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Samantha FOX - Just One Night (1991)
Par BAKER le 2 Décembre 2018          Consultée 1333 fois

"Oh vas-y ouais, fais-moi mal Johnny Johnny ! Mais j'garde ma culotte !"
Quand j'ai raconté à ma femme le pitch du titre d'ouverture, elle n'en a pas cru ses oreilles. Et pourtant, même en 1991, alors que la plupart des "biatchs" du r'n'b actuel n'avaient l'âge de sucer que des MAM 6/9 mois silicone stérilisé, Samantha FOX faisait déjà dans le lourdingue graveleux destiné à danser d'abord, forniquer ensuite, sur la piste de danse. Non non, les deux. Bien que sa pochette soit jolie et soignée, ce "Just one night" qui annonce la couleur ("le quotidien nous a bouffés, Marcel. Jean-Pierre, oui...") laisse à penser qu'il s'agit d'une mise à jour 3.0, voire 3.11 (avec la couche réseaux sociaux) du très déséquilibré I Just Wanna Have Foune. Ce qui en soi n'est pas faux. Mais un chouïa réducteur.

Il est vrai que ce premier titre fait peur. Débutant par la diatribe philosophique de deux penseurs, l'un très influencé par Platon, l'autre de courant plus fondamentalement Aristotélicien, la chanson est un beau concentré de clichés synthético-érotiques, avec le nom de la chanteuse encore une fois cité histoire de (la mode ce n'est pas un courant, c'est une méthode de conditionnement. C'est une méthode de conditionnement). C'est nul. Et... et c'est pas nul, parce qu'il y a une guitare grasse qui se balade façon brunette à gros seins dans un Vendredi 13, parce que les choeurs y mettent du leur (de coeur), parce que la prod très jungle house met bien en valeur les timbales, et parce que devant tant de beauferie assumée, on finit par sourire. Le discours de fin, le "Carthago delenda est" de l'empire britannique de 1991, est d'ailleurs équivoque : c'est de l'humour.

A partir de là, soit vous vous fermez comme une huître, et ce sera très compréhensible, soit on se détend un peu, voilàààààààà, doigts d'iep en éventail de restau chinois buffet volonté, ouverture des esgourdes, et on comprend que le souci d'identité de Samantha FOX, à savoir une production eurodance / house à tendance sexuelle mais plein de copains venus de la galaxie heavy metal, ne sera pas soigné cette fois-ci ; pire, la maladie sera aggravée. On navigue sans cesse entre disco eurodance et pop rock, avec une production joyeusement déséquilibrée et pas un atome de signe extérieur d'intelligence. Et l'auditeur de se balader dans un train fantôme sonore garanti sensations fortes.

On sera dépités devant les couinements de nonne lubrique du mauvais medley disco : autant se passer un bon vieux Colmax ou aller sur bustypolishgirlsmorethan18butwelosttheidcard.com. On sera morts de rire devant l'intro de "Don't Wait Up" pour laquelle l'oscar a été sérieusement envisagé. On sera ballotés entre sensualité réelle et ennui sur le morceau-titre, gâché par un dialogue cru inutile, l'équivalent d'un dîner aux chandelles avec Barbara Hershey avec une couronne de préservatifs autour de son assiette. On pouffera devant "Pleasure Zone", chanson si puissamment conne qu'elle pourrait être chantée par Daffy Duck.

Mais souvent, la bonne humeur gagne aux forceps, parfois au sein même de chansons à priori plombées. "See how funky the fox can get" chante-t-elle, et on s'en rend compte : le côté variétoche italienne de "Another Woman", la ballade AOR "Nothing You Do", la puissance optimiste de "What You See", jusqu'au gros morceau, "Spirit of America", un morceau écrit (recyclé plutôt) par Pat "MAMA'S BOYS" McMANUS et avec Glenn "JUDAS PRIEST" TIPTON au solo, forcément, ça sonne bien !

