUL DEAD, somptueux, ou « Something In The Air «  de Thunderclap Newman, « Oh Well" de FLEETWOD MAC période blues, « Diddy Wah Diddy » de Willie DIXON même si « Green Onions » de BOOKER T. and the M.G.'s n’est pas à la hauteur.

En cette période d’hommage/rétrospective suite au décès prématuré et inattendu de Tom, ce coffret est une parfaite entrée en matière pour pénétrer dans l’univers du groupe. A noter qu’il existe une version avec un cinquième CD intégrant des versions de « Billy The Kid », « Born In Chicago », « The Last DJ », « Ballad Of Easy Rider » entre autres, ainsi que deux DVD.