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ROCK  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1989 3 Veuillez Rendre L'Ame A Qui...
1990 2 Du Ciment Sous Les Plaines
1992 5 Tostaky
1996 3 666.667 Club
2001 2 Des Visages Des Figures

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1987 1 Où Veux-Tu Qu'Je R'Garde

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1994 Dies Irae
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1998 One Trip One Noise
 

- Style : Eiffel, Yvard
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- Style + Membre : Bertrand Cantat
 

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 Noir Désir Par Vince (1564)

NOIR DéSIR - 666.667 Club (1996)
Par BARZ le 24 Novembre 2006          Consultée 13907 fois

Deux années sont passées depuis la sortie du fiévreux Dies Irae. Deux ans, le temps pour Bertrand de retrouver sa voix (perdue un beau matin, incapable de commander un ticket de métro). Le temps pour Serge de balancer sur une galette des morceaux trop personnels pour Noir Désir. Le temps de trouver un nouveau bassiste (ils ne sont pas allés chercher bien loin, Jean-Paul était déjà un proche du groupe). Et le temps aussi, surtout, pour Bertrand d'affûter sa plume devenue plus tranchante que jamais.

Le disque s'ouvre sur "666.667 club", morceau torturé dans lequel Cantat prend une revanche sur sa voix en l'emmenant dans des recoins insoupçonnés auparavant. Parallélisme étourdissant entre un saxophone détraqué et une voix suppliante et rauque, étrange... Non seulement Bertrand a retrouvé sa voix, mais en plus celle-ci atteint un stade que l'on n'aurait osé suspecter deux albums plus tôt. Ce premier morceau, ainsi que le reste de l'album, confirme que la voix de Noir Désir est ce que ce groupe a de plus précieux. Plus précieuse que la musique, ce n'était pas une évidence sur Tostaky qui relevait athlétiquement la barre sonore, mais ici rien n'étonne (rien non plus ne détonne), le travail impeccable de Denis derrière sa batterie ne surprend plus, la guitare suave de Serge a sans doute un peu perdu de sueur, peu de bonnes surprises musicales, donc. A part bien entendu le beat disco de "l'homme pressé", nous y reviendrons.

Je parlais donc de plume tranchante. Effectivement, Bertrand laisse ici de côté ses problèmes amoureux de Baudelaire du XXème siècle, il préfère attaquer de front une société qui part en vrille. Du succès du Front National au début des années 90 (régionales de 92, législatives de 93, européennes de 94 et, le gâteau sur la cerise, les 15.5% de Le Pen aux présidentielles de 95) à l'ultralibéralisme grandissant, Noir Désir décident de prendre les choses en main et de tenir un discours politique cohérent. "Un jour en France" devient ainsi un des premiers tubes de l'album, il tourne sur toutes les radios, tous les groupes amateurs de rock en font une reprise au fond du garage, un titre de fraternité qui fait un véritable carton auprès des jeunes oreilles. "L'homme pressé" quant à lui perturbe les inconditionnels du quatuor bordelais par son beat disco en faisant presque un titre de dance floor, le titre le plus effréné du groupe depuis ses débuts, aux côtés de "Tostaky" et "Les écorchés". A ce discours politique peut s'ajouter le bilan pessimiste de "Fin de siècle", offrant le temps d'un refrain l'espoir d'un horizon meilleur.

Outre ces prises de positions réjouissantes (les textes sont ici magnifiques mais l'on aurait préféré que l'histoire ne les illustre pas), le rock des Bordelais reste très intimiste et sentimental. De la chanson hommage pour un proche disparu ("A ton étoile" et "Song for JLP", écrite après la mort de Jeffrey Lee Pierce, chanteur de Gun Club) aux chansons d'amour comme "A la longue" ou "Ernestine", la voix de Bertrand (oui, toujours cette voix entêtante, irremplaçable et indispensable) ne faiblit pas, vibrant sur plusieurs tons, montant très haut sur "Ernestine" et déroutant totalement par ses couleurs blues sur "Song For JLP". Cantat ne fait ici que confirmer ce que nous disait Tostaky, son organe vocal peut presque tout se permettre, permettant à Noir Désir d'obtenir le statut de groupe de rock, et non de groupe de rock français.

Au final, cet album turbulent restera le plus emblématique du groupe, pas vraiment le meilleur puisque la musique s'épuise en faveur de la voix et des textes de son leader désormais charismatique. De 666.667 club sont tirés un maximum de tubes, permettant au groupe de remplir deux soirs de suite le Zénith parisien et, en 1998, de remporter deux victoires de la musique. Ils ne se présenteront d'ailleurs pas à la cérémonie, ne se sentant pas concernés par ces petites festivités mondaines et hautement commerciales. Politiques, nous disions.

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   (4 chroniques)



- Serge Teyssot-gay (guitares, orgue)
- Bertrand Cantat (guitares, harmonica, chants, tom)
- Denis Barthe (batterie, percussions, choeurs)
- Jean-paul Roy (basse)


1. 666.667 Club
2. Fin De Siècle
3. Un Jour En France
4. à Ton étoile
5. Ernestine
6. Comme Elle Vient
7. Prayer For A Wanker
8. Les Persiennes
9. L'homme Pressé
10. Lazy
11. A La Longue
12. Septembre, En Attendant
13. (+ Song For Jlp)



             



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