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1977 Foreigner
1978 Double Vision
1979 Head Games
1981 4
1984 Agent Provocateur
1987 Inside Information
1991 Unusual Heat
1992 The Very Best Of
1993 Classic Hits Live
1995 Mr. Moonlight
1998 The Best Of Ballads
2009 Can't Slow Down
 

- Style : Journey, Boston
- Membre : Johnny Hallyday , King Crimson

FOREIGNER - Agent Provocateur (1984)
Par JESTERS TEAR le 22 Novembre 2018          Consultée 3518 fois

Mesdames et Messieurs, voici le moment que vous attendez tous. La chronique où on va enfin en parler. Que ceux qui veulent savoir ce que c’est que l’amour se rapprochent, parce que THE single de FOREIGNER, celui qu’on entend en boucle à la radio, celui qu’on chante dans les soirées strip-karaoké (quoi, vous connaissez pas ?) va être évoqué dans cette chronique. Mais pas tout de suite, un peu de patience.

D’abord, on va rappeler qu’Agent Provocateur est le cinquième album du groupe, qui avait été sacré Roi de l’AOR 3 ans plus tôt avec 4, le bijou du genre, un sans faute. Une réussite commerciale et artistique qui, comme toujours, a mis la pression sur un successeur attendu au tournant. Est-ce que ledit successeur est à la hauteur de leur tour de force de 1981 ? Voyons, ne soyez pas ridicule… Vous savez bien que non.

La raison principale à cela, c’est qu’Agent Provocateur, de par la renommée mondiale dont bénéficie désormais le groupe, se retrouve victime du syndrome bien connu de la chaise entre deux culs (si, ça marche aussi, c’est instable tout pareil). Ces culs, c’est d’un coté celui de ses nouveaux fans, qui attendent un AOR tubesque et très FM, et de l’autre celui de certains anciens qui attendent du hard rock. Et si FOREIGNER essaye de contenter tout le monde il faut bien admettre qu’il le fait de façon très maladroite. En effet, on a bien souvent d’un côté les titres très hard rock dominés par une guitare aux riffs et au son plus agressifs que jamais dans l’histoire du groupe, et de l’autre des titres FM dominés par les claviers où la guitare est totalement absente ou presque. Ce grand écart facial fait évidemment craquer le futal de la cohérence artistique de l’album, d’autant plus que les titres sont loin d’être le sans faute de la livraison précédente.

C’est particulièrement le cas pour les morceaux à la guitare agressive. « Reaction to Action » et « Stranger In My Own House » sont très dispensables, et le fait qu’ils se suivent en plein milieu de la galette n’arrange rien. Lou Gramm a beau avoir toujours une voix formidable, ces morceaux semblent bien vides, bâtis sur une guitare acérée ou grondante mais qui n’apporte aucun dynamisme, juste un côté poisseux et pesant qui fonctionne assez mal. « She’s Too Tough » est heureusement plus réussie, avec un tempo plus élevé qui donne envie de taper du pied et de chanter sur le refrain, mais ce n’est pas non plus un titre de la trempe de ceux de 4. En fait, il n’y a que « Tooth and Nail » qui arrive à concilier un côté hard-rock bien trempé et un côté tubesque avec son refrain totalement imparable, une vraie botte de Nevers musicale, et qui peut contenter tout le monde. C’est un superbe morceau bien dans la veine de ce que FOREIGNER sait faire de mieux.

C’était une bonne idée de le placer en ouverture, histoire de rassurer tout le monde, mais le placer juste derrière deux ballades aux claviers dégoulinants était sans doute un faux pas que les fans de hard rock ne leur ont pas pardonné (en même tant ça frôle le foutage de gueule). Pourtant, les deux titres sont bons. « That Was Yesterday » nous montre une fois de plus que Gramm sait merveilleusement se faire romantique, les claviers bâtissent une ambiance efficace, et si la guitare est totalement absente, la basse abat un beau boulot, son riff soutenant entre autres superbement le refrain. Et évidemment, il y a « I Want To Know What Love Is », où Gramm reçoit le renfort du New Jersey Mass Choir pour des chœurs efficaces sans être envahissants. Tout le monde connaît ce titre, souvent un peu trop, et si sa qualité est indéniable, le matraquage radiophonique lui a ôté beaucoup de sa saveur, au moins en ce qui me concerne. Et puis il est à des années lumières du hard rock, quand même, y’en a qui ont dû gueuler à la trahison.

Il nous reste une poignée de titres A.O.R. agréables, souvent mid tempo et romantiques comme « Love In Vain », « Down On Love » et « Two Different Worlds » qui montrent cependant une fois encore, étant les trois à la suite, que la répartition des titres aurait pu être plus judicieuse. Enfin, un peu plus dynamique, on a « Growing Up The Hard Way » à la basse excellente et au refrain très efficace, presque au niveau de « Tooth And Nail ».

Je dois dire que je n’apprécie pas beaucoup cet album. En dehors du fait qu’il ne boxe pas du tout dans la même catégorie que son prédécesseur, le jeu de Mick Jones à la guitare m’est très insatisfaisant. Il disparaît totalement sur certains titres, se fait envahissant sans grand intérêt sur certains morceaux musclés, et ses solos heureusement assez courts privilégient presque toujours l’agressivité au feeling, avec un rendu tout sauf fluide, au mieux acéré, au pire déstructuré. Je suis bien conscient qu’il s’agit d’un choix stylistique et non d’un manque de talent, mais je n’apprécie pas du tout. Heureusement, les claviers sont bien plus efficaces, mais ce n’est pas très étonnant étant donné le nombre de musiciens de session qui s’en occupent, en plus de Jones. Côté rythmique, la batterie a un son typiquement 80’s avec cette caisse claire qui éclabousse mais elle n’est pas non plus épouvantable pour peu qu’on soit tolérant, et la basse est plutôt efficace. Et puis il y a Lou Gramm, toujours impeccable derrière le micro, qui sauve très probablement le groupe du carton.

En définitive, l’album mérite la moyenne, un 2,5 que j’arrondis à 3. Il aurait sans doute mérité un 3 d’office si les titres étaient mieux répartis sur l’album, car si seuls « Tooth and Nail » et « I Want To Know What Love Is » sont de grands morceaux, il y a en a une bonne poignée qui sont au moins sympa, et seulement deux que je trouve vraiment pas terribles. Quoi qu’il en soit, c’est un des albums du groupe que j’aime le moins.

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   JESTERS TEAR

 
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- Mick Jones (guitare, claviers, piano)
- Lou Gramm (chant)
- Rick Wills (basse)
- Dennis Elliot (batterie)


1. Tooth And Nail
2. That Was Yesterday
3. I Want To Know What Love Is
4. Growing Up The Hard Way
5. Reaction To Action
6. Stranger In My Own House
7. A Love In Vain
8. Down On Love
9. Two Different Worlds
10. She's Too Tough



             



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