Mais cette fois il n'y a pas qu'en rock que la demoiselle sait convaincre, les titres plus axés dance sont souvent mieux produits et plus sympathiques qu'en 1988. Comme "Don't Cry Wolf" ou, justement, "Don't Wait Up" pas plus naze que bien d'autres tubes de la même époque. Plus intéressant, la version deluxe sortie chez Cherry Red présente un nombre non négligeable de faces B, et icelles sont tout aussi variées. Au rayon des bonnes surprises, "Hot Lovin' " est un petit rock hard avec cowbell et blue notes bien torché, "Go for the Heart" est une excellente chanson au refrain rempli d'exaltation, qui rappelle MORODER quand il est en forme. Quant à "Forever True", pépite power disco ultra synthétique, c'est un titre curieux, un peu fou, qui aurait largement mérité d'être un single.

Vous avez aussi des faces B qui méritaient clairement de l'être, notamment une reprise de KISS pas particulièrement brillante. Mais ce qui frappe dans cette profusion de titres, tant officiels qu'officieux (et je ne parle pas de la vingtaine de remixes tous plus foireux), c'est que Sam tente de faire feu de tout bois, est prête à tout pour sortir un titre, et que contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce conglomérat de mélodies simplistes finit par gagner la sympathie, par la force des choses. Pourtant, il y a à redire, les défauts et fautes de goût se comptent par dizaines. Mais il se trouve que dans son genre, ce quatrième album de la FOX n'est pas le pire. Vraiment pas, et de loin. Si vous cherchez de l'eurodance à évacuation de neurones intégrée, voici un album à ne pas négliger. De soie, le négligé.

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   BAKER

 
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- Samantha Fox (chant, choeurs)
- Full Force (backing band)
- David Cole (claviers)
- Mike Stock (claviers)
- Leonard Sinclair (claviers)
- Detlef Reshöft (claviers, prog)
- Eric Foster White (claviers, prog)
- Mark Sayfritz (claviers, prog)
- Paul Taylor (claviers, prog)
- Chris Marshall (claviers, prog)
- Jon Durno (claviers, guitare, basse)
- Alan Friedman (prog)
- Spanador (guitare)
- Paul Pesco (guitare)
- Nils Tuxen (guitare)
- Nunzio Signore (guitare)
- Lol Ford (guitare)
- Jeff Rose (guitare)
- Glenn Tipton (guitare)
- Joshua Michael Grau (guitare)
- Matt Aitken (claviers, guitare)
- Vincent Henry (saxophone)
- Robert Clivilles (batterie, percussions)
- Ex-girlfriend (choeurs)
- Dana Loprieno (choeurs)
- Marc Singleton (choeurs)
- Tim Latham (choeurs)
- Cheryl Pepsii Riley (choeurs)
- Audrey Wheeler (choeurs)
- Craig Derry (choeurs)
- Deborah Cooper (choeurs)
- Martha Wash (choeurs)
- Madeleine Lang (choeurs)
- Marion Schwaiger (choeurs)
- Michael Scholz (choeurs)
- Rolf Köhler (choeurs)
- Tom Cashion (choeurs)
- Maggie Ryder (choeurs)
- Randall Waller (choeurs)
- Lorraine Mcintosh (choeurs)
- Nigel Rush (choeurs)
- Mae Mckenna (choeurs)
- Miriam Stockley (choeurs)


1. (hurt Me ! Hurt Me !) But The Pants Stay On
2. More More More / Love To Love You Baby
3. Don't Wait Up
4. Just One Night
5. Pleaure Zone
6. Another Woman (too Many People)
7. Don't Cry Wolf
8. Nothing You Do, Nothing You Say
9. Saving It Up
10. Spirit Of America
11. What You See Is What You Get
- bonus Tracks édition Limitée
12. Now I Lay Me Down
13. Hot Lovin'
14. I Wanna Rock And Roll All Night
15. Walking On Broken Glass
16. Go For The Heart
17. That's What Love Can Do
18. A Second Chance
19. Forever True
20. + Remixes Et Instrumentaux



             



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