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POST-PUNK, COLD WAVE  |  COMPILATION

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- Style : Kitchens Of Distinction, U2, The Smiths , The Comsat Angels

The CHAMELEONS - Dreams In Celluloid (2013)
Par RICHARD le 7 Décembre 2018          Consultée 1131 fois

Le succès et la reconnaissance publics sont assurément de l'ordre du subjectif. Les CHAMELEONS sont certainement l'un des groupes de l'histoire de la musique les mieux placés pour malheureusement le confirmer. En effet, malgré une courte mais intense carrière s'étendant de 1981 à 1987, les banlieusards de Manchester ne seront jamais passés à la vitesse supérieure façon U2 ou CURE avec lesquels ils auront été en permanence comparés. Pourquoi ?...question sans doute à jamais sans réponse.

Les Anglais ont d'ailleurs paradoxalement gagné en visibilité alors qu'ils n'existaient plus. Nous sommes au milieu des années 2000. INTERPOL, EDITORS et autres WHITE LIES ont savamment étudié leurs ambiances post-punk à haute teneur mélodique et mélancolique. On a parlé en permanence de l'influence de JOY DIVISION sur cette nouvelle scène. Mark Burgess le bassiste, chanteur et leader du quatuor, doit plutôt rire jaune. Et son groupe alors ? Le succès d'estime, c'est bien, mais ça ne nourrit pas son homme.

Alors, on sort des compilations, des compilations de compilations pour pouvoir remplir le frigo comme le mentionnait déjà avec son humour de lad Burgess dans le livret de l'une d'elles en 1997. Trêve de cynisme et d'intérêt mercantile, ce double CD dévoile quand même un panorama particulièrement pertinent de cette si discrète carrière. En effet, il propose sur le premier Dreams In Celluloid une compilation très post-punk de singles, faces B, démos sortis lors des deux premières années d'existence du groupe. En y regardant d'un peu plus près, on constate qu'il regroupe en fait des titres déjà parus sur deux albums-compilations, The Fan and The Bellows (1986) et Dali's Picture (1993) pour être précis. Qu'importe, lorsque l'on aime. Et pensons un peu à ce malheureux frigo.
La seconde galette, Tony Fletcher Walked On Water, dévoile seulement quatre titres de 1987, mais ils ont toute leur importance. En effet, ils étaient prévus pour le quatrième album, qui ne sortira jamais, Tony Fletcher le manager du groupe décédant juste avant, les CHAMELEONS se séparant dans la foulée de cette disparition.

Alors, la musique dans tout ceci, car c'est quand même bien l'essentiel. Les CHAMELEONS, c'est d'abord un jeu de double guitares splendide, particulièrement reconnaissable, où les notes semblent se compléter ou se répondre par effet de miroir. Les superbes « The Fan and The Bellows » ou « Dali's Picture » sont des exemples éclairants. Ecoutez ce sens inné de la mélodie que n'atténue en rien l'urgence du post-punk. La rythmique fougueuse tout en puissance est complétée par la voix de Burgess qui, comme détaché, assène ses petites vérités (« That's War Boy...»).

L'originalité entre autres des Mancuniens est de s'être rapidement extraits des cendres encore chaudes du post-punk pour y insuffler une belle dose de mélancolie mélodique.
Bien sûr, en soufflant un peu dessus, elles réactivent, à l'image du classique « In Shreds » ou de l'incisif « Falling Nathan's », des sonorités de leur époque mais le quatuor voit déjà bien plus loin. En effet, le poignant « Less Than Human » avec ces guitares liquides montre que le combo avec un tempo différent sait aussi créer de belles ambiances. Un peu comme « Prisoners of the Sun » qui sonne comme une chute de studio du LOW de BOWIE et souligne encore une fois cette volonté de ne pas se cantonner à une seule identité.

Trois albums chroniqués sur ce site par Watchman suivront et ensuite la perle définitive. Quatre simples morceaux qui prouvent définitivement tout l'intérêt artistique des CHAMELEONS. S'il faut chercher leur son, sa quintessence, le poignant et magnifique « Denims and Curls » en sera le titre parfait. Dans une veine cold-pop, ce morceau permet tout simplement de constater si notre cœur fonctionne. Difficile en effet de ne pas succomber au charme de l'architecture des guitares et à la voix de son leader. Le groupe a laissé un peu de côté les fulgurances du début de carrière pour développer avec ses derniers morceaux des climats plus doux à l'image des sonorités de claviers sur le très beau « Is It Any Wonder » ou des guitares cristallines ponctuant l'émouvant « The Healer ». Un seul mot, un seul : superbe. En 2000, le groupe se reforme et sort un an après un quatrième et très moyen album. C'est juste dommage de s'être arrêté sur ce faux pas car la décennie 80 pour Burgess et sa bande fut éclatante.


Ni U2 pour la soi-disante emphase, ni CURE pour la prétendue noirceur, les CHAMELEONS sont définitivement un grand groupe unique. La beauté n'a jamais été aussi émouvante et rayonnante. Alors, pour le frigo, pour eux, merci de ne pas les oublier !

5/5 pour les quatre titres du second disque.

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   RICHARD

 
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- Mark Burgess (chant, basse)
- Reg Smithies (guitare)
- Dave Fielding (guitare)
- John Lever (batterie)


1. The Fan And The Bellows
2. Dali's Picture
3. Everyday I'm Crucified
4. Looking Inwardly
5. Nostalgia
6. Turn To Vices
7. Love Is
8. Nathan's Phase
9. Dreams In Celluloid
10. Things I Wish I'd Said
11. Less Than Human
12. In Shreds
13. Prisoners Of The Sun

1. Is It Any Wonder
2. Free For All
3. The Healer
4. Denims And Curls



             



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