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Nolwenn LEROY - La Cavale (2021)
Par MARCO STIVELL le 12 Décembre 2021          Consultée 1422 fois

Quand Nolwenn LEROY sort un album à la pochette sur laquelle elle fixe l'objectif tout en se dévoilant 'un peu plus' et en crevant le décor (non-bariolé), c'est souvent révélateur d'une qualité moins bonne. Certes, la personne suscite l'attachement, notamment ces dernières années avec des engagements (la fondation Abbé Pierre), le fait d'être devenue maman. Mais malgré tous les efforts dépensés - et tant pis si c'est mal dit, mesquin -, La Cavale, tout comme le premier de 2003, Ô Filles de l'Eau ou bien Gemme devient l'oeuvre d'une personne, d'une femme d'atouts et de personnalité plutôt que d'une musicienne, bretonne qui plus est. Elle même a pu dire que c'est la première fois qu'elle se sent, à travers un disque, aussi proche de ce qu'elle est...

Parmi ces efforts, le plus notable est la contribution de Benjamin BIOLAY qui réalise l'ensemble et participe à l'écriture de certains titres. La retenue personnelle envers La Cavale est-elle liée à ce fait ? Non, car je l'ignorais avant d'écouter/de réécouter. Toujours est-il que BIOLAY, n'ayant pas de sensibilité particulière en ce qui concerne la Bretagne - lui ce sont plutôt les pavés de Paris ou de Lyon, ce qui revient à peu près au même -, tente d'amener à Nolwenn LEROY un nouveau son, sans totalement briser son image telle qu'on la percevait encore sur les derniers albums, Folk compris.

À peine l'écoute commencée avec "Loin", on se rend compte jusqu'où le succès de Clara LUCIANI et de "La grenade" ont déteint sur la pop française. Paroles qui tutoient, effet funk avec basse en avant, ce titre est une sorte de réunion des éléments principaux de l'opus car son esprit global se veut positif, tendance épanouissement perso (une invitation à s'écarter de toute contrainte, toute critique). Et en même temps, quelques éléments celtiques subsistent avec l'apport très irlandais de uilleann pipes et d'un solo de tin whistle, ce qui reste au moins ça de gagné par rapport à LUCIANI et d'autres artistes du même genre.

Dans le même genre "Brésil, Finistère" est le premier single choisi, débarrassé de toute celtitude hormis les paroles en revanche. Le plus difficile à l'écoute se révèle sur "Changer l'eau des fleurs", à nouveau dans le tutoiement, et on-ne-peut-plus 'bon sentimental' ; après tout, ce titre est le même que le roman de Valérie Perrin, un best-seller du genre. Tout ce qu'il faut pour plaire, du moins en termes de public large et qui se contente d'idées simples. Sur le prochain album, il y aura sans doute un hommage à Pierre Rabhi, ce serait logique ! Quoiqu'il en soit, cette chanson sonne un peu trop 'message' et manque de convaincre musicalement parlant, surtout avec son refrain en voix de tête.

La plupart des textes paraît maladroite, en termes de rimes ou d'idées : le problème n'est-il pas justement d'avoir voulu faire trop simple ? Dans le genre bavard et peu attachant, les paroles de "La cavale" mais aussi 'l'accident en Occident' du deuxième titre, 'les yeux d'outremer, les yeux de ta mère' de "Mon beau corsaire" (chanson très maternelle) nuisent à des titres pourtant agréables. Malgré son caractère ballade jazzy bien ciselé, "Tu me plais" et sa déclaration d'amour à chaleur intime peinent à marquer sur la longueur.

"La houle" est légèrement meilleure grâce à une mélodie fine et une pop funky plus 'cool' que dansante. Et comme on pouvait apprécier quelques ambiances rétro 80's brumeuses sur le slow "Occident", boîte à rythmes TR-808 comprise, "Le tournis", curieusement choisi comme deuxième single, est sans conteste le meilleur titre de l'ensemble. Une ballade, encore, au ton enfantin par moments, mais surtout un beau condensé de ce que Nolwenn LEROY peut offrir de meilleur : paroles moins 'bateau' (et cependant fortement imprégnées de mer), guitares électriques en son clair arpégées, boîte à rythmes, mellotron... Pour un peu, on dirait du GENESIS mélangé, à la fois début 70's et début 80 !

Un ou deux titres chouette, le reste pas trop vilain mais soit passe-partout, soit décevant. Cela fait peu, et j'avoue n'avoir eu qu'une seule envie après l'écoute analytique : remettre Histoires Naturelles, avec un tout autre musicien-producteur de grand talent que BIOLAY. Rien que sur "Nolwenn Ohwo !", la différence est de taille !

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1. Loin
2. Occident
3. Tu Me Plais
4. Le Tournis
5. La Houle
6. Mon Beau Corsaire
7. Brésil, Finistère
8. Abysses
9. La Lune En Plein Jour
10. Changer L'eau Des Fleurs
11. La Cavale



             



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