Les 60’s, vous les aimez comment ? Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout ? Et les 70’s ? Cette question ne se pose pas aux D’Addario brothers, mais plutôt aux auditeurs, car la réponse des frangins, on la connaît. Les deux planchent actuellement sur un concept album où il serait question d’école, ça vous rappelle rien ? Demandez à Ray Davies*. Cependant, voilà qu’ils ont sur les bras des titres qui n’entrent pas dans ce projet, alors ils publient un single à l’ancienne, avec deux chansons dessus : « Foolin’Around » et « Tailor Made », frappées du sceau des époques citées plus haut. Or écrire des chansons, les gus savent parfaitement le faire.

La première, l’œuvre de Brian, évoque le mordant des KINKS et l’esprit des BEATLES. Le petit frère est déjà suffisamment roué pour allier une rythmique Mccartneyienne, un solo Harrisonien à la niaque sauce Davies. La seconde est aussi la première chanson des LEMON TWIGS composée entièrement par les deux, avec pour ambition de la faire sonner le plus Live possible, comme si un véritable groupe jouait ensemble. Là encore, on se rappelle Lennon et Macca mettant en boîte « The Ballad Of John And Yoko », tout en cherchant à reproduire l’effet BEATLES en Live. La basse rebondit, les guitares carillonnent, le titre reste dans la veine rock’n’roll/honky tonk de « Foolin’ Around », mais s’avère déjà plus complexe et orienté Soul. Du coup, on se rabat sur le quiet Beatle avec ses penchants Spectoriens. All Things Must Pass, qu'il disait à l'époque. Le solo de gratte de Michael vaut son pesant de pop corn, ne laisse pas la place à trop de fioritures, mais on n’en apprécie pas moins la fluidité de son jeu, qui rend tout facile.

Les frangins jouent comme ils respirent. Or ils inhalent et exsudent une fraicheur typiquement 60’s/70’s. Ce qui, aussi longtemps après, ne devrait plus sembler si frais. Et pourtant. Ce single est une friandise soignée, roborative, même s’il n’atteint pas les cimes comme le fit – il y a peu – le diptyque « This Words »/ « As Long As We’re Together ». Il démontre une fois de plus qu’aux âmes bien inspirées, le talent – même connoté – ne se fait pas prier.

Encore un bon point.

* Les KINKS ont publié Schoolboys In Disgrace, un indispensable dans leur disco, en 1975, si si
** George Harisson