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Otis REDDING - Tell The Truth (1970)
Par LE KINGBEE le 30 Novembre 2017          Consultée 1686 fois

Nous sommes en juillet 1970 lorsque ce disque fait son apparition dans les bacs des disquaires. Otis REDDING est mort et enterré depuis deux ans et demi, mais Atlantic, propriétaire légal des inédits du chanteur, décide qu’il est temps de ressortir de nouvelles pièces. Et oui, il faut bien vivre ! Historiquement c’est donc le 5ème album posthume de « Big O » comme la presse américaine l’a surnommé.
Cet album fait suite à « Love Man » et contient douze titres enregistrés en 1967. Atlantic utilise une photographie du français Jean Pierre Leloir sous un design du graphiste Loring Eutemey, un gars qui sera à l’origine de près de 400 pochettes pour les firmes Atlantic et Stax. On ne change pas une recette qui gagne.

Songwriter aussi prolifique que créatif, Otis Redding a composé six titres auxquels il faut rajouter trois collaborations avec Don Covay, Arthur Alexander et David Porter pour trois reprises. D’emblée par rapport au disque précédent, ce « Tell The Truth » s’annonce plus énergique. Cette impression laisse à penser que le chanteur était peut être sur le point de changer son répertoire pour se diriger vers un registre plus Pop. Mais cela n’est qu’une supposition, on ignore où le talent du chanteur pouvait l’amener.

L’album s’ouvre sur « Demonstration » porté par un chant cinglant accentué par la section cuivre. Petit moment d’intense douceur avec « Tell The Truth » qui donne son nom au disque. Oeuvre du guitariste Lowman Pauling des 5 Royales, le titre a été repris par Ray Charles et The Walker Brothers pour une version loin de figurer dans les anales. Le mimétisme et le pouvoir langoureux du chanteur permettent de dépasser les interprétations précitées. Signalons que ce titre connaitra au moins trois homonymes (The Sweet, Ohio Players et surtout Derek & The Dominos). On peut se demander si le choix de cet intitulé était judicieux, le public se reportant généralement sur le titre de Clapton sorti au même moment et qui plus est sur le même label.
Rien de tel qu’une bonne reprise et de surcroit en milieu de face pour amorcer le poisson. Surtout que le titre en question, « Out Of Sight », l’un des rares succès de James Brown de l’année 64, vient d’être remis au goût du jour par Johnny Winter. Ici la version nous renvoie au cœur de Memphis, bien loin des studios de Mercury, Mr. Dynamite ayant gravé sa version originale alors que King Records l’avait mis au placard. « Give Away None Of My Love » se propose comme une ballade shuffle mid tempo bien dans la lignée du répertoire du chanteur. Atco Records incorpore « Wholesale Love », une compo qu’Otis avait offerte à Arthur Conley et futur petit hit du batteur Buddy Miles chez Mercury. On lui préfèrera la version de Conley figurant sur l’album « Sweet Soul Music ». Chose rare, Steve Cropper intervient en seconde voix sur un refrain. Cette face A se termine par un feu d’artifice avec « « I Got The Will ». Placé sur orbite par la section cuivre, le chanteur se fait féroce sur un groove imparable. Le morceau connaitra quelques reprises (Duke & The Drivers, Kate Taylor, Dave Edmunds) mais aucune ne pourra lutter équitablement face au mimétisme de Redding.
La face B commence en douceur avec la ballade « Johnny’s Heartbreak » dans laquelle les cuivres amorcent un léger virage vers l’exotisme. Coauteur du morceau, Arthur Alexander, un artisan du Muscle Shoals Sound, en délivrera en 1993 une savoureuse version tournée vers la Country Soul juste avant de passer l’arme à gauche. « Snatch A Little Piece » demeure le parfait prototype de la ballade à la Redding. A l’instar de la face A, Atlantic incorpore une grosse reprise avec « Slippin’ and Slidin’ » popularisé par Little Richard. Pour l’anecdote, il s’agit en fait d’une adaptation du « I Got The Blues For You » gravé en 1955 par Al Collins sur un single Ace Records, lui-même réadapté par Eddie Bo sous le titre « I’m Wise » sur un 45 tours Apollo. Otis Redding nous en délivre une interprétation mollassonne avec des effluves de bossa nova. Pas une grande réussite pour un standard repris à toutes les sauces (Wanda Jackson, Buddy Holly, Gene Vincent, Edgar et Johnny Winter jusqu’à Lynn August dans une version Zydeco des plus appétissante). « The Match Game » vaut surtout par le chant et l’accompagnement au piano. « A Little Time » s’inscrit plus dans le cadre de la Soul californienne, tandis que « Swingin’ On A String » annonce le minimum syndical. On ne pourra que s’étonner que les deux titres les plus faibles viennent fermer la marche.

Plus énergique que « Love Man », cet album grimpera à la 26ème place du Billboard Hot R&B, preuve que le chanteur mort depuis plus de deux ans faisait encore recette. Quatre titres de l’album feront l’objet de publications en singles via des pressages français. Un bon disque de Soul sixties, mais il est clair qu’Atlantic commençait à tirer le diable par la queue. Presque qu’un demi siècle après sa sortie, ce disque posthume vaut toujours une note au dessus de la moyenne.

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   LE KINGBEE

 
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- Otis Redding (chant)
- Steve Cropper (guitare, chant 5)
- Donald 'duck' Dunn (basse)
- Al Jackson (batterie)
- Booker T. Jones (orgue, piano)
- Isaac Hayes (orgue piano)
- Wayne Jackson (trompette)
- Andrew Jackson (saxophone)
- Joe Arnold (saxophone)


1. Demonstration
2. Tell The Truth
3. Out Of Sight
4. Give Away None Of My Love
5. Wholesale Love
6. I Got The Will
7. Johnny's Heartbreak
8. Snatch A Little Piece
9. Slippin' And Slidin'
10. The Match Game
11. A Little Time
12. Swingin' On A String



             



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