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ARENA - The Seventh Degree Of Separation (2011)
Par BAKER le 12 Janvier 2019          Consultée 1692 fois

Six ans, c'est long. On aurait pu croire ARENA mort. Le chanteur Rob Sowden et le bassiste Ian Salmon partis, Clive Nolan affairé à écrire et produire des comédies musicales, John Mitchell lancé sur la résurrection d'IT BITES, ça sentait mauvais. Pourtant, en 2011, le groupe revient à la charge. Avait-il encore quelque chose à dire ? Les détracteurs ont déjà leur réponse, mais pour les autres, une petite surprise allait arriver.

Un ARENA sans chanteur britannique, ça ne se fait pas ; donc enter Paul Manzi, qui se présente à l'audience a capella pour introduire le disque et l'histoire. Bonne pioche : le garçon possède une voix, une tonalité et une emphase proches de Paul Wrightson, mais sans les Wrightsonisms - c'est moins drôle mais plus solide - tout en conservant la classe innée et le sens de la retenue (quand il le faut) de Sowden. On est vite rassurés, mais euh... pourquoi a capella, et quelle histoire au juste ? La première explosion du groupe vous situera très vite l'action : ici, point de dentelle. Pepper's Ghost était trop heavy ? De la roupie de sansonnet par rapport à ce 7th Degree qui joue à fond la carte du bourrin, ou plus exactement du bourrin décomplexé.

Car entre les riffs franchement lourds, la violence de certains passages, le jeu de batterie très à propos de Mick Pointer, ARENA plante le décor d'une histoire de mort soudaine et de derniers instants, entre rage, désespoir et regrets. Pas très cuicui tout ça, d'ailleurs l'artwork d'un goût... certain aide à se mettre dans l'ambiance : Paul Manzi parle à notre grand amie la Faucheuse, et quand Manzi pas content, Manzi cracher. Ce qui donne une majorité de chansons violentes, ou sombres, avec quelques éclaircies bienvenues. Les titres peuvent d'ailleurs se diviser en trois catégories : pop, narratif / ambiancé, épique et bourrin. Mais il n'y a pas que les titres qui peuvent se diviser.

Disons-le tout net, pour un album conceptuel, Seventh souffre d'un mal commun à nombre de ses congénères : les boyaux flasques. De "Thief of Souls" à "Bed of Nails", le groupe marche au pilote automatique, seuls la voix de Manzi et les claviers de Nolan font un minimum illusion (ainsi que les rares mais précieuses flamboyances Pointeresques). Un bon tiers d'album qui n'arrive pas à décoller, là où Contagion pourtant pas parfait savait toujours trouver le petit riff ou le petit pad redonnant la foi. Pour les chansons plus narratives ou expansives, rien à redire, le groupe sait toujours jouer, avec pour les épauler le retour (très furtif) du génial John Jowitt.

Ainsi "The Great Escape" après donc son introduction spectaculaire se montre très efficace, "The Ghost Walks" ralentit l'action à la façon d'un Steve HACKETT (on pense irrémédiablement à "The Steppes"), "Catching the Bullet" malgré une longueur étirée est distrayante, et "Rapture" est un sacré morceau pour le groupe, entre Pointer qui balance de binaire en ternaire comme un chef et Manzi qui donne dans le grand guignol à grands renforts de shit et de fuck. Oui, des gros mots dans ARENA ! On est très loin du groupe de pur néo-prog qui modernisait l'Odyssée d'Homère.

Mais pour un album noir et heavy, c'est la facette la plus pop-rock du groupe qui sera la mieux mise en valeur, avec trois singles-wannabe d'une grande qualité. "One Last Au Revoir" est adorable, catchy, évidemment avec un petit bonus pour nous autres Français ; "Burning Down" montre un Manzi différent et un groupe qui sait ne pas s'enfermer dans un carcan avec un refrain très accessible mais original pour eux ; quant à "What If ?", depuis favorite des concerts, c'est un bijou de pop song avec refrain puissant et bonne petite transpose des familles. A constater une telle différence entre chansons pop et chansons hard rock, on pourrait regretter que le groupe ait à moitié raté le disque en se prenant autant au sérieux...

...au sérieux ?! Pas si sûr. Quelques éléments viennent sauver l'album de façon spectaculaire avec de l'inédit : cette fois, le côté over-the-top est totalement assumé. Et on ne rira pas du groupe pour ses penchants greuuuu, mais avec lui : ce déchaînement de violence et ces injures, "the tick and the tock of the cosmic clock", et surtout ce final, "The Tinder Box", avec cette accélération constante du tempo à la "Speed" de ZAZIE, Pointer qui assure et se met à la double pédale, et cette fin, mon dieu, cette fin. Vous risquez de la haïr, de hurler "quoi ? c'est une blague ?". Et oui, c'est une blague. Et c'est ça qui est jouissif, si on accepte le paradigme.

Absolument imparfait, déséquilibré, mais avec donc ce second degré qui plane au-dessus de sa tête comme un parapluie protecteur, Seventh Degree est un album de transition, une récréation malicieuse qui joue avec les codes. Fort de quelques chansons qui sont d'ores et déjà des classiques du groupe, il est surtout un écrin pour mettre en valeur un chanteur impressionnant, qui sait parfois se montrer extrêmement intense, mais arrive à garder son self-control. C'est probablement le disque le moins indiqué pour découvrir ARENA, mais rarement la mort aura été aussi fun.

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   BAKER

 
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- Paul Manzi (chant)
- Clive Nolan (claviers, prog, choeurs)
- Mick Pointer (batterie)
- John Mitchell (guitare, choeurs)
- John Jowitt (basse)


1. The Great Escape
2. Rapture
3. One Last Au Revoir
4. The Ghost Walks
5. Thief Of Souls
6. Close Your Eyes
7. Echoes Of The Fall
8. Bed Of Nails
9. What If ?
10. Trebuchet
11. Burning Down
12. Catching The Bullet
13. The Tinder Box



             



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