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Nolwenn LEROY - Folk (2018)
Par MARCO STIVELL le 11 Novembre 2018          Consultée 2442 fois

Par cet album, Nolwenn LEROY souhaite un retour aux sources, "une suite à Bretonne, mais pas un Bretonne 2". Voilà qui est une idée chic, car si on veut se sortir des thématiques actuelles et récurrentes dans les chansons, le meilleur moyen est soit de laisser libre cours à son imagination en ne craignant point de dérouter les fans, soit de faire un album de reprises avec un point de vue déjà plus neutre. Et si en plus, ce disque de reprises s'appelle Folk, s'il a été enregistré "live" en studio et mise sur une grande part d'intimité, de chaleur et d'authenticité, alors c'est gagné !

La carrière de dame LEROY a été mouvementée, son seul album "grand public" convenable et même bien plus que ça remonte à 2005, c'était son second. Ensuite, il y a eu son troisième, Le Cheshire Cat et moi, que peu de monde a compris et ou retenu, alors qu'il restait son plus beau jusque-là. Folk semble un pont jeté entre lui et son successeur, Bretonne, le plus sympathique parmi sa période de réaffirmations ancestrales, mais en moins grand public et en mieux !

La première chanson, "Je ne peux plus dire je t'aime", est empruntée au Jacques HIGELIN le plus doux et gentil, en duo avec Isabelle ADJANI et remontant à l'année 1982. L'arrangement d'origine est respecté, une guitare acoustique, quasiment rien de plus, si ce n'est la voix d'une Nolwenn LEROY très en retenue, et qui parvient à le rester tout le long du disque. Petit bijou de chanson ultra-triste choisie pour bien marquer de la sorte un album à peine commencé et qui pourrait très bien s'arrêter là.

Que dire après cela ? S'évader, voyager, enfiler une tenue de hippie et partir sous les cieux de Californie, avec "So Far Away From L.A.", autre ballade splendide de Nicolas PEYRAC, ici portée par une batterie et une orchestration moins feutrée qu'en 1975, mais adaptée pour une reprise actuelle. La beauté ne s'en trouve point dénaturée, c'est encore un très bon point pour la duchesse Nolwenn de Bretagne.

Celle-ci, ne pouvant totalement étouffer quelques intonations vocales lyriques qui l'ont rendue célèbre et auxquelles personnellement j'adhère mal, fait en sorte de chanter son Folk d'un timbre "nasal" et voilé, la plupart du temps, et on l'en remercie. En plus, même si elle ne parle plus de gemmes et de sirènes, elle nous ressort quelques trésors venus de Basse-Bretagne comme elle : "Ma petite fille de rêve" de Jean-Michel CARADEC (artiste déjà mentionné sur Bretonne) et "On est comme on est" de Renaud DETRESSAN au début des années 80, époque où il faisait lui aussi des ballades gentilles avant que de retrouver la côte et devenir le second de SOLDAT LOUIS.

Le folk, les années hippies, c'est un peu avant SIMON, DUTEIL et PEYRAC, les années 60 et logiquement un bel hommage à Graeme ALLWRIGHT, artiste alors déjà français et son "Suzanne" emprunté à Leonard COHEN qui ont permis à tant de garçons guitaristes en herbe de parler au coeur des demoiselles. Il y a la très jolie "Hollywood" de David McNEIL, avec de splendides images hantées et cinématographiques, elle aussi. Le dobro, le piano (pour le CARADEC en particulier), la guitare acoustique, une rythmique légère et le choix de s'y tenir, mis à part quelques cordes, tout cela n'a rien original, mais dame Nolwenn réussit le pari de faire épuré sans que ce soit trop. Avec une douzaine de formats trois minutes en moyenne, il n'y a pas grand risque de lasser le fan pop !

Les cordes justement, elles donnent une autre couleur à un morceau d'orfèvre mais exigeant comme "Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai" de Francis CABREL, un des plus connus de son auteur. Il y a un décalage avec la voix et la guitare qui respectent la trame de base, et c'est quitte ou double, en tout cas courageux. De même, quand il s'agit de rendre hommage à MALICORNE à travers une de leurs adaptations emblématiques, "Marions les roses", totalement a-cappella en 1975 et de lui donner un vrai tempo linéaire. Foi de fan du plus grand groupe folk français, sans être renversant, ça se laisse écouter. On rencontre une dose d'exotisme bien sympathique avec l'inspiration bossa-nova de "La Rua Madureira" (Nino FERRER) et sur "Sacré géranium", le chant de LEROY apporte un joli contrepoint suave à la folie toute belge de Dick ANNEGARN, génie pour beaucoup.

Un an seulement après Gemme, ce petit plaisir personnel mérite de faire date. Voilà une robe blanche joliment mise sur la chanteuse, qui, espérons-le, nous sortira un jour son Bretonne 2, mais exactement dans cette veine-là !

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   MARCO STIVELL

 
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- Nolwenn Leroy (chant)
- Freddy Koella (guitares)
- Laurent Vernerey (basse)
- Raphaël Chassin (batterie)
- Johan Dalgaard (piano)
- Clément Ducol (arrangements des cordes)


1. Je Ne Peux Plus Dire Je T'aime
2. So Far Away From L.a.
3. Diabolo Menthe
4. Suzanne
5. Virages
6. Hollywood
7. Ma Petite Fille De Rêve
8. Je T'aimais, Je T'aime Et Je T'aimerai
9. On Est Comme On Est
10. La Rua Madureira
11. Marions Les Roses
12. Jolie Louise
13. Sacré Géranium



             



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