Le début des années 2000 a été un cauchemar pour Samantha FOX. Son dernier album en date, pourtant mélange assez correct entre pop et techno à la mode, n'a pas marché, elle est en procès (dur, saignant, avec de sales relents) avec son père Patrick Fox qui a essayé de lui faire à l'envers, procès qui la contraint à l'exil fiscal en Espagne (coucou Mike OLDFIELD), et pour couronner le tout sa carrière s'enfonce. 2002 est probablement le point le plus bas de sa carrière. Retrouvant un semblant de contrat avec la maison de disques XIII Bis Records (qui se remet tout juste de l'affaire "Ni dieu ni maître" de TRUST), elle sort coup sur coup un DVD intitulé "All around the world" copieusement à chier, et ce "Watching you watching me" qui à l'époque passait plus ou moins pour un nouvel album.

Sauf que c'est l'album précédent remixé, et ça change tout. Ca change tout car c'est une preuve tangible, irréfutable, du marasme créatif ET commercial dans lequel elle se trouve. Watching, c'est à la fois un album de remixes, une compile avec des inédits, une arnaque, et un constat d'échec. Ca fait beaucoup pour une galette qui pourtant brille par sa transparence, sa non-existence. Qu'y trouve-t-on ? 80% de l'album précédent remixé donc. Des remix qui vont du très léger ("Watching You" qui ouvre l'album avec une jolie ambiance... déjà présente avant) au convaincant ("Deeper", plus bourrin et plus techno, possède également un pré-refrain carrément épique) en passant par le bancal ("Wasted NRG", pas terrible mais avec des guitares et synthés d'intro et de pont très agréables) et le totalement inutile ("Let Me Be Free". Oui, elle est remixée. C'est bien. Ca lui fait prendre l'air.).

Vous avez aussi, car quelle compile de remixes techno des 90s... ooooops pardon, 2000, ma fourche a langué, n'en possède pas, du bon gros remix de merde. Hein, moi, vulgaire ? Euh, vulgaire sémantiquement, certes, mais vous voulez comparer avec la vulgarité de ce qui est présenté à vos chastes oreilles ? "Go for the Heart" est transfigurée en techno ritale minable, avec son refrain TO-TA-LE-MENT transfiguré, charcuté-volaillé, anéanti, volapulvatoratomisé. Le solo de Moog sur le pont a beau faire le beau (woooohohoho), nous ce qu'on voulait, c'était la chanson. Pas d'bol. Et puis désolé, j'ai beau bien aimer la petite Samantha, je ne peux pas passer sur le remix de "Perhaps". On dit souvent que "la musique de merde n'existe pas". C'est vrai, dans l'absolu. Dans le concret, ce remix d'une reprise déjà faisandée sent quand même très fort les extractions intestinales postanales.

Bon, mais cher Baker, et les inédits, sont-ils dignes de notre intérêt pécunier et chronophage ? Hum, non. Bon, non avec des petits noeuds roses autour, mais non. Déjà, le single officiel de cet album-compil-azyfiletessous est "Santa Maria", qui est juste le niveau zéro de la musique populaire. C'est un hymne de Club Med, avec tout ce que cette expression peut comporter de dédain. Et puis le... chose qui se met à débiter des borborygmes en Maya littéraire, il faudrait lui rappeler que le hip-hop est une expression artistique destinée à CONVOYER des messages, pas les passer au Cookeo.

Pour le reste : "All Day & All Night " "version acoustique" (jamais entendu parler d'une autre, mais je ne suis pas expert absolu en FOXeries) est sympa et aère le disque, "Enlace-Moi" est une version frança.... euh.... une version... une version, de "Watching You" (sérieusement, moi les accents je trouve ça croquignolet, jusqu'à un certain point qui est pourtant assez poussé), et pour finir l'album, vous avez une version démo de "Just a dream" qui 1/ est soniquement assez abîmée, 2/ est intéressante, stiff comme un poil de sanglier mais avec toujours ce côté pop qu'on aime et 3/ n'a strictement, mais alors STRIC-TE-MENT rien à foutre dans un tel CD.

On rajoutera trois chansons qui ont été reprises de 21st Century telles quelles sans aucune retouche, et vous obtenez un bon gros gloubiboulga qui n'a aucune raison de vivre, aucun argument justifiant qu'il prenne la place dans les bacs d'un Illuvatar, d'un BRIAN SETZER ORCHESTRA, d'un 113, d'un François VALERY, d'un Karl JENKINS. Alors certes, quelques esprits chagrins auront tôt fait de dire qu'entre dévoiler sa poitrine et sortir un album de remixes de cet acabit, il y a une grosse différence, car l'un est foncièrement putassier et immoral, et l'autre fait appel à la recherche de la beauté et de l'expression d'identité qui sommeille en chacun. Touafé Thierry. Reste à savoir si on parle bien de la même chose.