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Emiliana TORRINI - Merman (1996)
Par ERWIN le 30 Novembre 2018          Consultée 1048 fois

Quand on a un look de belle Italienne un brin « distante », qu'on est issue de la terre de feu et de glace, et qu'on dispose d'un incroyable organe vocal, il y a de fortes probabilités pour que votre chroniqueur soit sur le coup. Emiliana TORRINI sort donc de son premier album uniquement composé de reprises et il lui faut prouver qu'elle n'est pas qu'une interprète. La voici un an plus tard, flanquée de son guitariste Jón Ólafsson pour l'aider en tout, replongée dans un studio pour son deuxième opus Merman. L'image de la pochette est douce et reflète le bien-être. Tout est possible, la tracklist fait état d'une moitié seulement de reprises. nous allons pouvoir constater si les compositions de l'artiste au look d'Audrey Hepburn sont aussi prometteuses que sa voix.

Commençons par évacuer les reprises. L'album s'ouvre sur "Blame It On The Sun" de Stevie WONDER, aux attraits assez pop et mainstream, mais où l'organe vocal ne faiblit pas un seul instant. Emiliana a aussi choisi de reprendre le "Stephanie Says" du VELVET UNDERGROUND, qui n'est pas un choix si simple tant il s'agit d'un grand écart entre deux voix. Mais la douceur de la jeune femme l'emporte et toute la chanson se trouve propulsée dans un nuage ouateux d'où il est difficile de sortir la tête. Bien agréable.

Elle continue de faire le tour de ses influences avec "Chelsea Morning", tirée du répertoire de Joni MITCHELL. Elle ne garde qu'une infime partie des aspects folk de cette chanson, mais la clarté de sa voix est mise en avant à nouveau. Une reprise de l'oubliée MELANIE : "I Really Love Harold", qui provoque quelques sentiments négatifs pour une fois. Les violons vibrent de manière fantomatiques, mais la voix reste nimbée de lumière, c'est fort. Enfin, un choix courageux et intéressant de reprendre du Tom WAITS. Et voici "I Hope That I Don't Fall In Love With You" qu'elle transforme remarquablement. On reconnaît la composition, mais on s'étonne de sa nouvelle identité pleine de bien-être.

Je choisis de ne pas vous faire languir : Emiliana TORRINI est une petite fée – normal quand on est native d'Islande vous me direz - et je ne peux que prononcer louanges et encouragements pour tous à écouter cette merveille absolue qu'est "The Boy Who Gigled So Sweet". D'ailleurs, comment se fait-il que ce chef-d'oeuvre ne soit pas connu de tous ? Cette chanson est une des plus belles que j'ai personnellement jamais entendue. Mais quelle classe, cette artiste! Je n'en dirai pas plus, écoutez-là et faites-vous votre idée. La douceur et la candeur de "Old Man And Miss Beautiful" ne lassent pas d'impressionner. L'orchestration y est superbe de bout en bout et Miss TORRINI ne cabotine pas un seul instant dans cette chanson qui aurait presque pu se retrouver sur Porgy and Bess.

Allons bon, me voilà soudainement prêt à la comparer à Ella FITZGERALD. C'est venu comme ça, c'est trop tôt pour le dire, mais les élans de bien-être qui émanent de cette artiste sont tout bonnement incroyables. Et le talent est insolent : « Red Man Red » propose une toute autre approche de la musique, elle force sa voix vers la distorsion, dans un kaléidoscope infernal qui accélère en permanence, sa voix ne faiblissant pas une seule seconde. Très étonnant.

Deux morceaux à la fantastique ambiance aquatique sont à signaler. L'éponyme "Merman" nous plonge dans les eaux profondes d'une ambiance irréelle et merveilleusement délicate. Impossible de ne pas être sensible à ce charme déployé telle une voile immaculée sur le grand océan bleu. Comme s'il n'y avait qu'une légère brise mais que le bateau avance comme dans un rêve. On se rapproche d'un cran de la concurrente et future rivale de BJORK, je ne vous cache pas que le terme est refusé par l'iconique artiste islandaise qui n'apprécie guère qu'on marche sur ses plates-bandes.

Pourtant, les styles sont opposées si on considère les ambiances des chansons, torturées chez BJORK et lumineuses chez TORRINI. Mais nous restons trip-hop dans l'idée. Ambiance très éthérée sur "Premiere Lovin". Mais pas le moindre lien avec d'autres artistes féminines en quête de mélodies oniriques. Rien à voir avec Kate BUSH, Happy RHODES ou Tori AMOS. Les instruments traditionnels contribuent à donner une identité celtique à cette composition. Rien d'islandais là-dedans, on croirait un chant irlandais.

Bon, après tout ça, si vous n'avez pas percuté que je suis tombé sous le charme de cette sirène nordique. Un deuxième album qui répond à toutes les questions que nous pouvions avoir sur le niveau créatif d'Emilianna TORRINI. Et il va sans dire que le défi a été relevé avec maestria. Certaines des chansons ici présentes sont tout bonnement extraordinaires, "The Boy Who Gigled So Sweet" atteignant des sommets rarement atteints. Je conseille donc vivement l'écoute de celle qui est souvent à tort présentée comme une sous BJORK. Emilianna se suffit à elle-même et propose un monde de douceur souhaitable pour tout un chacun.

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   ERWIN

 
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1. Blame It On The Sun
2. The Boy Who Gigled So Sweet
3. Stephanie Says
4. Red Woman Red
5. Old Man And Miss Beautiful
6. Chelsea Morning
7. I Hope That I Don't Fall In Love With You
8. Premiere Lovin
9. Merman
10. I Really Love Harold



             



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